Yverdon Sport va proposer un projet de rénovation du Stade Municipal

Mario Di Pietrantonio n’est pas exactement du genre à rester assis sur sa chaise, à attendre que les choses avancent en regardant par la fenêtre de son bureau. Le président d’YS est un homme qui avance. Ses priorités, depuis son arrivée au club, d’abord comme administrateur, puis vice-président et président? Stabiliser le club financièrement, construire une équipe compétitive, redynamiser le mouvement juniors et… améliorer les infrastructures vieillissantes du club. Si les trois premiers axes sont en cours de réalisation, avec un succès certain, le quatrième n’avait pas encore été abordé sérieusement. Les raisons sont assez simple à trouver: les urgences étaient ailleurs et, de toute façon, la rénovation du Stade Municipal n’est pas du seul ressort du club, puisque la Ville en est propriétaire, comme son nom l’indique assez bien. « Mais là, on va de l’avant, on est pro-actifs. D’ici deux à trois semaines, nous serons dans le bureau du municipal des sports, M. Jean-Daniel Carrard, avec un projet concret », nous a expliqué Mario Di Pietrantonio mercredi matin.

Un partenariat public-privé

Le projet? « Une nouvelle tribune, des vestiaires neufs et un terrain synthétique, au fond, à la place d’un des terrains en herbe actuels », détaille le président d’YS. Le club, qui se remet tout juste à flot financièrement sous l’impulsion de Mario Di Pietrantonio lui-même, n’a évidemment pas les moyens d’assumer tout seul les coûts inhérents à ce projet. « Nous allons proposer à la Ville un partenariat public-privé, en association avec un architecte bien connu de la place. » Il se trouve que cet architecte en question s’est récemment porté acquéreur de terrains situés à proximité du stade et que les synergies paraissent évidentes. Mais qui dit partenariat public-privé, dit retour sur investissement pour les privés à l’origine du projet. Alors, comment financer ces nouvelles infrastructures? « Déjà, nous allons amener des fonds. Ensuite, l’idée de l’architecte serait de construire des logements pour étudiants. La HEIG-VD est juste en face, il y a un potentiel », explique, enthousiaste, le président d’YS, convaincu du bien-fondé de son projet.

Aucun terrain synthétique dans le Nord vaudois!

Difficile en effet d’y déceler un point négatif. La Ville est de toute façon contrainte de se pencher sur le « cas » du Stade Municipal dans les prochains temps et la perspective de ne pas tout financer intégralement est forcément séduisante pour une commune qui n’est pas la plus riche du canton de Vaud, sans en être la plus pauvre. D’un point de vue footballistique, la création d’un terrain synthétique est une évidence puisque le Nord-Vaudois, aussi incroyable que cela puisse paraître pour l’Arc alémanique, n’en possède… pas un! Les plus proches? A Payerne, Echallens et Dorigny, voire Lutry et La Sallaz. Les clubs nord-vaudois sont ainsi contraints de louer ces terrains pendant l’hiver, avec toutes les contraintes que cela implique (finances, sur-occupation des terrains en question, déplacements). Yverdon, capitale du Nord-vaudois, serait ainsi toute indiquée pour accueillir un tel terrain en premier, mais il devrait être suivi de bien d’autres et si possible assez vite.

« Je suis pro-actif, je propose, je n’impose rien »

D’ailleurs, à quel horizon Mario Di Pietrantonio espère-t-il s’asseoir dans sa tribune refaite à neuf, d’où il pourra descendre dans ses vestiaires avant de se déplacer applaudir ses équipes sur le synthétique? « Dans un délai de cinq ans. Je suis convaincu que c’est réalisable. Mais attention, j’insiste, je ne suis pas en train de forcer la main de la Municipalité. Je n’en ai de toute façon pas le pouvoir. Je suis pro-actif, je propose, je n’impose rien. »

« Toutes les bonnes idées sont les bienvenues », pour Jean-Daniel Carrard

Une attitude qui plaît fortement à Jean-Daniel Carrard, municipal en charge des sports et grand connaisseur du dossier « Stade », qu’il suit depuis des années de par ses fonctions: « Toutes les bonnes idées sont les bienvenues. Pour la Ville, les choses sont claires: le stade a besoin d’une rénovation, qui est inévitable. La question est simplement de savoir où mettre le curseur. Le projet est intégré au plan des investissement, mais échelonné sur plusieurs années. .Nous venons d’investir pour l’éclairage des terrains annexes et nous sommes conscients que des travaux aux vestiaires et à la tribune principale sont une nécessité. De nouveau, combien voulons-nous investir? Et combien pouvons-nous investir? » A Yverdon, le sport a une importance, mais les budgets ne sont pas extensibles et d’autres domaines, comme la culture, sont également valorisés par la Municipalité.

Un PPP? Oui, mais il doit prendre en compte les envies et les besoins de tous les partenaires

Dans ce contexte, que penser d’un partenariat public-privé, tel que le prévoit Mario Di Pietrantonio? « C’est une option, bien sûr. Je rappelle qu’il y avait déjà eu une ébauche de projet il y a quelques années. Le président de l’époque, Paul-André Cornu, s’était associé à Philippe Guignard et à un architecte, le même qu’aujourd’hui d’ailleurs, et nous avait soumis des plans ». Mais l’affaire n’était pas allée plus loin, le président s’en allant avant que de réelles études puissent être menées. Mais quelle va être la réaction de la Ville, aujourd’hui qu’un projet revient sur la table? « De ce que j’en sais, ce projet va dans le sens de ce que nous voulons faire et des nécessités du stade. Mais il serait irréaliste de ma part de vous dire aujourd’hui hui je vais prendre connaissance de ce projet, que la Municipalité va le valider sans en changer une ligne, et qu’il passe la rampe du Conseil communal. Un partenariat public-privé doit prendre en considération les intérêts de chacun, ceux de la Ville comme celui du privé, ainsi que des différents utilisateurs du stade. Il y a Yverdon Sport, l’utilisateur principal, bien sûr, mais les autres ne sont pas à négliger, que ce soient Yverdon Féminin, les Azzurri Yverdon ou le mouvement juniors, indépendant d’YS. Mais il est clair qu’un tel partenariat entre la ville et des tiers permettrait, entre autres, d’avoir des équipements et des rénovations plus importants et plus rapidement. Ce que je peux vous dire, c’est que toutes les bonnes volontés sont bienvenues et que nous allons étudier toute proposition. A priori celle-là va dans un sens qui nous intéresse, mais, premièrement, je ne l’ai pas encore en mains et deuxièmement, je ne suis pas le seul à décider. »

Des infrastructures pour continuer à séduire les grandes équipes européennes

La création d’un terrain synthétique plaît particulièrement à Jean-Daniel Carrard: « Il s’agit d’un besoin clair. Pour les équipes utilisatrices, qui sont de plus en plus nombreuses, mais aussi pour celles qui nous rendent visite. » Depuis plusieurs années, des équipes de prestige ont en effet choisi de passer une partie de leur été à Yverdon-les-Bains, profitant des installations impeccables du Grand Hôtel des Bains, avec le Centre thermal intégré au bâtiment. Leur nom? Le Chakhtior Donetsk est le client le plus fidèle, mais le Panathinaïkos, le Benfica Lisbonne, le Deportivo La Corogne, l’Olympique de Marseille et l’équipe nationale de Côte d’Ivoire y ont également séjourné récemment. Le municipal des sports, toujours: « Ces équipes viennent l’été, de juin à août, au moment où les terrains sont en régénération. Et ils ne viennent pas l’hiver, alors qu’il s’agirait d’un créneau porteur. Le Spartak Moscou voulait venir, mais quand on leur a expliqué que les terrains nord-vaudois n’étaient pas ceux de la Côte d’Azur, mais étaient gelés en hiver, ils ont renoncés. » Entre la Russie et le Nord vaudois, l’hiver, il y a en effet parfois de quoi s’y tromper. Avec un terrain synthétique, plus de problème. « Mais de nouveau, un terrain synthétique coûte entre 2,5 millions, tout compris. Dans ce prix, j’inclus les aménagements extérieurs, c’est-à-dire les séparations avec les autres terrains », conclut Jean-Daniel Carrard.

L’action est lancée. Reste à ce qu’elle se termine par un but…

La conclusion? Elle est assez simple. Le club a envie et propose un projet de manière pro-active, porté par un président qui est un homme sérieux et déterminé,  qui sait où il va. De l’autre côté, la Ville, en tout cas son Service des Sports, se montre intéressé et prêt à la discussion. Les deux parties sont faites pour s’entendre et la bonne volonté semble de mise. Reste à franchir tout le processus démocratique inhérent à une commune suisse. De quoi assombrir l’horizon 2019? Pas pour Jean-Daniel Carrard: « Le délai que vous me donnez me semble réaliste. Pour ce qui est de la construction, déjà, cela ne devrait pas poser de problèmes. Pour passer tous les obstacles démocratiques et juridiques, cela me semble également jouable, pour autant que tout se déroule normalement. »

Cela semble être le voeu de tous. En langage footballistique, Mario Di Pietrantonio vient de réaliser une magnifique ouverture sur l’aile en direction de Jean-Daniel Carrard. Celui-ci doit réussir son centre et le ballon doit être encore propulsé dans le but par ses collègues. L’action est bien partie, et pourrait donner un but magnifique. Mais il est interdit de lever les bras au ciel avant que le ballon soit au fond des filets, bien au chaud…

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