Yverdon se sépare de Julien Marendaz et engage Philippe Perret

« Je vous confirme l’information, Julien Marendaz n’est plus l’entraîneur d’Yverdon Sport. J’en ai décidé ainsi et je l’assume. Les raisons? Il les connaît et je ne critique personne dans la presse. Ce que j’avais à lui dire, je lui l’ai dit, je n’ai pas besoin d’en rajouter. » Mario Di Pietrantonio a pris une décision compliquée lundi, celle de licencier son entraîneur avec effet immédiat, quelques heures à peine après le premier match de l’année 2016. Le match nul obtenu à Naters (1-1, égalisation de Yassine El Allaoui à la 94e) aura donc été le dernier point obtenu par Julien Marendaz à la tête d’YS. Son staff entier s’en va également.

Un parcours sans faute jusque-là

Cette décision est le premier coup d’arrêt dans la brillante carrière du jeune technicien. Âgé de 33 ans, Julien Marendaz a connu une ascension parfaitement maîtrisée jusque-là, lui qui a entraîné la II du Stade Nyonnais, Team Vaud M21 et Echallens durant trois ans avant d’arriver au Stade Municipal à l’été 2015. « Il s’agit de mon premier licenciement en douze ans de carrière d’entraîneur », commente sobrement Julien Marendaz, joint par téléphone mardi matin. « J’ai appris lundi à 17h30 que je ne serais plus l’entraîneur d’Yverdon Sport. C’est un choix, je n’ai pas envie de le commenter. On a perdu trois fois en quinze matches, voilà ce que j’ai à dire », continue-t-il.

Une pression bien réelle sur les épaules

L’arrivée de l’entraîneur d’Echallens à Yverdon il y neuf mois avait été vue comme une progression logique et comme un choix évident. Sous sa direction, le club des Trois-Sapins jouait le plus beau football de 1re ligue, d’assez loin, et l’EFCR avait regretté son départ, tout en le comprenant. Mais à Yverdon, dans un contexte moins favorable, les obstacles ont été trop nombreux et la pression mise sur ses épaules un peu trop forte. Il a eu droit à quelques semaines d’adaptation, au début, mais les signes d’agacement présidentiel sont vite arrivés. Alors, cet hiver déjà, Mario Di Pietrantonio a augmenté la pression, se présentant notamment devant les joueurs pour leur dire, au début de la préparation, qu’ils n’avaient pas le droit de perdre un seul match durant le deuxième tour. Bien sûr, Julien Marendaz se savait sur un siège éjectable, mais en faisait abstraction dans son travail au quotidien. L’atmosphère était cependant tout sauf sereine, même si les résultats étaient loin d’être mauvais. Mais Mario Di Pietrantonio est quelqu’un d’exigeant, avec lui-même comme avec les autres, et ce qu’il voyait lui semblait insuffisant.

« Les raisons de son départ, je les garde pour moi »

Le couperet est donc tombé ce lundi, après le premier match de 2016. Pourquoi maintenant, et pas au début de la préparation, alors? Yverdon a effectué un recrutement hivernal assez conséquent et il faut du temps, comme partout, pour que l’amalgame se fasse. Mario Di Pietrantonio répond: « Ce n’est pas le totomat qui a parlé. Ce n’est pas à cause de ce match nul à Naters que Julien doit partir. Les raisons de son départ, je les garde pour moi. » Entre les lignes, sans le dire vraiment, le président reproche à son entraîneur un manque d’emprise sur le vestiaire. Ses joueurs, pourtant, se sont montrés solidaires et ont défendu leur entraineur, eux qui l’apprécient beaucoup. Mais Mario Di Pietrantonio en a décidé autrement. Cet hiver, devant le manque d’allant offensif de son équipe au premier tour, le président a consenti des efforts financiers pour attirer de nouveaux attaquants. Il espérait une transformation rapide de son équipe, laquelle n’est pas arrivée suffisamment vite durant la préparation. Il a donc décidé de se séparer de son entraîneur, sans lui laisser le temps de dire au revoir à son vestiaire une dernière fois. « Ce n’est pas le plus important », coupe Julien Marendaz. Ce qui dérange le plus le technicien? « En fait, mon seul commentaire sera celui-là: Yverdon est venu me chercher parce que le jeu qui était pratiqué à Echallens leur plaisait. Et là, quand je veux mettre cela en place à Yverdon justement, on me le reproche. Je dirais tout simplement que le président et moi avions des vues différentes. Avec le recul, peut-être n’étions-nous pas faits pour travailler ensemble. »

Une décision qui interpelle

Alors, une décision injuste? Mario Di Pietrantonio est le président, il met son argent dans le club. Lui seul a le pouvoir de choisir qui travaille ou non à YS aujourd’hui. On a assez de respect pour les gens qui s’investissent dans le football pour éviter de critiquer leurs décisions, mais il faut reconnaître que, vu de l’extérieur, celle-ci interpelle. Voilà un jeune entraîneur talentueux, qui s’est impliqué à fond dans le projet yverdonnois (au point de déménager dans le Nord vaudois!), et qui ne peut pas aller au bout de son mandat alors que l’objectif (les finales) est toujours largement réalisable. YS, aujourd’hui, est 5e, à cinq points d’Azzurri (3e), avec un match en moins. Un peu moins d’une année après le départ de Vittorio Bevilacqua, pour d’autres raisons, Mario Di Pietrantonio a donc de nouveau dit stop. Cela n’enlève rien aux qualités de Julien Marendaz, qui aura d’autres possibilités de trouver un club à ce niveau, mais on ne peut pas s’empêcher d’avoir quelques regrets, car l’histoire semblait belle, de prime abord. Mario Di Pietrantonio, d’ailleurs, est le premier à y avoir cru, lui qui a choisi personnellement l’ancien entraîneur d’Echallens. Une belle histoire, qui finit mal, sans doute en raison d’un manque de patience.

Son successeur est déjà connu

Le nom du successeur de Julien Marendaz est déjà connu: il s’agit de Philippe Perret, lequel connaît parfaitement les bancs du Stade Municipal. « Petchon » a en effet été l’entraîneur d’Yverdon en Challenge League de 1999 à 2002, avant d’aller s’occuper de Fribourg, La Chaux-de-Fonds, Serrières et Bienne. Sa dernière étape sur un banc l’a amené à Saint-Léonard, d’où il a été licencié en octobre 2015. Une rumeur persistante l’a envoyé à Neuchâtel Xamax, qui a finalement choisi de faire confiance à Michel Decastel. Voilà donc Philippe Perret, légende xamaxienne (540 matches en LNA!) et milieu de terrain défensif de grand devoir, de retour à Yverdon. Mario Di Pietrantonio s’est montré heureux de l’arrivée de celui qu’il tient déjà en haute estime: « C’est un entraîneur qui a de l’expérience et qui sait gérer un groupe, ce dont nous avons grand besoin aujourd’hui. J’ai parlé une heure avec lui au téléphone et j’ai entendu quelqu’un qui m’a convaincu. Je me réjouis de travailler avec lui ».

Philippe Perret? « Une solution sur le long terme », espère Mario Di Pietrantonio

Philippe Perret va commencer sa mission dès ce mardi soir, moment où il sera présenté aux joueurs d’YS. Une collaboration sur le long terme? « Je l’espère bien, oui. Quand j’engage un entraîneur, c’est toujours pour travailler le plus longtemps possible avec. Je ne cherchais pas quelqu’un pour deux mois. On a envie de faire les finales et de monter, l’objectif n’a pas changé. Mais même si on n’y arrive pas, j’espère qu’on pourra continuer la prochaine saison avec lui. C’est mon idée, en tout cas, quoi qu’il arrive ces prochaines semaines », conclut Mario Di Pietrantonio.

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