«Vraiment heureux de débuter à la maison»

Sorti deuxième de son groupe derrière l’inarrêtable Aigle II, Saint-Légier s’est offert le droit de disputer de nouvelles finales, douze mois après avoir échoué au poteau dans le même exercice, terminant « deuxième meilleur troisième ». Surnommé par nos soins «bourreau des 2e ligue», pour en avoir éliminé trois représentants en Coupe vaudoise (Bosna, Champvent, Bavois II), il ne fait, en tout cas, aucun doute que «Saint-Lé» ne ferait pas tâche au niveau supérieur. Pour y mettre les pieds, les joueurs de Philippe Chaperon devront, toutefois, figurer parmi les deux premiers ou, au pire, meilleur troisième, d’un groupe composé également d’Amical Saint-Prex, de Venoge et de Donneloye. C’est d’ailleurs ce dernier, le FCD, qui est attendu à Praz-Dagoud, samedi soir à 19h30, pour le coup d’envoi de ces finales. Et le gagnant fera, déjà, un énorme pas en direction de la promotion. Philippe Chaperon, le coach des Verts nous parle de cette confrontation tant attendue, parmi tant d’autres choses dans le contexte d’une fin de saison qui s’annonce passionnante. Interview.

 

Coach, après ces 22 matches de championnat, dans quel état de forme arrive Saint-Légier dans ces finales?

On arrive plutôt en forme, à une exception près. Notre championnat s’est à nouveau très bien passé, avec seulement dix points de perdus sur les 66 en jeu. On a quasiment jamais quitté les deux places de finalistes depuis le début de la saison, je crois que ça en dit assez long sur notre état de forme, d’autant plus qu’on ne s’est pas reposé sur nos lauriers et qu’on n’a pas faibli en fin de parcours.

Sur ces dix points perdus, il y en a dix contre Aigle II, le leader…

C’est vrai, et c’est dommage, car on aurait pu aller chercher au moins un résultat de ces deux confrontations, il y avait la place.

Vous faites un complexe face aux meilleures équipes?

Non, je ne pense pas qu’on puisse dire ça pour autant. Il suffit de regarder notre parcours en Coupe pour voir que ce n’est pas le cas.

C’est vrai que vous avez battu trois équipes de 2e ligue avant de vous incliner de justesse face à Genolier-Begnins… Le problème vient d’où, dans ce cas?

Difficile à dire. Pour moi, il nous manque, parfois, ce petit supplément d’âme lorsqu’on joue face à de meilleures formations. Cette envie de courir, en particulier quand on n’a pas le ballon, cette capacité à se sacrifier, à donner de soi.

Les finales, ce n’est pas, justement, le meilleur moment pour retrouver cette motivation-là?

J’ai envie de le croire, mais le passé nous a prouvé que ce n’était pas forcément le cas.

Vous nous parliez d’une exception à votre bon état de forme, c’est ça? 

On n’a un autre souci, qui me déplaît nettement plus.

On va commencer à avoir peur pour vous…

Toute l’équipe s’est dite très motivée durant l’intégralité du championnat, et je vous assure qu’elle l’a été. Tous les gars ont montré beaucoup d’abnégation cette saison, et j’ai pu compter sur un contingent quasiment au complet pour chaque match. Le problème, c’est qu’au moment le plus important de la saison, je vais devoir me passer de certains de nos meilleurs éléments. On doit déjà composer avec un joueur absent pour chacun de nos trois matches…

Blessures?

Même pas! Certains choisissent simplement de partir en vacances à ce moment-là de la saison. Ça me dépasse, surtout après un exercice comme celui-ci, que l’on a passé au-dessus de la barre d’un bout à l’autre.

Malgré tout, vous possédez un contingent important, n’est-ce pas?

C’est vrai, et c’est une de nos principales forces. Avec le nombre de matches que l’on a joué, en comptant ceux de la Coupe vaudoise, on s’est constitué un banc important. On a incorporé cinq nouveaux jeunes à l’équipe, et ce ne sont vraiment pas des seconds couteaux. Ils se sont mis au niveau des autres, et c’est un réel plaisir de pouvoir les compter parmi nous à présent.

Alors, ça ne suffira pas pour pallier à ces absences?

Bien sûr, on pourra les remplacer. Mais lorsque vous venez de jouer une saison entière en ayant tous vos joueurs à disposition, c’est embêtant de devoir vous en passer pour le sprint final. D’autant plus que ce sont des joueurs clés à des postes clés.

Et vos qualités, dans tout ça?

Disons qu’on a une grande force, sur laquelle les autres équipes ne peuvent pas forcément compter.

On imagine que ça se situe plutôt devant, on se trompe?

Exactement! On a, certes, marqué 69 buts cette saison, mais on n’a pas un buteur au sommet du classement. À vrai dire, personne n’a dépassé les 15 buts ici. Sauf qu’ils sont trois ou quatre juste l’un derrière l’autre, avec chacun entre 10 et 15 réalisations. Je vois deux avantages à cela. Déjà, le danger peut provenir de n’importe où et de n’importe qui, ce n’est pas négligeable. Et puis, s’il devait arriver, par malheur, un pépin à un de nos joueurs offensifs, on ne se retrouverait pas sur la paille pour autant.

Coach, on vous a aperçu au bord du terrain mardi soir, à Venoge-Champagne. Impressionné? Surpris? Déçu?

Déçu… Déçu d’être parti dix minutes avant la fin et d’avoir tout manqué! (rires)

On ne vous cache pas que c’était clairement la partie la plus croustillante… Satisfait de retrouver Venoge plutôt que Champagne dans votre groupe?

Ça n’a pas grande importance, honnêtement. Ce sont les finales, c’est autre chose. Il faut être prêt à augmenter son niveau de jeu, à mettre tous les atouts de son côté, peu importe l’adversaire.

Malgré tout, qu’est-ce que le fin observateur que vous êtes a retenu de cette rencontre?

Que Champagne est très fort techniquement, et impressionnant dans la circulation du ballon. Malgré tout, ils ne se sont pas montré plus dangereux que cela, même en ayant largement la possession à leur avantage. Et le mérite en revient, avant tout, à Venoge. Ils se sont battus sur chaque ballon, ils sont allés au duel comme des combattants et ils m’ont vraiment fait forte impression. Même dominés, ils ont réussi à jouer très vite vers l’avant et à se montrer les plus dangereux.

Toutes proportions gardées, on retrouve quand même quelques similitudes entre votre jeu et celui de Champagne, et vous vous mesurerez à Venoge lors de votre deuxième match, mardi soir. Cela vous fait souci?

À nouveau, ce sont les finales, et les huit équipes qui y participeront ne sont pas arrivées là par hasard. On doit être prêt à affronter n’importe qui. Malgré tout, je vois ce que vous voulez dire, c’est vrai qu’on est plutôt à l’aise techniquement, à l’image d’une équipe comme Champagne. Je ne peux pas dire que cela me fasse peur pour autant. Avec Luis (Rodrigues, le coach du FC Venoge), on se connaît très bien, je l’ai même vu assister à l’une de nos rencontres récemment. On a joué beaucoup de matches amicaux l’un contre l’autre, on sait exactement à quoi s’attendre, de part et d’autre. Il n’y aura pas de secret entre nous.

Bon, votre premier match, c’est samedi soir, face à Donneloye. Vous en attendez quoi?

Et bien… le gagner, ce serait déjà pas mal! (rires)

On imagine bien, mais encore…

Pour être honnête, je ne connais pas très bien Donneloye, même si on a commencé à se renseigner. Ce que je peux vous dire, en revanche, c’est qu’on est vraiment heureux de pouvoir débuter à la maison. La saison dernière, le seul match qu’on avait joué à domicile, c’était le dernier, qui n’avait déjà plus aucune importance… Cette année, on débute devant notre public, qu’on espère voir nombreux, malgré le temps très moyen qu’ils annoncent. Ça peut être ce dont nous avons besoin pour nous lancer de la meilleure des manières dans ce tour final.

Philippe, on a entendu ici et là que ce groupe 2, celui dont vous êtes issus, vous et Aigle II, n’était peut-être pas le meilleur des quatre. Dites-nous que vous n’en croyez pas un mot!

J’ai aussi entendu ça, quelquefois, notamment par ceux qui annoncent Saint-Prex largement au-dessus du lot. Mais, d’un autre côté, j’ai également entendu l’inverse, en provenance de certaines formations de 2e ligue ayant affronté des équipes de notre groupe en matches amicaux. Je préfère laisser parler, mais demandez-vous, quand même, si c’est un hasard que tant Aigle II que Saint-Légier se soient retrouvés en demi-finale de Coupe…

C’est votre troisième saison en troisième ligue. L’an dernier déjà, vous êtes passés à ça de remonter. Cette fois, c’est la bonne?

On l’espère, on l’espère vraiment, même. Tous les joueurs ont bien bossé pendant toute la saison. Maintenant, je le répète, les finales c’est quelque chose d’autre. On va tout faire pour mettre tous les atouts de notre côté, être meilleur que les autres. Mais la seule vérité, ce sera celle du rectangle vert.

Une interview réalisée par Florian Vaney

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