Vidy a eu droit à un match de très haut niveau

Quel match! Quel rythme! Stade-Lausanne-Ouchy (3e) et Yverdon Sport (4e) ont offert un magnifique spectacle au public de Vidy, samedi en fin d’après-midi, se séparant sur le score de 1-1, un résultat assez logique au vu du déroulement de la partie. Le plus fort? Azzurri 90 et Bavois ayant perdu, ce point pris par le SLO et YS peut s’apparenter à une bonne opération, puisque toutes deux se rapprochent des deux premières places. Le regroupement est général, puisque six points séparent Azzurri, toujours leader, d’Echallens, cinquième.

Stade-Lausanne-Ouchy a eu un but annulé de manière assez litigieuse

« On a joué contre une bonne équipe aujourd’hui, il faut féliciter Stade-Lausanne, qui est très fort », a complimenté Vittorio Bevilacqua après la partie. L’entraîneur d’YS regrette bien sûr d’avoir laissé échapper les trois points, puisque son équipe menait 0-1 à la mi-temps et qu’elle aurait pu tuer le match. « Oui, on aurait pu marquer le 0-2, mais on avait aussi le droit de garder le 0-1. Ca, on ne sait pas faire », regrettait le Tessinois. Yverdon est même passé tout près de la défaite, puisque Stade-Lausanne a inscrit le 2-1… mais ce but de la victoire a été refusé pour une faute peu évidente sur Marc Ummel. « Si vous me demandez mon avis sur cette action, je peux vous dire qu’on s’en sort bien », reconnaissait Vittorio Bevilacqua. Son avis était partagé par Sacha Margairaz, lui aussi toujours classe et fair-play: « Notre gardien est touché, mais c’est en dehors des cinq mètres. Sincèrement, le but aurait pu être accordé ». Du côté de Stade-Lausanne, c’était évidemment l’incompréhension qui dominait sur cette action, qui aurait été celle de la gagne quasiment à coup sûr. Andrea Binotto, dix minutes après le match, ne comprenait toujours pas: « L’arbitre-assistant ne signale rien alors que dans ce genre de situations, en général, les assistants réagissent… J’ai l’impression qu’il a été aussi étonné que nous tous. Le contact est vraiment minime. » M. Schärli, le central, a pris sur lui d’annuler le but et on l’a compris, Yverdon Sport ne va pas s’en plaindre.

La « patte Bevilacqua » est bien visible: YS est offensif, joueur et vivant

En fait, on pourrait résumer cette partie ainsi: Yverdon Sport était la meilleure équipe sur le terrain, mais aurait largement pu perdre. Ce qu’YS a fait de vraiment bon samedi? Sa verticalité. S’il existe une « patte Bevilacqua », c’est celle-ci: cette volonté d’aller vite vers l’avant et de faire mal à la défense adverse grâce à la qualité de ses joueurs offensifs. On l’avait vu en Challenge League, il n’y a pas si longtemps, et on le retrouve aujourd’hui. « Bevi » adore les attaquants qui percutent et cherchent constamment à aller vers le but. Samedi, à Vidy, on a vu une équipe offensive, joueuse et vivante, avec du caractère. Tout n’a pas été parfait, c’est tellement une évidence que ça ne sert à rien de l’écrire, mais l’intention était bonne et YS se positionne clairement comme une équipe qui aura un rôle à jouer dans la course aux finales. Mario Di Pietrantonio est actuellement à New York pour y courir le Marathon, mais il suit l’actualité de son équipe de près et laisse entendre, en public comme en privé, qu’il est prêt à réaliser les efforts nécessaires cet hiver pour que le groupe mis à disposition de Vittorio Bevilacqua soit encore plus compétitif. Yverdon, c’est sûr, sera une équipe à suivre au printemps, d’autant que son banc est intéressant. Ses remplaçants entrés en jeu samedi? Jean-Yves Momo, Manuel Bühler et Yannick Nkufo. Du lourd. Sacha Margairaz a tenu à le souligner: « Une de nos forces, cette année, c’est qu’on gagne à 18. On compte sur tout le monde. »

YS peut passer l’hiver en position de finaliste

Yverdon, c’est passé un peu inaperçu, restait sur cinq victoires et un match nul avant de se rendre à Vidy samedi. La très bonne série continue donc et ce ne sont pas les deux matches à domicile à venir, face à Monthey et Guin qui doivent lui faire peur. Disons-le autrement: vu qu’Azzurri 90 et Bavois vont s’affronter samedi prochain, Yverdon Sport a l’occasion de passer l’hiver en position de finaliste. Ce serait dommage de s’en priver.

La bonne première mi-temps de Robin Enrico

On parle un peu trop d’YS et pas assez de Stade-Lausanne dans ce début d’article? Peut-être, mais Yverdon, sur sa première période, le mérite. Oui, le SLO a eu des occasions, dont ce poteau de Nicolas Tebib, mais globalement, la maîtrise du jeu et les occasions étaient nord-vaudoises. Eros Pitronaci, Juan Manuel Parapar, Edin Becirovic: tous ont eu l’occasion de venir tester Robin Enrico, auteur d’une belle prestation en ce samedi. Le gardien neuchâtelois a tout sorti et Becirovic regrettera peut-être longtemps son occasion de la 29e. Persuadé d’être hors-jeu, il a un peu bâclé sa reprise, laquelle est partie en sortie de but… avant qu’il se rende compte qu’il était tout sauf hors-jeu et que l’arbitre-assistant n’avait pas levé son drapeau.

Sacha Margairaz a couru pour deux au milieu de terrain

Le 0-1 est ainsi tombé assez logiquement, une merveille d’ouverture de Juan Manuel Parapar étant bien conclue par Toni Jankuloksi (39e). Celui qui avoue volontiers se sentir bien mieux en position de numéro 10 que plus bas dans le terrain donne en tout cas des raisons à Vittorio Bevilacqua de l’aligner à ce poste-là, laissant Sacha Margairaz faire l’essuie-glace devant la défense. Un mot sur Margairaz samedi? Il n’a pas fait son meilleur match et on l’a déjà vu mettre de plus belles palettes et mieux distribuer le jeu. Mais combien de kilomètres a-t-il parcouru? 12? 14? 15? Il était partout et il a fini le match absolument rincé. S’il est sorti après le match, on lui souhaite bien du courage, mais on pense plutôt qu’il s’est effondré sur son canapé.

YS rate la balle du 0-2 d’entrée de deuxième mi-temps

Bref, 0-1 à la mi-temps, mais bientôt 1-1 à la place d’un 0-2 qui tendait les bras à YS. Quand et comment? A la 49e, lorsqu’Eros Pitronaci se présentait seul face à Robin Enrico. Plutôt que de frapper du droit, le toujours altruiste Pitronaci, se mettait sur son pied gauche et centrait au point de penalty. Alors qu’Aziz Demiri arrivait lancé, Edin Becirovic déviait juste le ballon de la tête, à quelques dizaines de centimètres du poteau d’Enrico… Rageant, car cette action-là avait le poids du break. Et comme souvent dans pareil cas, l’équipe adverse en a profité.

Le 1-1 de Stevo Gasic, la classe

Stade-Lausanne, même privé de Quentin Rushenguziminega (suspendu) et de Brice Ngindu au coup d’envoi (blessé), est en effet revenu à la marque grâce à une belle frappe de Tebib, déviée sur la latte par Marc Ummel et reprise acrobatiquement par Stevo Gasic (50e). L’ancien joueur du LS, d’YS et du Mont, a parfaitement joué le coup, faisant parler sa qualité technique sur ce coup-là. On le dit souvent, il ne manque qu’une chose à Stevo Gasic pour qu’on s’enflamme véritablement sur lui: la capacité à être décisif. Un joueur de sa classe et de son potentiel doit terminer chaque saison à 10 buts et 20 passes décisives. Ce jour-là, promis, on le mettra dans le titre de chaque article, au lieu de le cantonner à des sous-titres, et on espère même que ce ne sera plus dans la catégorie « 1re ligue ». Et si on le dit, c’est qu’on y croit. Fortement.

Edin Becirovic expulsé: la faute est partagée entre trois

A 1-1 à la 50e, les deux équipes ont pressé pour obtenir la victoire, mais aucune n’a su l’obtenir, même si Stade-Lausanne a eu l’opportunité d’aller la chercher en fin de match, à 11 contre 10. Pourquoi avec un homme de plus? Car Edin Becirovic, qui jouait grâce à un effet suspensif, a eu la mauvaise idée de se faire expulser à la 85e. Alors qu’il avait déjà un carton jaune (réclamation), « Becigoal » a cherché le penalty du 1-2, dans son style si caractéristique. Comme toujours avec lui, il y avait un contact, bien réel, et bien des gens dans le stade ont d’ailleurs cru au penalty, sincère et justifié. Mais M. Schärli a estimé qu’il en avait rajouté et le problème, c’est évidemment que c’est vrai. Becirovic ne changera pas, pas à son âge et pas avec ce qui fait sa force, cette capacité à provoquer et à obtenir des fautes, qui ne sont pas toujours réelles, mais qui ont toujours un fonds de vérité. Disons que la responsabilité de son expulsion est partagée entre trois. Le premier responsable? Lui-même. Avec un carton jaune, il n’aurait pas dû chercher ce penalty, il le sait. Le deuxième? M. Schärli, qui aurait pu lui demander de simplement se relever, puisque contact il y a eu. Le troisième responsable? Vittorio Bevilacqua, qui a préféré changer Juan Manuel Parapar deux minutes auparavant. « Et j’aurais dû faire quoi? Sortir Edin? Contre Azzurri, il nous a marqué deux buts dans les dernières minutes, vous ne vous rappelez pas? », nous a expliqué le Tessinois. On est bien évidemment toujours plus malin après, et Vittorio Bevilacqua a bien sûr raison: on ne sort pas son meilleur buteur dans un match au sommet à 1-1. Mais, avec le recul, il aurait mieux fait de le faire, car là, Becirovic risque d’être absent un bon moment, entre cette suspension-là à purger et le recours de l’autre, toujours pendant.

Bref, 1-1, score final, et un point qui satisfera les deux équipes, qui auraient toutes deux pu l’emporter et donc, toutes deux perdre. Sur ce match, on l’a dit, léger avantage aux points à Yverdon Sport, même si le but refusé à Stade-Lausanne-Ouchy en fin de match nous incite à tempérer notre jugement.

Nicolas Tebib part pour un tour du monde de cinq mois

Un mot pour finir? Il sera pour Nicolas Tebib, c’est obligatoire. Le milieu de terrain biennois a en effet fait ses adieux avant le match, recevant des fleurs et toute la considération des hautes sphères du SLO. Car oui, celui qui vient d’obtenir son diplôme de médecin (lire notre interview ici) ne pourra pas aider son club de coeur au printemps prochain. La raison? Il s’en va pour un tour du monde de cinq mois, avant de revenir exercer en Suisse. Et après? « Je deviendrai un supporter de Stade-Lausanne. Je le suis déjà aujourd’hui en tant que joueur, mais je le serai désormais à 100%. Je reviendrai au printemps prochain et je ne pense pas que je vais pouvoir recommencer le football à fond, puisque je me concentrerai sur mon métier. Je laisserai mon passeport à disposition et je viendrai voir les matches. » Son toucher de balle et sa classe manqueront aux supporters de Stade-Lausanne-Ouchy, mais aussi à tous les suiveurs du football romand, c’est une certitude. Peu de joueurs à ce niveau-là, pour ne pas dire aucun, allient un état d’esprit exemplaire à une telle qualité technique. Le SLO perd un grand joueur, et n’oubliera pas de sitôt ce que ce milieu de terrain de talent lui a apporté depuis son arrivée.

Les hommes du match

Du côté de Stade-Lausanne-Ouchy, énorme prestation de Sébastien Le Neün. Il adore les duels avec un attaquant qui vient le provoquer et il a montré d’entrée qu’il n’était pas spécialement impressionné par Edin Becirovic. Il lui a mis des taquets monumentaux, a montré par des tacles autoritaires qu’il n’était pas là pour rigoler. Il était en mode guerrier samedi, et n’est pas tombé dans la facilité, comme cela peut parfois lui arriver. Quand il joue comme ce samedi, on partirait à la guerre contre le monde entier avec lui. On mentionnera également Fabian Geiser, capitaine samedi. Il est moins spectaculaire dans ses interventions que Le Neün, mais il est tout aussi fort. Son arme? L’anticipation, le placement, l’intelligence. Il ne parle pas beaucoup, mais il est un leader naturel, de par la qualité de ses interventions.

A Yverdon, le meilleur joueur a sans doute été Juan Manuel Parapar. L’Espagnol percute, élimine et crée constamment du danger. Il est vraiment impressionnant lorsqu’il prend le ballon, qu’il se l’emmène et qu’il déchire la défense. Axel Danner et Dilhan Karac s’en sont bien sortis, mais par moments, ils n’ont vu que son numéro de maillot, pas son visage. En plus, il offre le 0-1 à Jankuloski. Percutant et décisif. Junior Montano mérite également une mention. Il a parfaitement tenu son couloir et s’est montré intéressant offensivement aussi. Il n’a pas eu des débuts très faciles à Yverdon, mais il a gagné sa place et la confiance de Vittorio Bevilacqua petit à petit.

Les prochains rendez-vous

Team Vaud M21 accueillera le SLO, samedi 8 novembre, à 16h à La Pontaise. Le même jour, à 17h30, YS recevra Monthey au Stade Municipal.

Stade-Lausanne-Ouchy – Yverdon Sport 1-1 (0-1)

Buts: 39e Jankuloski 0-1; 50e Gasic 1-1.

Arbitres: M. Schärli, assisté de M. Stadelmann et de M. Müller.

SLO: Enrico; Karac, Geiser, Le Neün, Danner; Fungilo, Gudit (76e Badibanga); Soos (64e Rochat), Ruchat, Gasic (64e Ngindu); Tebib.

Entraîneur: Andrea Binotto

YS: Ummel; Ciavardini, Mara, Mayila, Junior Montano; Margairaz; Demiri (74e Momo), Jankuloski, Parapar (83e Nkufo), Pitronaci (66e Bühler); Becirovic.

Entraîneur: Vittorio Bevilacqua.

Stade Juan-Antonio Samaranch, Vidy. Expulsion de Becirovic (85e, deuxième carton jaune).

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