Stade-Lausanne va devoir se décider

Quel plaisir de revoir Stade-Lausanne-Ouchy aussi compétitif! Le club de Vidy a retrouvé la 1re ligue cet été après des années de 2e ligue inter et le retour n’a pas été trop compliqué. Le SLO est cinquième à la trêve, en ayant peu recruté, fidèle à sa politique de stabilité. Les arrivées? Robin Enrico, pour prendre la succession de Mickaël Castejon dans les buts, mais aussi Florian Gudit et Stevo Gasic (Le Mont), ainsi que Sébastien Le Neün et Driton Ukic (Vevey). Des renforts intelligents, et un noyau conservé. Le Stade n’a pas bouleversé sa philosophie et cela a instantanément payé.

L’objectif du début de saison

Un maintien tranquille, disons-le ainsi. Andrea Binotto, qui n’avait jamais entraîné à ce niveau, partait un peu dans l’inconnu, même si ses immenses compétences personnelles n’étaient évidemment pas mises en doute. Reste que Stade-Lausanne n’a pas crié ses ambitions trop fort, ce qui ne correspond de toute façon pas au style de la maison. Mais avec des joueurs comme Quentin Rushenguziminega, Fabian Geiser, Nicolas Tebib et Brice Ngindu, le staff du SLO savait qu’il pouvait compter sur des joueurs aguerris à la 1re ligue, voire plus haut.

Où ils en sont à mi-parcours

Cinquièmes, à trois points des finales. Quel regret que ce dernier match perdu à Meyrin, face à une équipe certes en nette reprise, mais de bas de classement quand même! Stade-Lausanne. Sixième attaque, cinquième défense: la 5e place au classement semble logique. Le maintien est déjà acquis, reste à voir si l’ambition d’aller chercher les finales existe vraiment. Les dirigeants de Stade-Lausanne assumeront en cas de promotion, même si l’objectif semble encore très lointain. Reste que la question doit se poser déjà aujourd’hui et on va la formuler clairement: le SLO veut-il monter? Si oui, il devra se renforcer cet hiver, notamment sur les ailes. Andrea Binotto a souvent été obligé de placer Nicolas Tebib, Stevo Gasic et Florian Gudit, de purs joueurs d’axe, sur les couloirs offensifs. Andreas Soos est un ailier « naturel », mais il est le seul. Brice Ngindu peut évidemment jouer à cette place, mais il est tellement fort devant… Clairement, s’il veut monter, le SLO doit recruter sur les côtés.

Le joueur du premier tour

On aurait pu citer Dilhan Karac, Sébastien Le Neün, Julien Ruchat, Florian Gudit ou souligner les 14 buts de Quentin Rushenguziminega (deuxième meilleur buteur de toute la 1re ligue)… Mais le meilleur joueur de ce premier tour, à notre sens, se nomme Fabian Geiser. Parce qu’il est tellement fort, déjà, mais aussi et peut-être surtout parce qu’il est un exemple en termes de mentalité. Il est blessé? Il est présent à l’entraînement et en match, montrant l’exemple. Tous les jeunes footballeurs de ce canton devraient s’inspirer de lui et de son humilité. Un joueur arrivant demain dans l’effectif du SLO ne pourrait pas deviner que cet homme-là a joué près de 150 matches de ligue nationale pour Lausanne, YB, Schaffhouse et Le Mont. Sa classe, il la montre dans les vestiaires et dans ses actes, pas dans ses paroles. C’est d’ailleurs le seul reproche qu’on pourrait lui faire: ne pas être un leader par la voix. Mais il est l’est tellement par l’exemple qu’on lui pardonne…

Le point positif du premier tour

Avoir gardé la qualité de jeu qui était la sienne en 2e ligue inter. Le FC Stade-Lausanne-Ouchy n’a pas renié ses principes tout d’un coup, se mettant à défendre sur chaque ballon et se recroquevillant dans son camp, sous le simple prétexte d’être monté d’une ligue. Au contraire, Matheus Fungilo et ses coéquipiers ont joué au ballon, selon leur méthode de toujours. De ce point de vue, Andrea Binotto est évidemment l’entraîneur idéal de ce club un peu « romantique ». On se prend parfois à penser que ce club préférerait une défaite avec la manière à une vilaine victoire… On exagère un peu? Peut-être, mais il y a un fond de vérité. Voir jouer Stade-Lausanne est un régal pour les yeux et pour les puristes.

Le point à améliorer au deuxième tour

Le manque de caractère, qui va de pair avec le point précédent. Combien de fois Stade-Lausanne a-t-il mené au score avant de craquer et de laisser son adversaire revenir? Andrea Binotto a imputé cela à un manque de physique, le SLO tenant une heure à plein régime avant de baisser de pied. Peut-être. Mais cette équipe manque sans doute de la grinta nécessaire, de cette volonté de s’arracher et de dégager un ballon brûlant en touche. On exagère, bien sûr, car le jeu du SLO n’est pas fait que de « une-deux » dans sa propre surface de réparation, mais il manque vraiment un aboyeur, un leader qui ose se fâcher et dire ses quatre vérités à son coéquipier sans que celui-ci s’en formalise. En clair, Stade manque un peu de volonté de se faire mal et cela lui a coûté des points durant ce premier tour.

Ce qu’il va se passer cet hiver

Nicolas Tebib est parti pour son tour du monde, ce qui est une grosse perte, mais Stade a déjà son remplaçant tout trouvé en la personne de Stevo Gasic. Andrea Binotto cherchera-t-il un milieu de terrain ou plutôt un (ou des) joueurs de couloir, voire des éléments polyvalents? A lui de répondre. Une arrivée est également attendue au poste de gardien, où Robin Enrico recevra un peu de compagnie.

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