Stade-Lausanne-Ouchy peut être fier

« Si j’ai été surpris par le match de Stade-Lausanne? Non, pas du tout. C’est une très bonne équipe. J’avais prévenu mes joueurs, je le leur avait dit. J’étais venu voir jouer cette équipe contre Renens la semaine dernière et je savais à quoi m’attendre. Mais les joueurs ne m’ont pas écouté. » C’est peu dire qu’Urs Meier, l’entraîneur du FC Zurich, n’a pas apprécié le match de ses troupes. Mais il serait faux de dire que le FCZ a été arrogant dans ce 1/16e de finale de la Coupe suisse, contrairement à GC la veille à Nyon. Les Lions sont simplement tombés sur un SLO en pleine confiance.

Nicolas Tebib et ses coéquipiers avaient en effet réalisé un parcours parfait jusque-là, tant en Coupe qu’en championnat, avec six victoires en six matches. Et ils ont montré, dimanche, devant 1200 spectateurs à Vidy, qu’ils étaient une équipe de grande qualité, et un club à la hauteur, ce dont personne ne doutait, mais qu’il est toujours bon de rappeler. Dans l’anonymat médiatique malheureux du championnat de 2e ligue inter, un tel match de Coupe permet au grand public de se rappeler qu’il y a du football à Vidy, et que celui-ci est plutôt d’excellente qualité. Une organisation parfaite, un temps magnifique, des supporters zurichois qui se sont bien comportés: la journée a été belle. Il n’a manqué que la qualification, mais le SLO a montré un bien beau visage, que ce soit le club tout entier pour l’organisation ou la première équipe pour le match de très haut niveau présenté aux spectateurs.

« Oui, c’est une fierté, c’est vrai. On a mené deux fois au score face à Zurich, ce n’est pas du hasard. Et on a toujours cherché à jouer. Je crois qu’on peut être fiers de ce qu’on a montré », relevait Jamel Kaissi, toujours aussi fort en défense centrale et auteur du 1-0. Et au final, comme souvent, c’est le « gros » qui s’est imposé, venant gagner 2-3. Dur, très dur même, pour le SLO, qui a mené jusqu’à la 75e.

Le FCZ a pris ce match au sérieux

On le répète: le FCZ n’a pas pris ce match à la légère. Urs Meier avait choisi d’aligner son équipe-type, avec notamment Mario Gavranovic, Alain Nef et Amine Chermiti, pour ne citer que ceux-ci. Parmi les titulaires habituels, seuls Marco Schönbächler et Avi Rikan n’étaient pas présents au coup d’envoi. Et si le jeune latéral droit Maurice Brunner a été aligné, c’est bien parce que Loris Benito, le titulaire habituel, s’est gravement blessé durant la semaine. Bref, on l’a compris, le FCZ n’était pas là pour rigoler. Mais il s’est heurté, tout simplement, à un grand Stade-Lausanne. Emmenés par un Brice Ngindu absolument énorme sur son côté gauche, les Lausannois ont mis le feu dans une défense zurichoise qui a craqué à plusieurs reprises. En fait, le début de match a été assez paradoxal. Le FC Zurich avait le ballon, et on craignait alors un peu pour le SLO, qui aime plutôt avoir la possession de balle que courir après celle-ci. Mais la défense du SLO a bien tenu le choc (la charnière centrale Kaissi-Geiser, quelle classe!) et en contre-attaque, pardon, quelle fureur!

Le coup de tête de Jamel Kaissi pour le 1-0

Brice Ngindu a absolument tout fait au pauvre Brunner dans la première demi-heure, et aurait pu ouvrir la marque à deux reprises. La première fois dès la 8e, mais sa frappe passait à quelques centimètres du poteau gauche de David Da Costa, complètement battu. Six minutes plus tard, le même Ngindu frappait, du gauche, un bon mètre à côté de la cage. Le FCZ continuait à faire tourner le ballon, sans créer trop de danger, et encaissait fort logiquement le 1-0 avant la demi-heure. Ngindu faisait un nouveau festival côté gauche et était stoppé irrégulièrement. Coup-franc bien placé et magnifiquement botté par Julien Ruchat, sur la tête de Jamel Kaissi, seul à six mètres. Le coup de tête du défenseur central, à bout portant, était inarrêtable pour Da Costa! SLO-FCZ 1-0!

Cet avantage allait durer jusqu’à la mi-temps, malgré une immense occasion pour Mario Gavranovic à la 45e et quelques bonnes interventions de Mickaël Castejon. Mais on le répète, si le FCZ a eu le ballon, les occasions nettes ont, elles, été très largement en faveur du SLO.

Brice Ngindu inscrit le 2-1 d’un contre parti à mille à l’heure

Bien sûr, Yassine Chikhaoui et ses coéquipiers ont réagi, et ont accéléré très fort dès le retour des vestiaires. Dans l’ordre, un tir sur le poteau du Tunisien, l’égalisation de Gavranovic (49e) et une volée monumentale de ce même Gavranovic sur le poteau (53e). A ce moment-là, clairement, le FCZ était la meilleure équipe sur le terrain et commençait à montrer qu’il y avait trois ligues intrinsèques d’égard entre les deux équipes. Mais c’est au moment où le FCZ était le plus dangereux, que le Stade allait marquer le 2-1, en contre. Une talonnade aussi subtile que magnifique de Quentin Rushenguziminega offrait un face à face à Ngindu, qui finissait tranquillement du pied gauche, dans le petit filet. Une juste récompense pour l’ailier gauche stadiste.

Tenir 30 minutes? Cela semblait possible. Mais…

A ce moment-là, le SLO se prenait véritablement à y croire. Certes, le « Z » avait des occasions, mais tenir une demi-heure avec une charnière centrale Kaissi-Geiser, devant un gardien aussi fort que Mickaël Castejon, cela semblait possible. Et comme le SLO était vraiment solidaire, avec des joueurs faisant des efforts les uns pour les autres, l’exploit était jouable. Hélas, le match allait tourner en deux minutes. Par la faute de Marco Schönbächler, déjà, seul à quinze mètres de Castejon. L’égalisation était le premier coup dur (74e), mais le carton rouge infligé à Axel Danner (76e) était le coup de grâce.

Une expulsion beaucoup trop sévère

Franchement, cette expulsion était trop sévère. Danner a commis une faute, c’est vrai, mais celle-ci ne méritait jamais un carton, et surtout pas le deuxième. Son intervention était fautive, mais pas méchante. Elle n’a annihilé aucune action de but, n’était pas la dernière d’une longue série. Elle était juste une faute, rien de plus. Et on est persuadé d’une chose: M. Bieri n’aurait jamais donné un deuxième jaune à un joueur du FC Zurich pour une faute comme celle-ci. On défend le club vaudois? Non, pas sur ce coup-là. Simplement, M. Bieri, comme souvent, a protégé le « gros » contre le « petit ». C’est humain? Cela a plombé le SLO, surtout. A 2-2, avec le FCZ qui pressait, et à dix contre onze, Stade-Lausanne n’avait plus aucune chance.

Stade-Lausanne était au bout physiquement

Le 2-3 de Franck Etoundi (85e) était ainsi purement anecdotique, sans exagérer. Les Lausannois étaient cuits physiquement et ont d’ailleurs encaissé ce but à 9 contre 11, Dihlan Karac étant sorti du terrain pour soigner des crampes. Si, par miracle, le SLO avait poussé Zurich vers des prolongations, celles-ci n’auraient été qu’un long calvaire. Le match, vraiment, s’est terminé à la 76e, avec l’expulsion de Danner. « Ca se joue sur les détails. Eux ont le temps de les travailler tout au long de l’année. Pas nous. Franchement, on a de quoi être frustrés sur ce match », pestait Kaissi.

Le SLO peut prendre six points d’avance en championnat mercredi

Comme Nyon la veille face à GC, le SLO est passé tout près et a montré un beau visage. Et comme l’a dit le président Charles Berney après la rencontre, il est désormais temps de se concentrer sur le championnat. Vu les résultats du week-end (Dardania et Plan-les-Ouates ont perdu), Stade peut prendre six points d’avance en gagnant en championnat mercredi face à Vernier. Mais on ne peut s’empêcher de penser qu’Andrea Binotto et ses joueurs auront une petite pointe de jalousie en apprenant le résultat du tirage au sort lundi matin… Ils se diront certainement qu’ils auraient pu participer aux 1/8e. Et ils auraient raison de le penser.

Les hommes du match

Du côté du Stade, Brice Ngindu, on l’a dit, a été énorme. En première période, il était le meilleur joueur sur le terrain, et il y avait des internationaux suisses en face. Sa qualité de dribble et sa vitesse lui ont permis de déchirer la défense alémanique. Et son but, splendide, est venu couronner son match. Très très fort. Gros match également de Jamel Kaissi. Parce qu’il a ouvert la marque, déjà, mais aussi parce qu’il a été parfait durant nonante minutes. Il a bougé Chermiti et Gavranovic dans les duels et a été un véritable leader, toujours positif et exemplaire. Le genre de joueur qu’on prendrait pour aller à la guerre, comme le dit José Mourinho à propose de Didier Drogba.

A Zurich, Pedro Henrique a été très bon. Le Brésilien, côté gauche, est un virtuose technique et l’a prouvé à plusieurs reprises. Il a offert le 2-2 à Schönbächler d’un très bon décalage. L’entrée de Franck Etoundi a été déterminante. Arrivé sur le terrain à un moment où le SLO menait 2-1, mais déclinait physiquement, il a eu trois occasions nettes, et a marqué le but de la victoire.

Les prochains rendez-vous

Le Stade accueille Vernier, déjà ce mercredi 18 septembre à 20h30, pour continuer son carton plein en championnat. Coïncidence du calendrier, le FC Zurich revient à Lausanne dans une semaine. Le dimanche 22 septembre, à 13h45, le Lausanne-Sport accueillera en effet les Lions.

Le plan-fixe

Stade-Lausanne-Ouchy – FC Zurich 2-3 (1-0)
Buts: 28e Kaissi 1-0; 49e Gavranovic 1-1; 58e Ngindu 2-1; 74e Schönbächler 2-2; 85e Etoundi 2-3.
Arbitres: M. Bieri, assisté de M. Zrgaggen de M. Kurnazca.
SLO: Castejon; Danner, Geiser, Kaissi, Karac; Ruchat (51e Demiri), Fungilo, Tebib (82e Gehri); Soos (70e Ammari), Rushenguziminega, Ngindu.
Entraîneur: Andrea Binotto.
FCZ: Da Costa; Brunner, Nef, R. Koch, Glarner; Chikhaoui (64e Schönbächler), Kukuruzovic, Chiumiento, Pedro Henrique; Chermiti, Gavranovic (64e Etoundi).
Entraîneur: Urs Meier.
Notes: Stade Juan-Antonio-Samaranch, Vidy. 1200 spectateurs. Expulsion de Danner (76e, deuxième avertissement).

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