Stade-Lausanne-Ouchy, c’est très fort!

87e minute, samedi à Vidy. Stade-Lausanne-Ouchy et Gossau en sont à 2-2, un score qui qualifie les Saint-Gallois pour le dernier tour des finales. Quelques minutes plus tôt, Brice Ngindu croyait avoir inscrit ce fameux 3-2, celui qui aurait envoyé les Lausannois défier Kriens, mais l’ailier du SLO a été signalé hors-jeu, sans doute à raison. Le stade Juan-Antonio Samaranch avait explosé, avant de se calmer en voyant le drapeau levé de l’assistant. Ce n’était que partie remise.

Les bons conseils d’Arpad Soos

A la 87e, en effet, Andreas Soos a reçu le ballon sur le côté droit, pas vraiment dans l’axe des buts. La suite lui appartient. « Mon père m’avait encore dit le matin même que je ne dribblais pas assez dans les seize mètres, que je devrais le faire plus souvent. Quand j’ai reçu ce ballon-là, j’ai pensé à cela et je me suis dit que là, j’allais aller au bout. J’ai réussi mon dribble et la frappe derrière est bien partie. » Plutôt, oui! Un tir croisé très pur, du droit, qui est allé tromper le portier saint-gallois et a donné la qualification au SLO. Il restait trois minutes, plus six d’arrêts de jeu (quatre pour les changements et deux pour la pause-boisson), soit neuf minutes. Mais celles-ci n’ont pas été du tout des minutes de souffrance car Gossau, qui avait beaucoup couru après le ballon, était carbonisé. 3-2, score final, et une joie mille fois méritée à Vidy.

Gossau à trois derrière, donc Stade a cherché l’extérieur

Car oui, SLO était de très loin la meilleure équipe ce samedi et une élimination aurait été cruelle. Après le 1-1 de l’aller, Andrea Binotto avait décidé de partir avec une formation en 4-2-3-1. Les ailiers? Andreas Soos et Brice Ngindu, qui devaient percuter et faire très mal à une équipe disposée en 3-5-2. Stevo Gasic, le fin technicien, a commencé sur le banc et le message de l’entraîneur du SLO était clair: vitesse, largeur et profondeur. Le problème, c’est que les trois défenseurs de Gossau se sont régalés. Trop peu souvent, Stade a cherché les extérieurs et les Saint-Gallois ont joué dans un fauteuil. Quentin Rushenguziminega? Coincé dans l’axe entre les trois centraux et les deux milieux défensifs, il n’a pas trouvé d’espace et, la seule fois où il en a eu, il a frappé de très peu à côté (33e).

Gossau a frappé deux fois d’entrée

Avant cela, Gossau avait déjà frappé deux fois, à la 7e et à la 11e, prenant à froid la défense stadiste, peu à son affaire sur les deux occasions. Comme au match aller, les Saint-Gallois ont donc frappé d’entrée et, cette fois, Stade n’avait pas l’excuse de la longueur du trajet et des jambes lourdes pour expliquer un début de match fantômatique. 0-2 après onze minutes, voilà qui s’appelle prendre une gifle, mais tout n’était pas à jeter, et de loin. Stade avait le ballon 70% du temps et Gossau n’a pu frapper qu’en contres, mais… quels contres! Robin Enrico, une nouvelle fois très bon, a dévié un ballon sur un montant (19e) et la meilleure occasion de Stade, comme un symbole, a été… une déviation d’un Saint-Gallois sur son propre poteau (28e)! Le résumé de la première période? Un SLO qui faisait circuler le ballon sans idée et un Gossau très tranchant en contre.

Stade passe à trois derrière à la mi-temps

Alors, foutus, les Lausannois? Pas vraiment, non. « A la pause, Andrea Binotto nous a dit d’y croire encore, que ce n’était pas fini. Il nous a vraiment persuadé qu’on avait les moyens de revenir. Et surtout, il a changé les choses tactiquement », explique Andreas Soos. L’entraîneur du SLO a en effet décidé de passer en 3-5-2, avec Brice Ngindu et Quentin Rushenguziminega en pointe et deux joueurs de couloirs qu’étaient désormais Axel Danner, à gauche, et Andreas Soos, à droite. « J’ai dû plus défendre qu’en première période, mais ça ne m’a pas vraiment dérangé », continue Soos.

La très bonne entrée de Stevo Gasic

Après quelques minutes, Andrea Binotto a lancé des joueurs frais dans la bataille, sortant Axel Danner et Florian Gudit pour Stevo Gasic et Matheus Fungilo. Du poste pour poste et Gasic, surtout, a eu un véritable impact sur le résultat. Sa justesse de passe et sa technique ont déchiré les Saint-Gallois et ce n’est pas un hasard s’il a été dans tous les bons coups. Car oui, Stade-Lausanne est revenu dans ce match, petit à petit.

Fabio Rego pour le 1-1, Sébastien Le Neün pour le 2-2

Tout a commencé par un coup-franc lointain de Fabio Rego, du pied gauche (58e) et s’est poursuivi par une reprise de près de Sébastien Le Neün, monté suite à un coup de pied arrêté (61e). Deux buts en trois minutes qui ont fait très mal au moral des Saint-Gallois, lesquels ont complètement craqué physiquement. A force de courir après le ballon sous la chaleur, ils ont perdu leur lucidité et ne pouvaient même plus frapper en contre. Ils étaient au bout du rouleau, tout simplement, et Stade-Lausanne a fait parler son enthousiasme et, ayant fourni moins d’efforts, a pu en faire plus dans le sprint final.

Andreas Soos a mérité la lumière aujourd’hui

La décision est donc tombée à la 87e, grâce à Andreas Soos, un joueur que l’on met moins volontiers en avant que d’autres lorsqu’on parle des qualités offensives de Stade-Lausanne. Ce but de la qualification est-il donc un peu une revanche sur des journalistes qui ne parlent que de Brice Ngindu et de Quentin Rushenguziminega? La question le fait sourire: « Sincèrement, quand même un peu! Mais évidemment, ce sont de super joueurs et ils méritent qu’on parle d’eux. Moi, c’est différent, j’ai tout fait ici, je ne viens pas de plus haut. Je comprends tout à fait que quand on parle des forces de Stade-Lausanne, on parle plus d’eux. Mais aujourd’hui, c’est vrai que ce sont deux défenseurs qui marquent et moi qui mets le 3-2, donc ce serait sympa aussi de le souligner (rires)! Franchement, on est une vraie famille, c’est ça l’esprit de Stade-Lausanne-Ouchy, c’est notre force ». La prochaine étape pour Andreas Soos et les Stadistes? Kriens, dès mercredi à Vidy pour le match aller.

Bekim Uka: « Stade peut le faire »

Bekim Uka, lui, a vu Kriens mercredi et Stade-Lausanne aujourd’hui. Croit-il les Lausannois capables de se qualifier? On a posé la question à l’entraîneur du FC Bavois, présent au match. « Oui, ils peuvent le faire. Kriens, c’est très solide, c’est sûr, mais le Stade que j’ai vu en deuxième mi-temps peut le faire. Bon, je ne suis pas sûr qu’Andrea Binotto va jouer à trois derrière dès le coup d’envoi! Vous le savez, je vous l’ai dit, je dis depuis quelques temps que l’équipe vaudoise la mieux armée pour aller au bout, c’est Stade. Je le répète, ils peuvent le faire. Après, je pense que ça va pas mal dépendre de la récupération. Aujourd’hui, il a fait très chaud et ils ont fait beaucoup d’efforts. Cela peut les pénaliser, parce que Kriens a pu gérer aujourd’hui face à Yverdon. La clé, elle est là. Si d’ici à mardi, ils arrivent à retrouver de la fraîcheur… », explique Uka.

Une charnière centrale qui manque de vitesse à Kriens

Voit-il un point faible à exploiter chez les Lucernois? « Kriens est fort, mais de ce que j’ai vu, la charnière centrale manque de vitesse. Avec Brice Ngindu et Quentin Rushenguziminega, ils ont les moyens de les battre sur la profondeur et la vitesse. Yverdon n’avait pas ces armes-là, avec un Edin Becirovic qui est plus un joueur de pivot. Sincèrement, j’y crois pour Stade. »

Match aller mercredi à 19h45 à Vidy

Le SLO a une chance, c’est sûr, mais il faudra bien se remettre de ce scénario complètement fou. Portés par l’euphorie, les Stadistes sont prêts à tout, y compris renverser Kriens. Réponse mercredi, dès 19h45, avant le retour de samedi au Kleinfeld.

Les hommes du match

Fabio Rego a été immense pour le Stade. Le latéral gauche, prêté par Le Mont, a l’habitude de ce genre de matches à pression, lui qui en a disputé tellement avec le LS, Malley et Le Mont. Il a largement répondu présent, que ce soit dans l’attitude ou le jeu. Le meilleur homme sur le terrain et de loin et en plus il a marqué, ce qui ne lui arrive que rarement. Andreas Soos mérite aussi largement sa nomination ici. Son 3-2 est une splendeur et comme d’habitude, il a beaucoup travaillé. Un vrai joueur de collectif, qui a amplement mérité d’attirer un peu la lumière aujourd’hui.

Stade-Lausanne-Ouchy – FC Gossau 3-2 (0-2)

Buts: 7e Eggmann 0-1; 11e Bruggmann 0-2; 58e Rego 1-2; 61e Le Neün 2-2; 87e Soos 3-2.

SLO: Enrico; Danner (53e Gasic), Geiser, Le Neün (70e Gashi), Rego; Gomis, Gudit (54e Fungilo); Ngindu, Ruchat, Soos; Rushenguziminega.

Entraîneur: Andrea Binotto.

Gossau: Geisser; Mandelli, Lazraj, Grin; Bruggmann, Geimi, Steiger, Hämmerli, Panella (75e Aydeniz); Eggmann (88e Zeba), Stefanovic (90e Knöpfel).

Entraîneur: Salvatore Gambino.

Juan-Antonio Samaranch, Vidy, 350 spectateurs.

 

Le tableau des finales

Tour intermédiaire

Mercredi 3 juin

FC Baden – SC Cham 0-4

Zug 94 – FC Wettswil-Bonstetten 2-2

FC Gossau – Stade Lausanne Ouchy 1-1

Yverdon-Sport – SC Kriens 1-6

 

Samedi 6 juin

SC Cham – FC Baden 5-0

FC Wettswil-Bonstetten – Zug 94 0-0

Stade Lausanne Ouchy – FC Gossau 3-2

SC Kriens – Yverdon-Sport 2-1

 

Tour de promotion

Mercredi 10 juin

Stade Lausanne Ouchy –SC Kriens, 19h45

FC Wettswil-Bonstetten – SC Cham, 20h

 

Samedi 13 juin

SC Cham – FC Wettswil-Bonstetten, 17h

SC Kriens – Stade Lausanne Ouchy, 17h30

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