Saint-Prex envoie un signal fort

Amical a-t-il enfin fait exploser le peloton de ce groupe 1? Jamais, avant ce week-end, l’écart n’avait été aussi important entre le leader et son dauphin, et aucune équipe, avant ce jour, n’avait pas, au minimum, le maintien dans un coin de sa tête. C’est toujours le cas, d’une certaine manière, puisque Saint-Prex ne veut parler d’aucun objectif avant que sa place en 2e ligue soit définitivement assurée, mais, disons-le ainsi, pour la première fois de la saison, une tendance semble apparaître. Talel Chedly et ses coéquipiers ne se sont pas contentés de creuser l’écart en tête du classement, ils ont dominé Grandson-Tuileries, leur poursuivant, en lui laissant un sentiment d’impuissance totale. Si, légitimement, la question se posait, celle-ci semble avoir bien vite trouvé réponse: oui, Saint-Prex est encore plus fort qu’au premier tour.

Jimmy Perriraz: «Tout le monde a joué le jeu»

«On s’est entraîné comme des fous durant l’hiver. Pas seulement durant nos deux mois de préparation commune, mais également chacun de notre côté avant ça. Tout le monde a joué le jeu, tout le monde s’est investi à fond et si on arrive aussi affûté pour la reprise, ce n’est pas un hasard.» Ces paroles? Celles de l’homme du match, Jimmy Perriraz. «Et dire que je n’avais pas encore marqué cette saison… Je me suis senti bien sur le terrain, très en forme. Pas encore suffisamment pour jouer nonante minutes, mais presque. C’est la preuve que l’entraînement porte ses fruits.»

La rencontre a tourné en 120 secondes

Si le milieu de terrain s’exaspère en repensant aux quatorze rencontres qu’il a disputé depuis le début de l’exercice sans avoir fait trembler les filets une seule fois, c’est qu’il y est parvenu à deux reprises dimanche. Le tout en deux minutes, montre en main! À la 33e, il surprenait Antony Cornu d’une frappe puissante pour donner l’avantage aux locaux. À peine 120 secondes plus tard, il contrôlait à mi-hauteur une splendide ouverture de Talel Chedly, avant d’enchaîner un tir magistral dans le petit filet du second gardien du FCGT. À l’heure où la tempête s’est abattue sur le domaine de Marcy, rendant la pelouse particulièrement grasse et renvoyant instantanément n’importe quel ballon aérien à son envoyeur, il fallait un homme capable de forcer la décision. Jimmy Perriraz s’en est chargé et c’est tout Saint-Prex qui l’en remercie.

La différence de préparation s’est faite ressentir

Absent des débats, Grandson-Tuileries? Pas vraiment, non. On n’oublie pas qu’Adrian Bud aurait parfaitement pu mettre ses couleurs sur les bons rails en remportant son face à face contre Micael Barroqueiro (16e). Cela n’a pas été le cas et les visiteurs ont manqué, sur ce coup-là, leur plus grosse chance d’espérer pouvoir repartir avec quelque chose de Marcy. Saint-Prex a pu s’entraîner tout l’hiver à la maison, sur son synthétique, voire même sur le terrain en herbe qu’il affectionne tant (où s’est déroulée la rencontre de dimanche) depuis peu, là où Grandson a dû se contenter de séances de fitness et de quelques rares passages sur l’herbe. À l’heure de la reprise, cela va sans dire qu’une de ces deux formations était entièrement prête à en découdre pendant que l’autre se cherchait encore.

La poisse de Nicolas Jaccard

Pour ne rien arranger à la situation des Nord-Vaudois, déjà privés de trois titulaires dont l’excellent Renato Provenzano, Nicolas Jaccard, leur portier, s’est blessé à la main après à peine un quart de jeu. Son doigt totalement retourné suite à une mauvaise prise de balle sur un envoi saint-préyard, le malheureux s’est vu contraint de laisser sa place et son brassard de capitaine. Le jeune Antony Cornu, son remplaçant, a, donc, à peine eu le temps de se chauffer qu’il portait déjà de lourdes responsabilités sur les épaules. S’il peut quelque chose sur les trois buts qu’il encaisse? Franchement, non. Il commet, peut-être, une légère faute de main sur l’ouverture du score, mais la frappe est puissante, déviée et rebondit devant lui. Sinon, il n’y avait strictement rien à faire sur les deux dernières réalisations d’Amical.

Une armada offensive d’une rare puissance

Des opportunités, la troupe de Mario Chedly s’en est procurée une bonne dizaine, au moins, d’où le crédit qu’il faut accorder à la doublure de Nicolas Jaccard. L’occasion, aussi, de souligner l’incroyable force offensive saint-préyarde. Talel Chedly et Mario Pessoa ont animé l’avant-garde locale nonante minutes durant, épaulés, dans un premier temps, par le jeune Loïs Chatelain, Marco Cardello (qui faisait son retour après six mois passé à Crans) et Jimmy Perriraz. Le luxe que peut s’offrir Amical Saint-Prex? Changer les deux dernières nommés, qui n’ont plus leurs jambes de vingt ans, lorsque la fatigue se fait sentir, par des joueurs de la classe de Lamine Soumahoro ou Marco Le Rose (ex-La Sarraz-Eclépens et Crissier), qui se sont, d’ailleurs, associés pour seller le score (3-1, 77e). Offensivement, c’est une certitude, Saint-Prex a les armes pour faire très mal ce printemps.

Un groupe qui vit bien

«Ce n’est pas qu’une question de buts marqués, tempère Jimmy Perriraz. Le groupe vit super bien. On peut compter sur un staff extrêmement compétent, qui nous aide énormément. C’est un plus indéniable. Il y a beaucoup de gens qui gravitent, de près ou de loin, autour du club. On est une grande famille.» «Une grande famille qui a encore besoin de trois points pour assurer son maintien», rigole Stéphane Porzi, le président, qui ne perd jamais le nord, pas même après une victoire aussi probante face à son dauphin. Si Amical continue sur un rythme aussi effréné, ces trois points ne devraient être que l’histoire d’une semaine, deux tout au plus.

Grandson-Tuileries devra résister à la concurrence

Si Saint-Prex, affûté comme personne, risque d’être quasiment imprenable ces prochains week-end, Carlos Rangel et Grandson-Tuileries ont, eux, pris un peu de retard, ce qui est tout à fait normal au vu des conditions dans lesquelles ils ont dû s’entraîner. Le temps risque, toutefois, de venir à manquer et Chêne Aubonne, Venoge, Bosna Yverdon ou Forward Morges, pour ne citer que ces quatre-là, n’attendront pas un nouveau faux-pas des Nord-Vaudois pour passer devant. Le FCGT possède les moyens d’aller au bout, c’est une certitude, et il demeure au-dessus de la barre à l’heure actuelle (bien que toutes les équipes n’aient pas le même nombre de matches au compteur). La concurrence sera rude, cependant, et le quatrième du dernier championnat devra être prêt à disputer treize finales ce printemps. La première? Face à Gland, aux Tuileries, dimanche prochain, si les conditions le permettent.

 

Un article rédigé par Florian Vaney

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