Ridge Mobulu: «Tout faire pour m’imposer à Lucerne»

Ridge Mobulu a découvert la Super League cet été. Alexander Frei, qui vient de démissionner de son poste de directeur sportif du FC Lucerne, a été convaincu par les qualités du Congolais de 23 ans et l’a fait signer jusqu’en juin 2016. Le bilan à la trêve pour l’ancien ailier du Mont? Il est entré en jeu à 8 reprises, a été titulaire une fois (lors du dernier match) et a marqué deux buts. Pas de quoi le satisfaire encore, même s’il voit dans sa récente titularisation face au FC Bâle le signe que, peut-être, le FCL (dernier de Super League) comptera de plus en plus sur lui à l’avenir. Il annonce ici clairement son envie de rester à la Swisspor Arena et de s’y imposer. Interview.

Ridge Mobulu
(photo: www.fcluzern.ch)

Ridge Mobulu, êtes-vous en vacances ou, comme le LS et Sion, vous avez des journées supplémentaires de boulot?

Non, non, c’est bon, on a fini. Le lendemain du dernier match, contre Bâle, on a eu une petite réunion, mais ensuite on a été libérés. Là, je suis en famille, tranquille. Enfin en vacances!

Quand recommencez-vous l’entraînement, exactement?

Le 5 janvier. Ce sera un gros mois, très intense, puisque le championnat est déjà de retour au début du mois de février. Cette trêve fait du bien, elle va nous permettre de bien nous reposer et d’attaquer la deuxième partie de championnat avec de l’énergie et une attitude conquérante.

Justement, Lucerne est dernier, a déjà vécu un changement d’entraîneur, Alex Frei a démissionné… Ca fait beaucoup, non?

Oui, on peut le dire! Ce premier tour a été très agité et nous, les joueurs, nous sommes les premiers déçus. On veut faire mieux. En plus, les fans nous mettent une certaine pression, ce que je peux comprendre… Ils attendent la première victoire de la saison à la maison! On n’a pas gagné une fois chez nous! On n’a même pas pu leur offrir ça, donc c’est clair qu’il va falloir réagir. Mais de nouveau, je suis confiant, on va arriver avec un nouvel état d’esprit après la pause, j’en suis convaincu.

A titre personnel, vous avez dû attendre le dernier match pour être titulaire! Comment avez-vous perçu cette longue attente?

Ce n’est pas facile, c’est sûr… J’avais énormément envie de jouer, comme tout le monde. J’étais impatient de montrer ce que je savais faire! Au début, je n’étais même pas convoqué, puis ça a commencé à venir petit à petit, en commençant par le match de Coupe d’Europe face à Saint-Johnstone. L’ancien entraîneur, Carlos Bernegger, était très exigeant avec moi, je ne sentais pas… comment dire? Il ne me faisait pas totalement confiance, je pense. Et puis, il y a eu des blessures parmi les joueurs offensifs et j’ai commencé à entrer régulièrement.

Mais sans être titulaire!

Oui, c’est vrai. Des fois, je ne comprenais pas, pour être honnête. Je faisais des bons entraînements, tout le monde dans l’équipe me disait que j’allais jouer et mon nom n’était jamais sur la feuille des titulaires. Quand au dernier match, à la théorie, j’ai vu mon nom écrit au tableau, j’ai été surpris. En plus face à Bâle! Mais j’ai fait un bon match, j’ai livré ce qu’on attendait de moi, je crois.

Vous avez commencé la saison face à Bâle, en Coupe de Suisse avec Le Mont, et vous la terminez face à Bâle…

Oui, j’y ai pensé aussi (rires)! C’est sympa, non?

Pensez-vous que cette titularisation peut être le point de départ de quelque chose de plus grand pour vous?

Oui, je pense. J’espère en tout cas! Mais maintenant, il faut que j’enchaîne. J’ai vu que j’étais un peu court physiquement, ce qui est normal. Face à Bâle, je suis sorti à vingt minutes de la fin, c’était le bon moment. Je n’avais pas joué de match en entier, il n’y a pas de miracle.

Justement, vous n’êtes pas allé une seule fois avec les M21 en 1re ligue, ne serait-ce que pour garder la forme… On ne vous a pas proposé ou vous n’avez pss voulu?

Si, j’y suis allé une fois! Le nouvel entraîneur, Markus Babbel, venait d’arriver et il voulait me voir en match, puisqu’il ne me connaissait pas. Je suis allé avec les M21, c’était face à YB. Il y avait Gonzalo Zarate en face et Babbel voulait voir ce que nous pouvions faire, moi et un coéquipier. Il nous a bien expliqué que ce n’était pas une punition, et j’ai trouvé ça tout à fait normal.

Aux entraînements, vous vous sentez au niveau de vos partenaires? Ou vous estimez qu’il y a encore un écart?

Non, non! Sincèrement, je suis au niveau, il n’y a pas de problème. J’ai toutes les qualités pour m’imposer ici, je vous assure.

Serge Duperret parle souvent de vous, il glisse votre nom dans les phrases et « 24 Heures » est allé jusqu’à écrire qu’il aimerait bien vous voir retourner au Mont. Quel est votre avis à ce sujet?

Oui, j’ai vu passer mon nom dans la presse à ce sujet et deux ou trois joueurs du Mont m’ont appelé. Sincèrement, je pense que je vais rester à Lucerne au deuxième tour. Retourner au Mont maintenant, ce serait redescendre d’un niveau. Ce serait un constat d’échec, quelque part. Alors oui, je gagnerais du temps de jeu, c’est vrai. Mais ce n’est pas comme si je ne jouais jamais à Lucerne! J’entre régulièrement, j’ai marqué deux buts. Je ne suis pas loin du tout! Mon souhait, en tout cas, c’est de continuer avec Lucerne et de tout faire pour m’imposer. Je ne suis pas dans l’optique de redescendre d’une ligue. Je suis tout en haut et je compte y rester. Je me suis battu toute ma carrière pour arriver là, j’ai fait des sacrifices, ce n’est pas pour tout lâcher après un tour.

Quels sont vos amis dans le groupe?

Je m’entends bien avec tout le monde, je dois dire. Il y a une bonne ambiance, je n’ai que des amis, mais c’est vrai que je suis souvent avec les Francophones, comme Thierry Doubaï, Sally Sarr, François Affolter, Ferid Matri… On est un petit groupe.

Et l’allemand, ça va? Vous progressez?

Oui, mais c’est chaud, ça (rires)! J’ai des cours, ça va. Mais pas mal de monde parle anglais ou français, on se débrouille. Il n’y a en tout cas de problèmes de communication.

Et la vie à Lucerne, sympa?

Tout va bien. Lucerne, c’est joli, mais c’est tranquille, vous savez. Rien à voir avec Lausanne (rires)! Ca me convient bien, même si ce n’était pas trop facile au début, surtout quand je jouais moins…

Le rythme de vie du professionnel?

Non, mais ça ce n’est pas le souci. Quand j’étais à Lausanne, à Vancouver et au Mont, j’avais déjà ce rythme-là. C’est plus de se retrouver tout seul, loin de la famille, tout ça. Ca a été dur, parfois, mais ça va déjà un peu mieux. Je ne vais pas me plaindre, attention!

Votre ami Igor Nganga, qui j0ue à Aarau, va disputer la Coupe d’Afrique des Nations à la fin du mois de janvier. Et il est d’Aigle, comme vous! Un modèle à suivre?

Déjà, je suis très content pour lui! Il le mérite amplement. On se connaît bien, mais lui, il joue pour le Congo-Brazzaville, attention. Je pourrais théoriquement choisir de jouer pour cette sélection, mais je n’en ai pas envie, mon pays c’est la République Démocratique du Congo.

D’ailleurs, avez-vous des contacts avec la sélection?

Non, absolument aucun. Il faut d’abord que je joue avec Lucerne, ensuite que je marque régulièrement. Non, non, je n’ai pas le droit de penser à ça pour l’instant. J’ai encore beaucoup d’étapes à franchir.

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