Renens, quel changement!

« Dans le village fribourgeois d’où je viens, quand il y avait un poste à repourvoir au comité, on fermait la porte lors de l’assemblée générale et on disait: personne ne sort tant qu’on n’a pas un volontaire. Ici, je constate qu’il y a des campagnes électorales pour être choisi! Cela montre bien l’intérêt que suscite ce FC Renens. A croire qu’il y a un puits de pétrole sous le stade… » Ainsi a parlé Pierre-Yves Maillard lors de la première édition du Club 1020, cet organisme de soutien du FCR, mis en place par Enzo Stretti. Sur le modèle de ce qui a été fait à Yverdon Sport récemment, l’entrepreneur à succès (Enzolocation notamment) a instauré ce système de soutien au FC Renens.

Déjà 38 personnes au Club des 1020

« Le principe est simple: vous vous acquittez de votre cotisation de 1020 francs par année et vous soutenez ainsi concrètement le club. 80% de cette somme est réservée directement au FC Renens, le 20% restant allant aux activités du Club 1020, pour couvrir les frais. Chaque premier lundi du mois, tous les membres du Club 1020 se retrouvent dans un endroit sympa pour midi, avec à chaque fois un orateur prestigieux », explique Enzo Stretti. En un mois et demi, depuis que le nouveau comité a repris le FC Renens, le nombre d’adhérents de ce comité de soutien s’élève déjà à 38 personnes! « Et encore 10 à 15 personnes vont s’inscrire dans les prochains jours. Le potentiel est énorme ici », continue Enzo Stretti. Le premier invité, ce mardi au Chalet Suisse à Sauvabelin, était ainsi rien moins que le président du Conseil d’Etat, Pierre-Yves Maillard. Mieux, celui qui est également parent de junior au FC Renens a accepté de devenir vice-président du Club 1020! Un sacré atout lorsqu’on évoque la crédibilité, celle que veut retrouver le FCR après des années d’errance.
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Alors oui, l’arrivée d’Enzo Stretti a fait du bien, car sans lui rien de tout cela n’aurait été possible, mais le fait est qu’il possède un gros comité derrière, composé de 14 personnes. « C’est cela qui est formidable. Moi, vous savez comment je fonctionne et je ne m’en cache pas: je ne vais pas finir ma vie au FC Renens. Je ne suis pas un mécène et tout le monde sait bien que je ne vais pas sortir un franc de ma poche, j’ai d’autres priorités dans la vie. Par contre, créer un réseau, structurer un club, mettre en place un système pérenne qui tienne la route pour de longues années, alors là oui, ils peuvent compter sur moi. » Tout semble clair: aux membres du nouveau comité de profiter de l’élan donné par Enzo Stretti pour construire sur le long terme.

Je peux apporter mon réseau, mettre les personnes en contact. Mais derrière, je veux que ça bosse

« Avec moi, tout est clair. Je peux apporter mon réseau, mettre les personnes en contact. Mais derrière, je veux que ça bosse. A l’heure où on parle, on a repris le club voilà un mois et demi et nous avons encore des dettes. Je ne jette la pierre à personne, mais la situation est celle-ci: on a des factures à payer. Alors, on veut assainir la situation le plus vite possible et ne regarder que devant. Mais pour cela, il faut que l’argent entre et, de nouveau, ce ne sera pas le mien. Alors, je suis très exigeant envers les membres du comité, je veux que ça suive au niveau administratif. C’est pour eux, pas pour moi. »

La 2e ligue dans douze mois

Ainsi, le FCR a élu un homme du club à sa présidence, Joël Bonzon. Joueur de la 1re, il incarne l’esprit de ce club, tout comme les autres membres du comité qui l’accompagnent. Eux et lui, sur le long terme, doivent aider le FC Renens à remonter la pente. Le défi n’est pas mince, car la réalité du moment est celle-ci: le club du Censuy vient d’éviter, de peu, la chute en 4e ligue. L’idée? Remonter très vite les échelons et viser la 2e ligue à très court terme. En clair, dans douze mois exactement, Renens doit jouer (et gagner) les finales de promotion. Ensuite, le plan est tout aussi clair, avec une première équipe dont la place « naturelle » doit être la 1re ligue. Personne ne le dit encore, mais tout le monde y pense.

Je connais Edin depuis mes années à Yverdon Sport, c’est un grand monsieur et un grand joueur de football

« Commençons déjà par construire une belle première équipe », coupe Enzo Stretti. « Je suis convaincu qu’avoir une équipe ambitieuse est bon pour tout le monde, pour tous les juniors. Ceux-ci partent trop souvent ailleurs actuellement, faute de perspectives. Ce que l’on veut, c’est qu’ils restent au club, qu’ils soit fiers de leur une. C’est pour cette raison que nous sommes très fiers qu’Edin Becirovic ait accepté de venir l’entraîner. Je connais Edin depuis mes années à Yverdon Sport, c’est un grand monsieur et un grand joueur de football. J’apprécie l’homme et le joueur. Et nous, nous lui offrons la possibilité d’entraîner et de faire ses armes à ce niveau-là. » Un partenariat gagnant-gagnant.

Edin Becirovic entraîneur-joueur

Présent mardi au Club des 1020, « Becigoal » se réjouit évidemment de ce nouveau challenge, lui qui a donc officialisé son départ de Prilly après les finales de promotion. « Je suis triste de quitter Prilly, vous connaissez les liens qui m’unissent à ce club. J’y suis toujours revenu pour aider, car j’aime profondément ce club, mais Renens m’offre aujourd’hui la possibilité de franchir un nouveau palier dans ma carrière et dans ma vie, ce que Prilly ne pouvait ou voulait pas m’offrir. Je n’ai jamais caché qu’à 36 ans je voulais prendre des responsabilités dans un club et Renens m’offre exactement cela. Je vais venir comme entraîneur-joueur, je vais décider du recrutement et construire mon équipe », explique Edin Becirovic, qui vient avec Paulo Vieira, entraîneur de la II de Prilly et ancien de Porto Lausanne, avec lui. « Paulo coachera quand je joue et on fera les entraînements ensemble. On s’entend bien », continue celui qui en est à 39 buts cette saison et a été longuement applaudi par le Club des 1020 mardi.

320 juniors prêts à s’identifier à la première équipe

Son équipe? « Trop tôt pour le dire, mais on aura la possibilité de construire quelque chose de bien. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a de très bons jeunes. Le comité m’a demandé de les surveiller et de les faire progresser. On veut justement profiter de cette richesse, ici à Renens. On a 320 juniors et on veut que tous ils aient envie de porter le maillot de la première équipe. Il faut donc leur en donner la possibilité. A côté de cela, on aura quelques joueurs cadres que je choisirais très attentivement », termine le nouvel entraîneur-joueur du FC Renens, un club où il a déjà joué, d’ailleurs.

J’ai vu l’importance des filles à Yverdon, cela m’a bluffé

Enfin, Renens a une troisième priorité, au même niveau que la construction d’une première équipe compétitive et le renforcement de la section juniors: son secteur féminin. « J’ai vu l’importance des filles à Yverdon, cela m’a bluffé. A Renens, le travail effectué est bon. La preuve, les filles viennent de gagner la Coupe vaudoise! On veut continuer comme ça et renforcer le secteur juniors. On aimerait créer plusieurs équipes pour la relève », continue Enzo Stretti. L’entraîneur de la 2e ligue inter féminine, Marcos Nunez, approuve.

Séance de conciliation avec Antonio D’Attoli

Renens a donc parfaitement traversé sa zone de turbulence. L’affaire avec Antonio D’Attoli, le président d’Azzurri, n’est encore pas complètement terminée, mais devrait trouver un épilogue heureux dans quelques jours devant la justice lors d’une séance de conciliation qui devrait bien se terminer. Les deux parties nous l’ont assuré, Antonio D’Attoli demandant simplement que soit reconnu, et écrit noir sur blanc, que des erreurs ont été effectuées dans les convocations de la dernière assemblée générale. Cela semble bien avoir été le cas et le comité actuel du FC Renens ne s’en cache pas: dans la précipitation, il a manqué quelques courriers. Mais au vu de tout ce qui a été fait depuis un mois et demi et du formidable enthousiasme qui anime le club du Censuy, au potentiel difficilement égalable dans le canton, il serait (très) dommage que cette affaire-là joue les prolongations.

Un très beau tableau de départ

En résumé? Quatorze personnes enthousiastes au comité, un leader charismatique comme Enzo Stretti qui ne fait pas de belles promesses en l’air, un entraîneur-joueur nommé Edin Becirovic et 320 juniors: on ne sait pas pourquoi, mais on a l’impression qu’on va (beaucoup) entendre parler du FC Renens dans les mois et les années à venir.

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