Pully et Concordia ont chacun eu leur chance

Match nul logique, mais qui ne fait les affaires de personne à la Rochettaz. Dominé en premier période, Concordia a su redresser la barre après la pause et aurait même pu ramener les trois points chez lui si Atef Ammari, héros malheureux du jour, n’avait pas écrasé son tir sur le poteau en toute fin de match. Constat similaire pour Pully, qui a poussé très fort dans les derniers instants, mais qui a bien failli payer très cher son incapacité à se créer des occasions pendant ses périodes fortes, ainsi que ses multiples discussions avec le trio arbitral. Un point qui ne rapproche ni l’un, ni l’autre, des places de finalistes.

Le match s’enflamme à la demi-heure

Honnêtement, on ne se sera jamais ennuyé durant cette affrontement, avec deux équipes très proches, tant sur la papier que sur le terrain. Malgré cette constatation, il a fallu attendre plus de 30 minutes pour que la première occasion arrive, le dernier mot revenant constamment aux défenseurs avant cela. Et la percée d’Anthony Schwyn sur le flan gauche, dont le centre qui a suivi a transpercé toute la défense sans trouver preneur, avait le mérite de lancer les hostilités pour de bon. Sur la même action, Pablo Soutullo devait, d’ailleurs, se déployer une première fois pour détourner un tir puissant dans lequel on ressentait toutes les velléités offensives des locaux. Malgré cette double possibilité, la domination de Pully pendant cette période demeurait stérile.

Malick Gehri, la classe récompensée

Si la première moitié aura clairement été à l’avantage des hommes de Mario d’Alessandro, Concordia a montré un tout autre visage après le thé. Et ce nouveau visage porte, avant tout, la marque de Malick Gehri. Déjà en position de donner l’avantage à ses couleurs en toute fin de première mi-temps, le grand n°22 a absolument tout donné, par la suite, pour tenter de remporter ce match. Il a tiré, centré, essayé de passer en «1 contre 1», avec l’aide de ses coéquipiers en «une-deux» et… il a marqué, aussi. À la 61e, sur un centre signé Atef Ammari, lui aussi passé par tous les états d’âme cet après-midi, Gehri était là, dans les 5 mètres, pour tromper un Antony Russo également à son affaire aujourd’hui.

Ce 1-0 récompensait ainsi à merveille les efforts d’un joueur au fair-play exemplaire: «Ce but sauve un peu mon match, réagit, en toute modestie, le principal intéressé qui cédera sa place à 10 minutes du terme. Je n’ai pas été très bon au début, je loupe d’ailleurs une montagne que je devais mettre dedans. Ça a été mieux ensuite, surtout après ce goal. On va dire que, globalement, je suis moyennement satisfait de ce que j’ai montré». Trop modeste, on l’a dit. En plus d’être un leader sur le terrain, ce joueur-là est un véritable exemple à suivre pour ses coéquipiers, ayant toujours le petit mot positif à l’égard de ses partenaires, que ceux-ci réussissent ou ratent ce qu’ils cherchent à faire. Lorsqu’il n’est pas d’accord avec les arbitres? Il sourit, pose la balle au sol et se replace. «C’est vrai qu’il y a une super atmosphère dans l’équipe, c’est normal de s’encourager lorsqu’on se connaît depuis aussi longtemps. On n’est pas seulement coéquipiers. Pour la plupart, on se voit en dehors du foot, on sort faire la fête ensemble, etc… J’ai aussi l’impression que quand un nouveau joueur arrive, il est toujours recruté dans l’optique de pouvoir s’intégrer et de ne pas briser notre complicité». Malick Gehri? Exemplaire, n’ayons pas peur des mots.

Hugo D’Aquino joue les jokers de luxe

Après cette ouverture du score, Concordia aura, à peu près, tout tenté pour faire la différence. Pendant plus de 20 minutes, ils ont réussi là où Pully avait failli plus tôt: dominer et se procurer des occasions. Ne manquait plus que la concrétisation, qui n’est finalement jamais venue. Comme souvent dans ces situations, avec deux équipes de niveau similaire, celle qui a manqué des balles de match se fait punir derrière. Ainsi, c’est Hugo D’Aquino, entré un quart d’heure auparavant, qui va profiter d’une passe lumineuse de Stefano D’Alessandro. Le contrôle est parfait, la frappe enchaînée l’est tout autant. Ça fait 1-1 et quoi de plus logique à ce moment-là du match? Le joker de luxe Hugo D’Aquino a fait son effet, même si celui-ci se dit motivé à en vouloir plus: «C’est vrai que je suis habitué à ce rôle, ce n’est pas la première fois cette saison que j’entre en cours de match. C’est l’entraîneur qui décide et je respecte ses choix, à moi de tout faire pour passer à l’étape supérieure».

Une fin de match bouillante

Loin de se décourager, Concordia a remis l’ouvrage sur le métier en fin de match. À la 85e, le malheureux Ammari se retrouvait seul devant les cages. Alors que les supporters de la Rochettaz s’apprêtaient déjà à crier leur rage, l’attaquant manquait de lucidité et écrasait sa frappe sur le poteau. Il n’y croyait pas lui-même. Après avoir tant donné, s’être battu tout le long et apporté un centre décisif, le n°12 flanchait au moment où on imaginait cela impossible. Il s’encoublera même sur le ballon une fraction de secondes plus tard, alors que son équipe partait à trois affronter Antony Russo. Nul doute qu’Ammari méritait mieux pour l’ensemble de son match. Finalement, c’est Pully qui bénéficiera du mot de la fin. Mais lorsque Monsieur Steiger comprit que personne ne pourrait reprendre un excellent centre venu de la droite, il renvoya tout le monde aux vestiaires.

Un point qui n’arrange personne

À l’heure de l’interview, les deux buteurs avaient, comme par hasard, le même sentiment: celui d’avoir mérité mieux. «Aujourd’hui, c’est plutôt deux points de perdus qu’un bon point de pris», commentaient-ils de concert. «C’est vrai que Pully a été meilleur en première mi-temps, mais on a eu une super passe par la suite. Elle aurait dû nous permettre de faire une plus grande différence que ce 1-0. Et avec ces deux grosses opportunités à la fin, c’est sûr qu’on se sent un peu floué», reconnaît Malick Gehri.

«Globalement, Concordia a fait un bon match, il faut le dire. Mais j’ai le sentiment qu’on a été meilleur sur l’ensemble de la partie, et ce but était probablement évitable», admet, de son côté, Hugo D’Aquino.

Un sentiment partagé par les deux hommes, facilement explicable, tant les deux équipes sont passées, l’une après l’autre, tout proche de la victoire. D’autant plus qu’avec ce point distribué de chaque côté, les deux formations font du surplace. Pully reste 5e, à 6 points de la seconde place de finaliste, et Concordia demeure deux rangs et deux points derrière son adversaire du jour.

Un compte-rendu de Florian Vaney

Les prochains rendez-vous

Concordia finira le premier tour le samedi 7 novembre, à 17h au Bois-Gentil, face à Champvent. Le lendemain matin, à 10h, Benfica accueillera Pully.

Pully Football – Concordia 1-1 (0-0)

Buts: 61e Gehri 0-1; 77e D’Aquino 1-1.

Arbitres: M. Patrick Steiger, assisté de M. Fernando Aguiar et de M. Bruno Teixeira.

Pully: Russo; Makonda, Brülhart, Hassani, Pucci; Zahnd (63e D’Aquino), M. D’Alessandro (63e S. D’Alessandro), Jaccard, Schwyn; Favre; Rickli.

Entraîneur: Mario D’Alessandro

Concordia: Soutullo; Brugnoni, Papa, Mba, Reis Teixeira; Sellitaj (86e M. Carro), Moizeau, Greco; Ammari, Tabin, Gehri (81e Taleski).

Entraîneur: Marcos Carballo

La Rochettaz.

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