Prilly et Claude Vergères en finales, cinq ans après

Voilà plus de dix ans que Claude Vergères est assis sur le banc de la Fleur-de-Lys. Il en a vu passer des joueurs, l’ancien avant-centre d’Yverdon et d’Echallens. Des dizaines, et bien plus, qui sont restés une saison ou beaucoup plus, à l’image des fidèles Dimitri Jaunin, Damien Vaucher ou Sébastien Chappuis. Certains sont partis et revenus, comme Léonard Loba, Yoan Nicolas et Edin Becirovic et d’autres sont arrivés il y a quelques mois comme Junior Montano, Toni Jankuloski ou Armend Demiri. Claude Vergères a vécu une promotion en 2e ligue, tout de suite après son arrivée et, depuis, Prilly se maintient très confortablement à ce niveau, devenant une valeur sûre et un incontournable de cette ligue.

Le fameux match de 10h qui lance le dimanche en beauté

Le déplacement de la Fleur-de-Lys fait partie des rendez-vous importants de la saison pour tous les clubs de ce niveau. Ainsi, quand le derby face à Pully tombe un mardi soir (de pluie, qui plus est), tout le monde grince un peu. On aime se rendre à Prilly le dimanche matin, pour ce fameux match de 10h qui lance la journée en beauté. Tout le petit monde du football lausannois s’y retrouve. Si on aperçoit la silhouette de Vagner Gomes, on sait que LUC-Dorigny a gagné la veille, et on serre avec plaisir la patte de tous ceux qui viennent gentiment se réveiller en assistant à un beau match. Il y a toujours l’un ou l’autre représentant de l’ACVF juste vers l’entrée et, en se promenant un peu, on finit par trouver l’ancien (futur?) président Timothy Rothwell, toujours derrière le but dans lequel Prilly marque.

Du spectacle et des buts, toujours

Les dimanches matins à Prilly se ressemblent donc tous un peu, même s’il y a à chaque fois quelque chose de différent, bien sûr. Il y a toujours des buts, ça c’est sûr, et le spectacle est garanti. Le 0-0 du dimanche matin? Il n’existe tout simplement pas et on a toujours du plaisir à se rendre à la Fleur-de-Lys pour démarrer la journée, on ne l’a jamais caché.

Claude Vergères déploie sa grande carcasse et traverse le terrain, à 11h54, toujours

Parmi les rituels qui ne changent pas, celui qui voit Claude Vergères traverser le terrain à la fin du match en est un particulièrement incontournable. Dès le coup de sifflet final, le « Grand Vergères » félicite ses joueurs et les laisse aller aux vestiaires tout seul, histoire qu’ils refassent le match tranquillement. Lui ne veut pas les perturber dans ce moment qui leur appartient. « Je ne veux pas parler à chaud, qu’ils aient gagné ou perdu », dit-il parfois. Alors, il déploie sa grande carcasse, qui le fait un peu souffrir parfois, et il traverse le terrain à 11h54 (timing variable suivant la longueur des arrêts de jeu), où il retrouve ses amis, Michel Fossati en tête. Et là, avec eux, il refait le match, son très beau chien blanc généralement pas très loin.

Une défaite face à Bavois II qui ne change rien

C’est donc là qu’on l’a trouvé dimanche matin, alors que son FC Prilly venait de perdre face à Bavois II (1-3). « Ma foi, je ne peux pas faire deux équipes… On avait trop d’absents aujourd’hui », a-t-il soupiré, lui qui était privé d’Edin Becirovic et Armend Demiri (suspendus), ainsi que de Léonard Loba, Sébastien Chappuis, Yoan Nicolas et Damien Vaucher, tous pour des raisons différentes. Six titulaires absents, et pas n’importe lesquels, cela faisait trop pour affronter la vaillante troupe de Johann Späni, auteure d’un deuxième tour intéressant. Assis sur le banc en pierre longeant le terrain, Claude Vergères n’a pas joué au faux-semblant en ce qui concerne les finales. Prilly avait besoin d’un point, il ne l’a pas fait ce dimanche et, à l’heure où nous avons parlé avec lui, son équipe n’était pas encore assurée de disputer les play-off, mais… c’était tout comme.

La défaite de Concordia officialise la participation aux finales

« Il nous manque un point et j’espère bien qu’on va le faire contre Orbe, lors du dernier match à la maison. Sinon, ce n’est même pas la peine d’aller jouer les finales », a-t-il souri. Il n’en aura même pas besoin, puisque Concordia est allé s’incliner à Assens dans l’après-midi, officialisant la qualification de Prilly. Cette fois, c’est sûr, Claude Vergères et ses joueurs vont retrouver les finales, cinq après les avoir déjà disputées.

Lutry, c’était il y a cinq ans, déjà

On l’a dit, le FC Prilly-Sports est devenu une valeur sûre de 2e ligue, jouant plus souvent le haut du classement que le bas. Et, en juin 2011, déjà, le club de la Fleur-de-Lys a atteint les play-off, s’inclinant en deux manches face à Lutry (1-1 et 0-3). C’était il y a cinq ans et depuis, le FC Lutry est revenu au même niveau, après un joli passage de trois ans en 2e ligue inter (9e, 5e, 13e). Prilly, de son côté, n’est jamais allé voir plus haut et se verrait bien y aller, pour voir. Une défaite lors des finales ne serait pas une catastrophe, car rien n’est une catastrophe à Prilly, un club qui a trois équipes d’actifs, des juniors à foison, un repas de soutien qui marche fort et une très bonne entente avec les autorités de la ville. Monter ou ne pas monter? Le club continuera de tourner et son avenir ne dépend pas d’un résultat.

Beaucoup de choses ont dépendu d’Edin Becirovic cette saison, mais pas l’avenir du club

Après, il faut être clair et dire les choses: bbeaucoup de choses ont dépendu d’Edin Becirovic cette saison, et on ne parle pas que de ses 30 buts. Rien ne dit cependant qu’il sera encore là dans quelques semaines et ce n’est pas faire injure aux fidèles du club, ces Dimitri Jaunin, Sébastien Chappuis et Damien Vaucher dont on pense le plus grand bien, que de dire que la vie n’est pas la même sans leur avant-centre. Ce qu’on sait de son départ éventuel? Pas grand-chose (voire rien), mais un coup d’oeil au parcours de « Becigoal » suffit à s’en convaincre: il est parti, il est revenu, il est parti de nouveau et il est revenu encore. Et à chaque fois, Prilly était là, moins fort sans lui, mais toujours debout. Alors, on ne se fait pas de souci: que ce soit avec ou sans lui, le club de la Fleur-de-Lys trouvera les solutions pour assurer son avenir.

Si Prilly monte, rien ne changera, au fond

On ne sait pas si Prilly va monter et on ne sait même pas qui est son adversaire en finales, mais on sait qu’on aurait du plaisir à voir cette équipe en 2e ligue inter, car rien ne changerait au fond: il y aura toujours du bon football, toujours Claude Vergères et toujours un club qu’on aura du plaisir à visiter. Et voir de la 2e ligue inter le dimanche matin à 10h, c’est une idée qui nous plaît bien, au fond.

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