Patrick Muller quitte Thierrens après deux saisons magnifiques

Patrick Muller est un homme de caractère. La formule est parfois galvaudée, mais quand on parle de lui, elle est plus vraie que pour n’importe qui. « Quand j’ai décidé quelque chose, je m’y tiens », a-t-il souvent répété ces derniers jours, alors que Maurice Séchaud, le président du FCT, essayait de le convaincre de changer d’avis et de rester à Thierrens. Rien n’y a fait. Patrick Muller a dit qu’il arrêtait, donc il arrête.

« J’ai envie de revenir ici la tête haute »

Cette décision a surpris pas mal de monde du côté du Marais, où l’ancien entraîneur d’Echallens s’apprête à boucler les deux plus belles saisons de l’histoire du club. 5e l’an dernier, 3e cette saison: son bilan à la tête du FCT est impeccable. Apprécié de ses joueurs, qui aiment sa rigueur et sa franchise, il leur a dit en face les raisons de son départ. « J’ai envie de revenir ici la tête haute. Je pars sur ces deux belles saisons et j’ai envie que, quand je reviendrai à Thierrens, tout le monde me serre la main et se rappelle de moi pour ce que j’ai fait de bien. Je pars maintenant pour finir en beauté », commence-t-il par expliquer.

Un compétiteur, un vrai

Les vraies raisons de son départ? Il ne les détaillera pas à un journaliste, par respect pour le club et parce qu’il est un homme de valeurs. Mais Patrick Muller est un compétiteur, un homme qui aime gagner et veut finir le plus haut possible, tout le temps. A-t-il senti que Thierrens aurait de la peine à faire mieux que terminer 3e, derrière les mastodontes La Chaux-de-Fonds et Bulle, deux équipes dont la masse salariale est sans équivalent à ce niveau? Peut-être. Partir sur une troisième place est une sortie magnifique, c’est sûr et certain.

A Thierrens, la « première » n’est pas aussi protégée qu’ailleurs

Peut-être aussi certaines choses à l’interne l’ont-elle fatigué, comme le fait que la première équipe, à Thierrens, ne soit pas aussi « protégée » que dans d’autres clubs? Pas impossible, non plus. Le FCT est un club où les équipes d’actifs ont toute la même valeur, à peu de choses près, et cela peut frustrer l’entraîneur de la I, qui souhaiterait peut-être s’entraîner un peu plus sur le terrain principal et un peu moins à la Rosière, le terrain d’entraînement situé en haut du village là où la légende raconte que les loups n’osent pas venir en hiver tellement le coin est lugubre.

A Thierrens, un joueur est un joueur

On exagère un peu, mais l’idée est là: à Thierrens, un joueur est un joueur, qu’il soit le capitaine de la première équipe ou le dernier remplaçant de la III. Et ça, forcément, c’est un peu déroutant à comprendre et difficile à accepter pour un entraîneur de la qualité et de l’exigence de Patrick Muller. Pour lui, jouer le haut de tableau de 2e ligue inter a une autre valeur que celui de jouer le milieu de tableau de 4e ligue. Il a supporté pendant deux ans qu’on lui dise plus ou moins le le contraire, et, même s’il ne veut pas le dire, on devine que cela a influencé, en partie, sa décision de partir.

Convaincu qu’il s’agit du bon moment

Thierrens, on le sait, est un club de village qui tient sans argent en 2e ligue inter grâce à une mentalité exceptionnelle. L’unité fait sa force, bien sûr, mais Patrick Muller aurait sans doute aimé plus de garanties sportives pour la première équipe à l’heure de repartir pour une saison. Plutôt que de prendre le risque d’exploser en route et de s’énerver après trois semaines, il a préféré écouter la petite voix qui lui disait qu’il s’agissait du bon moment pour s’en aller. Une décision très sage, qui lui permettra, il l’a dit, de revenir à Thierrens comme s’il était chez lui, lui qui part donc en très bons termes.

Quatre jours en Bulgarie pour se dire au revoir comme il faut

Le nom de son successeur? Il n’est pas encore connu, mais devrait être annoncé prochainement par le président. Patrick Muller, lui, va partir quatre jours en Bulgarie avec son équipe, histoire de se dire au revoir en beauté. Un voyage dont il se réjouit et qui viendra récompenser ses deux belles années. Avant cela, pourtant, il reste deux matches à disputer: ce week-end à Ostermundigen (dernier match de championnat) et un match directement qualificatif pour la Coupe de Suisse le samedi suivant, à Bulle.

Aucun contact pour l’instant

La suite? Rester un moment sans entraîner ne lui fait pas peur, lui qui est resté douze mois sans club entre son départ d’Echallens et son arrivée à Thierrens. « Ne comptez pas sur moi pour mettre une petite annonce ou envoyer des mails et des SMS aux présidents. Mon bilan, il est là, et les gens qui veulent m’appeler vont bien réussir à trouver mon numéro », grince-t-il.

En clair? Il laissera son téléphone allumé, mais ne prendra pas n’importe quel challenge. La 1re ligue, oui. La 2e ligue inter aussi, bien sûr. Et en dessous? « Une 2e ligue ambitieuse, à la limite. Mais vraiment ambitieuse, hein! Pas qu’on me dise qu’on veut monter et que je me retrouve avec une équipe pour jouer le bas de tableau. » Patrick Muller est un homme qui dit toujours ce qu’il pense. Il est exigeant, perfectionniste et entier. Trois qualités dont a bénéficié Thierrens pendant deux ans.

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