Pajtim Basha rêve d’une saison historique pour Porto

Face à Porto Lausanne, pour la première fois de la saison, le FC Le Talent ne s’est pas retrouvé dans la peau du vainqueur à un moment ou à un autre de la partie. Suffisant pour que, sur ce coup, les regrets ne rongent pas le moral de la troupe de Sébastien Salvi? Disons que celle-ci, pour une fois, n’a jamais véritablement eu le spectre des trois points dans sa ligne de mire. Mais que, tout de même, avec une meilleure gestion de ses temps forts, elle aurait certainement pu décider d’un tout autre scénario pour cette partie. Porto Lausanne a été la meilleure formation sur le terrain de Saint-Barth? C’est totalement vrai, et c’est tout à fait logiquement que les hommes de Robert Kok en sont repartis avec la totalité de l’enjeu. Malgré tout, les locaux ne pourront s’empêcher de se demander quelle tournure aurait pris le match si Aydin Gececi avait gagné son duel avec Edgardo Estay, le dernier rempart lausannois, alors que le score était encore de 0-1, ou si Lionel Romanens n’avait pas trouvé le poteau sur un but qui lui semblait déjà promis et qui aurait pu mettre les compteurs à 2-3. Avec un petit quart d’heure encore au chrono et une pression que les Lausannois semblent encore avoir un peu de peine à gérer, difficile de savoir si ceux-ci seraient parvenus à tenir leur os jusqu’au bout.

Mais il n’en a rien été, Pajtim Basha venant même parachever son œuvre en inscrivant le 1-4 libérateur en toute fin de rencontre. Son œuvre? Elle avait commencé dès la 15e. Le vif attaquant faisait parler son sens du but et transformait son face à face contre David Favre avec une aisance qui n’a laissé personne indifférent. Et si on n’a quasiment plus vu Porto durant vingt minutes à la suite de l’ouverture du score, le buteur était là pour en remettre une couche au meilleur moment, en réceptionnant très justement le bon travail et le centre de Kevin Pena (38e). Et Le Talent ne s’en est jamais relevé, ce même Pena inscrivant le 0-3 dans la foulée (42e).

À l’issue du match, on a donc voulu en apprendre un peu plus sur Pajtim Basha, qui venait d’inscrire ses 6e, 7e et 8e réussites de la saison et de permettre à ses couleurs de prendre, provisoirement, la tête du classement. Personne ne connaît Lausanne mieux que lui, puisque, entre deux blessures, qui ont sévèrement ralenti sa prometteuse carrière, celui-ci a pas mal voyagé, entre  LUC-Dorigny, Malley, Stade-Lausanne-Ouchy et Crissier, notamment. Son arrivée à Porto Lausanne? Il a été séduit par le projet du club, qui a voulu reconstruire entièrement sa première équipe durant été. Il s’est donc intégré à la 3e ligue, dans un groupe où quasiment personne ne se connaissait, sous la houlette du grand Robert Kok. «Je vous le laisse cinq minutes, mais vous lui dites de se bouger encore un peu plus sur le terrain. Marché conclu?», précisait, le sourire jusqu’aux oreilles, le technicien néerlandais, juste avant qu’on puisse poser nos questions au très sympathique Pajtim Basha.

 

Pajtim, dites-nous, ça fait quoi d’avoir Robert Kok comme entraîneur?

C’est quelque chose, surtout lorsqu’on est attaquant. Pour lui, si je ne marque pas 17 buts par match, c’est que j’aurais pu faire mieux. C’est aussi là qu’on remarque le grand buteur qu’il était. Il n’a pas souvent la bouche ouverte, mais quand il parle, son discours vaut la peine d’être écouté. Il y met toujours beaucoup de motivation.

Celle qui vous a permis de vaincre Le Talent ce soir, notamment?

Oui, bien que ce match soit un peu un cas à part. On mène 0-3 et on commence à paniquer, alors que, avant qu’ils ne marquent le 1-3, il n’y avait absolument aucune raison de perdre notre calme. Ce n’est clairement pas un problème de motivation, juste quelque chose qui ne tourne pas très rond dans nos têtes.

Comment vous l’expliquez?

Comme notre coach vous l’a fait savoir après la victoire contre Echallens (lire ici), l’équipe a totalement changé durant l’été. En fait, il ne reste plus que deux joueurs présents la saison dernière. Forcément, s’habituer aux nouveaux coéquipiers, créer un véritable groupe, ça prend du temps.

Mais il nous a aussi dit que l’ambiance dans l’équipe était excellente.

Et c’est vraiment en train de devenir le cas, je vous assure! Sauf que, et c’est bien normal, on se connaîtra mieux dans quelques semaines et nos performances sur le terrain ne pourront qu’en être affectées positivement.

On dit que c’est dans l’adversité que se forment les plus grandes collectifs et, si on regarde votre calendrier, il y a deux gros chocs face à Cheseaux et Granges-Marnaud qui approchent. Ça vous donne des idées?

Tout à fait, et c’est à ce moment qu’on va pouvoir véritablement se jauger. Il y a déjà eu ce match face à Echallens, lors duquel on a su marquer et se montrer très solide derrière par la suite. Maintenant, ce sont ces deux rencontres qui vont nous permettre de précisément nous situer au sein de ce groupe.

Et si on vous demandait de vous situer avant de les disputer?

Sincèrement, si on ne panique pas comme cela a pu être le cas ce soir, je pense qu’il y a vraiment moyen de bien faire. On a tout pour réussir quelque chose de bien, et cela ne peut aller qu’en s’améliorant.

Avec huit buts en sept confrontations, Porto tient en tout cas une valeur sûre aux avant-postes!

J’ai le sentiment que j’aurais pu en marquer encore davantage, ça ne se joue pas à grand-chose. Une bonne balle en profondeur, un dernier geste réussi… J’ai également fait certains choix qui font que, à l’heure actuelle, je ne suis pas à 100% physiquement. Mais, là aussi, ça va en s’améliorant.

Cela peut paraître étrange, mais on vous a quand même trouvé nettement plus à l’aise sur ce boulevard de Saint-Barthélemy que sur votre terrain n°6, à Chavannes…

Mais totalement! À domicile, on se sent à l’étroit, on n’a pas la place pour s’exprimer. Ce soir, on a pu profiter de notre vitesse, jouer sur des appels de balle dans le dos de la défense et des longs ballons en profondeur. Le rêve!

Même lorsque vous n’impressionnez pas forcément, comme cela a pu être le cas, par moment, lors de vos deux dernières sorties, vous engrangez des points. La preuve, vous n’en avez laissé échapper que deux pour l’instant. C’est tôt pour le dire, mais est-ce que l’heure de gloire de Porto Lausanne est enfin arrivée?

Si j’ai rejoint le club, c’est que j’ai vraiment adhéré à son projet. Vous saviez que Porto n’était jamais monté plus haut que la 3e ligue? Franchement, j’y crois chaque semaine un peu plus et j’ai hâte de savoir où on figurera au classement au mois de mai. Je vous le dis, si tout se passe bien, on a toutes les cartes en main pour réaliser quelque chose d’historique.

Surtout que vous allez bientôt pouvoir compter sur l’appui de Bigambo Rochat, qui ne devrait pas faire tache en 3e ligue.

On est impatient qu’il soit qualifié pour jouer les matches à nos côtés, cela devrait se faire la semaine prochaine normalement. Mais il est déjà régulièrement présent aux entraînements. Même s’il a été un peu plus éloigné du football pendant une année, on sent qu’on n’a pas à faire à n’importe qui. Il en impose sur le terrain et c’est un plaisir de l’avoir comme coéquipier.

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