«Mon objectif a toujours été de marquer un but par match»

Auteur de quatre buts lors de des deux premiers matches de championnat (SLO-Signal 4-2 et Sierre-SLO 0-2), Quentin Rushenguziminega apporte déjà tout ce que son nouveau club attend de lui. Le Stade-Lausanne-Ouchy (2e inter) avait besoin d’un buteur et a donc fait une proposition à celui qui sortait d’une saison à 30 buts avec le FC Echallens (1re ligue Classic). L’attaquant, qui a commencé le football à La Sallaz (« mon club de coeur ») avant de poursuivre sa formation à Team Vaud, a débuté en actifs à Nyon, où il n’a pas réellement réussi à s’imposer. Il a explosé l’an dernier à Echallens, avant d’accepter le challenge du club de Vidy. Il répond à toutes nos questions.

Quentin Rushenguziminega, vous vous doutez de la première question, elle est inévitable: pourquoi avoir quitté Echallens après une saison à 30 buts pour rejoindre Stade-Lausanne-Ouchy, un cran plus bas?

Oui, je sais que tout le monde se la pose, cette question (sourire). Il y a plusieurs raisons. L’une d’elles, c’est le côté pratique. Jouer à Stade est plus facile du point de vue des déplacements, c’est à côté de l’Université. Les trajets sont moins contraignants pour moi que d’aller à Echallens, notamment avec les horaires de cours. L’an dernier, on devait s’arranger avec les voitures. Là, je peux aller m’entraîner après les cours, c’est l’idéal. Et puis, j’ai deux bons amis à Stade-Lausanne, Mario Papa et Malik Gehri. On avait envie de jouer ensemble. Je sais ce que vous vous dites: on peut jouer ensemble après 30 ans, en Ligue romande par exemple, mais ce n’est pas la même chose. Il y a un vrai challenge sportif ici, celui de jouer la montée en 2e ligue inter, avec mes amis, tout près de l’Uni… J’ai dû faire un choix, j’ai fait celui-là. Il y a une seule chose que je regrette…

Laquelle?

C’est mon départ d’Echallens. Si j’avais pu me dédoubler, je l’aurais fait, c’est ce que j’ai dit à tout le monde (sourire). Je suis triste de partir de là-bas, on était vraiment une bande de potes. J’ai dit que je retrouvais des amis à Stade, c’est vrai, mais je m’en suis fait beaucoup à Echallens. Et je suis déçu de la façon dont j’ai quitté le club, c’est vrai.

Expliquez-nous ça…

En fait, lorsqu’on m’a posé la question à la fin de la saison dernière, j’avais dit que je resterai. Je m’étais engagé, c’est vrai, et l’appel de Stade est arrivé. J’ai bien réfléchi et j’ai averti tout le monde à Echallens, mais je comprends que les gens soient déçus de la manière dont ça s’est fait. Sincèrement, je le comprends, mais la vie est une affaire de choix, et j’ai fait celui-ci. Mais je n’oublierai jamais Echallens et cette belle année qu’on a vécu ensemble.

Votre départ à Stade-Lausanne était-il motivé par l’aspect financier?

C’est la première chose que les gens disent, je le sais. Je l’ai entendu, probablement comme vous. Mais non, ce n’est pas une des raisons. J’aurais pu gagner plus ailleurs.

Vous avez eu d’autres offres?

J’ai eu d’autres appels, oui, mais il n’y avait qu’à Stade-Lausanne que toutes les conditions étaient réunies pour que je parte. Les conditions, ce sont celles dont je vous ai parlé au début, aucune autre. Après, il y a des gens qui m’ont reproché de quitter l’élite, si j’ose dire, en descendant d’un cran. Tout le monde m’a conseillé de refaire une grosse saison avant d’éventuellement aller plus haut, mais ce critère ne rentre plus en ligne de compte pour moi.

Pourquoi? 

Parce que j’ai fait le choix de privilégier mes études. J’ai effectué ma première année d’université en sciences du sport. Il n’y a pas encore de spécialisation à ce stade, je devrai choisir plus tard. Je peux désormais dire que j’ai mis de côté mes ambitions de vivre du football. Cela n’a pas toujours été le cas, mais aujourd’hui, je n’ai plus envie de changer d’avis. Ma priorité, c’était une fois le football, une fois les études… Je ne pense plus ainsi. Aujourd’hui, l’université est la chose la plus importante.

Vos études ne sont-elles pas compatibles avec des ambitions footballistiques?

Personnellement, je pense que non. J’en suis sûr, même. D’autres pensent peut-être autrement, mais pour moi, les choses sont claires.

Votre entraîneur Andrea Binotto nous a confié être très satisfait de vos prestations, mais a pointé du doigt votre efficacité comme marge de progression… Etes-vous d’accord avec lui?

Ah ! C’est vrai qu’en préparation et lors du premier match face à Signal Bernex, j’en ai raté quelques-unes. Je ne me fais pas de souci, ça va rentrer. Il faut remettre la machine en route (sourire).

Vous définissez-vous comme un pur buteur, ou comme un attaquant plus complet qu’un « simple » finisseur, si j’ose dire?

Ce qui est sûr, c’est que j’ai toujours voulu jouer en pointe. Je suis un buteur, en tous les cas, je me vois comme tel. Même si j’aime toucher le ballon, participer au jeu, construire, ma place est en pointe.

Un entraîneur vous a-t-il particulièrement marqué?

John Dragani, à Lausanne. C’est lui le premier qui m’a installé en pointe, alors que je naviguais entre le côté et l’axe. Et après, il m’a fait venir à Nyon. Je lui en serai toujours reconnaissant.

Votre passage à Nyon, justement, a été le coup d’envoi de votre carrière professionnelle. Avec le recul, comment jugez-vous cette expérience?

Mitigée. A ce moment-là, clairement, j’avais décidé de me lancer dans le foot, c’était ma priorité. Je venais d’avoir ma maturité, je sortais de Team Vaud M21. C’était l’idéal. Mais je ne m’y suis pas imposé.

Avez-vous eu le sentiment de ne pas avoir eu votre chance?

C’était compliqué… C’est le moment du passage de juniors en actifs, toujours délicat. C’était un peu tôt pour moi, je pense. Mais il serait faux de dire que je n’ai pas eu ma chance.

Et après, départ pour Echallens…

Et là, ça a tout de suite été fantastique! A chaque match, je recevais des caviars, je me régalais.

Avec en point fort, les six buts contre UGS !

Oui, incroyable. Tous les ballons rentraient à cette époque. En fait, à chaque match, la seule chose à laquelle j’avais besoin de penser, c’était à marquer.

Du coup, c’était le calvaire pour le speaker qui devait prononcer votre nom…

Oui, c’est vrai (rires). Mais à la fin, il y arrivait sans souci!

L’habitude, sans doute… Et à Stade? Il a déjà dû le dire deux fois pour le premier match!

Je n’ai pas entendu. Mais je ferai attention la prochaine fois, promis (sourire).

Pensez-vous pouvoir battre Zurich en 1/16e de la Coupe suisse?

Franchement, on ne peut pas dire ça comme ça. Ce qui est sûr, c’est que chaque match, on le joue pour le gagner. Mais là, c’est une Super League, quand même!  On espère qu’il y aura du monde, c’est super d’avoir ce match, c’est génial à jouer. De là à vous dire qu’on va les battre…

Avez-vous un objectif de buts pour cette saison?

Cela a toujours été le même: marquer un but par match. Ce qui ne veut pas dire que je m’arrête de jouer dès que j’en ai marqué un, hein! Mais un but par match, c’est ce que je me fixe au minimum comme objectif personnel.

Du coup, après le match de Coupe suisse à Kreuzlingen, vous n’étiez pas satisfait de vous, malgré la victoire (2-4)?

Non, j’ai raté mon match. Mais après, tant que l’équipe gagne, je ne vais pas tirer la gueule. Ca reste le plus important, c’est sûr. En fait, j’ai beaucoup appris en côtoyant Hervé Rickli à Echallens. Je n’ai pas besoin de vous expliquer quel grand buteur il est. Avec Benoît Tabin, on l’observait beaucoup et même si on ne parlait pas forcément beaucoup avec lui, on s’en inspirait. Ce qu’il y a d’énorme avec lui, c’est qu’il peut rater une occasion ou deux, il ne va pas se prendre la tête. Il va oublier et mettre la troisième au fond.

C’est une faiblesse chez vous?

De moins en moins. J’essaie de progresser sur ce point-là. J’ai l’impression que je me prends moins la tête après une occasion ratée et que j’arrive mieux me reconcentrer. Mais ça ne veut pas dire que ça ne m’énerve pas!

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