Mirko Müller est le nouveau président du Stade Nyonnais

« On avait deux solutions: amener les clés du stade à la ville et tout arrêter, ou chercher des repreneurs capables d’assurer la pérennité du club. » Claude Savioz était très ému mardi soir 29 juillet, lors de l’assemblée générale extraordinaire du Stade Nyonnais, dont il assumait la présidence depuis le décès subit de Viviane Freymond au printemps. Si les membres du club étaient convoqués à Colovray en ce mardi, et qu’une bonne cinquantaine d’entre eux se sont déplacés, c’est que l’affaire était d’importance. Sous les yeux des joueurs et du staff de la première équipe, les fameux « repreneurs » se sont présentés et ont été élus par applaudissements. Le nom des trois personnes considérées comme les « sauveurs »? Le nouveau président Mirko Müller (, photo, ancien directeur général du Servette FC), celui qui sera son vice-président et directeur financier Philippe Mortgé (homme d’affaires genevois et ancien vice-président de l’Association Servette FC) et le nouveau directeur général John Poidomani (actif dans le scouting et le conseil aux joueurs notamment).FOOTBALL SUPER-LEAGUE 2012-2013

Un duo qui a tenu le club à bout de bras

« Lorsque j’ai commencé à chercher des repreneurs, j’ai vu de tout », a souri Claude Savioz. Le plus improbable? « Un homme qui me disait être prêt à injecter 500’000 francs par année, mais qui disait se désintéresser du football. Lui, ce qu’il voulait, c’était faire des concerts de rap à Colovray. Il aimait bien le stade… », explique celui qui a tout assumé ces derniers mois à Nyon. Absolument tout. Sa seule aide, efficace et précieuse? Marion Duvllard, secrétaire infatigable. Le duo a d’ailleurs été chaleureusement remercié par Mirko Müller, dont l’une des premières paroles pour se présenter aura été de dire tout le bien qu’il pensait du travail effectué par ces deux personnes. « Quand je vois un club aussi prestigieux être tenu à bout de bras par deux personnes, les deux qui se trouvent en face de vous, je ne sais que penser », a-t-il commenté. « Je me suis retrouvé tout seul », a expliqué, sans se plaindre, Claude Savioz, précisant que les autres membres du comité avaient arrêté en cours de route, soit pour des raisons professionnelles, soit pour des raisons de santé. Le destin administratif du Stade Nyonnais a donc reposé sur deux personnes et l’assemblée les a félicité à juste titre.

Claude Savioz mérite plus que des applaudissements

Si Marion Duvillard mérite des éloges, qu’elle nous pardonne, mais nous allons concentrer les nôtres sur Claude Savioz, qui continuera à oeuvrer au club en tant que responsable des relations publiques et, bien sûr, président de la Confrérie. Cet homme-là est depuis 2001 actif au Stade Nyonnais et ses mérites ne seront jamais assez mis en avant. Arrivé une première fois après le départ de Jean-François Kurz, il a travaiilé dans l’ombre, mettant ses qualités de comptable à disposition du club de Colovray. Il a claqué la porte une fois, lorsqu’il lui fut demandé de présenter un budget un peu trop beau, alors que l’argent nécessaire manquait. Les artifices comptables? Non, merci. Un bilan chiffré doit reposer sur du concret. « Je ne voulais pas revenir, j’ai tout fait pour dissuader Viviane de reprendre le club. Mais un jour, elle m’a dit. J’y vais, et tu viens avec moi. Je n’ai pas pu dire non. » Et le voilà revenu, homme de devoir, homme intègre et passionné. Le bateau nyonnais tanguait? Il est resté. Seul. « En quelque sorte, j’étais le dictateur! Bon, c’est plus facile d’être un dictateur quand on est tout seul… Mais la décision d’aller chercher des repreneurs, je ne l’ai pas prise seul, j’ai consulté des gens importants au club. » Dont Gus Ostermann, le légendaire.

Un nouveau comité qui veut s’inscrire dans la durée

C’est lui, Gus, qui a fait l’intermédiaire entre Claude Savioz et les nouveaux patrons du club. Ceux-ci ont eu l’extrême intelligence de ne pas tout chambouler et d’accorder une large place au passé. Car à Nyon, il y a des « figures locales », qui méritent le respect. Ils étaient là à l’assemblée, ils sont l’histoire de ce club. « Nous voulons nous inscrire dans la durée », a martelé Mirko Müller. L’idée de base du nouveau président, habitant de Coppet et qui a dit avoir de fortes attaches avec le club de Colovray, notamment familiales? Renforcer l’identité régionale, clairement, et se faire respecter aux alentours. Pour cela, il faudra une première équipe compétitive en Promotion League, mais aussi axer sur la formation. « Les jeunes, les jeunes et encore les jeunes », a martelé John Poidomani, qui a, lui aussi, exprimé son souhait de rester longtemps à Colovray. « Jusqu’à la retraite », a-t-il même osé avec le sourire. Ce qui semble sérieux, en tout cas, est la volonté de donner une vraie identité nyonnaise et de permettre aux jeunes de rester à Colovray et d’y jouer pour la première équipe.

Bernardo Hernandez confirmé sur le très long terme

Les groupements? Le nouveau directeur général du Stade Nyonnais, John Poidomani donc, ne les aime pas et il ne s’en cache pas: « Un jeune doit porter le maillot du Stade depuis le début et arriver en première équipe avec. C’est ça, développer une identité. » En ce qui concerne le volet sportif, là aussi, pas de chambardement. Bernardo Hernandez est l’homme de la situation pour cette année, la suivante et… toutes les autres. John Poidomani: « On ne l’empêchera pas d’aller plus haut s’il le souhaite, bien évidemment. Mais nous, on veut bâtir avec lui. » Des paroles fortes et rassurantes. Vue l’excellence de son travail à Colovray, il aurait été étonnant que Bernardo Hernandez doive s’en aller, mais enfin, on connaît des reprises de clubs qui se sont déroulées moins en douceur que celle que nous avons vécue mardi soir…

L’objectif? Une équipe composée à 50% de joueurs formés au club

Nyon mise donc sur la stabilité et personne, mardi, n’a évoqué une éventuelle promotion en Challenge League. « Mais l’équipe que nous avons est compétitive. A terme, nous souhaitons avoir dans le contingent de la première équipe 50% de jeunes formés au club et 50% de joueurs ambitieux qui joueront chez nous en attendant d’aller en Super League ou en Challenge League », a glissé Mirko Müller. Le nouveau président sait de quoi il parle quand il parle de professionnalisme, ayant notamment été directeur général du Servette FC, on l’a dit. Ainsi, une des décisions fortes communiquée à l’assemblée a été celle de constituer une SA, qui s’occupera de la première équipe.

Un actionnaire à 60% pour la nouvelle SA

Pourquoi ce choix? Très simple. En fait, l’Association, présidée donc par Mirko Müller, continuera de gérer l’entier du club, de la 2e équipe (2e ligue) à l’académie. Et la SA, dont le président du Conseil d’administration sera Philippe Mortgé, gérera le secteur professionnel. L’idée est la suivante: si un joueur à fort potentiel arrive à Colovray, il sera mis sous contrat avec la SA, qui touchera la somme d’un éventuel transfert. Mirko Müller a dévoilé l’actionnariat de cette SA, dont 60% sont assurés par un unique actionnaire, 30% le seront pas l’économie locale et le reste par les supporters ou amis du club.

L’actionnaire unique? Son nom n’a pas été dévoilé, mais il n’est pas interdit de penser qu’il puisse trouver un intérêt dans les éventuels transferts de joueurs. Ce ne sont là que des suppositions, mais il ne serait pas complètement illogique, vu ce qui a été présenté mardi soir, que l’intérêt de cette personne (ou de ce groupe de personnes?) soit de faire éclore des talents à un niveau compétitif, dans un stade magnifique comme celui de Colovray, et de « rentabiliser son investissement » ainsi. Disons que ce n’est pas sûr, mais que l’hypothèse est plausible. En saura-t-on plus lors de l’assemblée générale ordinaire du club, dans quelques semaines? Pas impossible.

Une très bonne colonne vertébrale et Carlos Cea en renfort de Pully

Au niveau sportif? Ce n’était pas vraiment le sujet du soir, mais, à quatre jours du début de la Promotion League (samedi à 18h30 à Colovray contre Zurich M21), le Stade semble avoir une équipe compétitive. Javier Henares ne viendra finalement pas (problèmes privés), mais Nyon pourra compter sur un joueur d’expérience par ligne. Derrière, l’arrivée d’Oliver Maric (Carouge) est un des gros coups du mercato, toutes ligues confondues. Au milieu, Sébastien Gormond est toujours là et devant, Nyon a réussi à attirer Alfred Emuejeraye, ancien attaquant de GC, Wohlen et Delémont notamment. Il évoluait dernièrement en Thaïlande et pourrait, peut-être, être qualifié samedi. Ces trois hommes-là encadreront un groupe jeune, comme la saison dernière. On l’a déjà dit ici, mais le Stade Nyonnais remporté le Trophée M21 de la troisième division suisse, ce qui n’est pas rien. Enfin, transfert pas encore évoqué ici, mais d’importance: Carlos Cea a quitté Pully (2e ligue) pour tenter sa chance à plus haut niveau. Ses matches de préparation ont été convaincants et on se réjouit de voir son pied gauche de feu faire des dégâts cet automne et peut-être même, qui sait, dès samedi face à Zurich.

Un nouvel entraîneur pour la II

Le Stade Nyonnais a donc un président, une SA, un groupe compétitif pour la Promotion League et un avenir, ainsi qu’un entraîneur pour sa deuxième équipe. Le poste sera occupé par Kristian Cvijetic. José Brea, qui avait assuré l’interim durant le deuxième tour, s’occupera désormais exclusivement de la I, comme assistant de Bernardo Hernandez, comme d’habitude. Que demander de plus?

John Poidomani a eu le mot de la fin, avec la toute dernière phrase de l’assemblée générale: « Le football, c’est du bonheur. » Ce qui n’est pas faux. Mais dans le canton de Vaud, on aime bien attendre avant d’être convaincu et on n’aime pas trop s’enflammer devant les promesses, ce que Mirko Müller sait bien. Alors, il a montré une « feuille de route », écrite au stylo. « Je ne vais pas vous dévoiler ce qui est écrit dessus. Mais on fera le point dans cinq ans et on verra où on en sera. » Pour le résultat final, sans doute. Mais pour savoir dans quelle direction le Stade Nyonnais va, on devrait être fixés bien avant.

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