Mickaël Castejon nous déclarait il y a quelques jours ne pas savoir de quoi son avenir serait fait. Une chose était sûre: il ne jouerait plus pour Stade-Lausanne. Après la promotion en 1re ligue, dont il a été l’un des artisans, il avait envie de faire un break, sans rien exclure. Après une phase de réflexion, il a décidé de s’engager pour Azzurri 90, un club concurrent de Stade-Lausanne cette saison. « Je sais ce que tout le monde va dire, que tout était planifié, mais ce n’est pas vrai. J’avais cette possibilité-là, comme d’autres, mais j’avais aussi le choix d’arrêter. J’ai pris le temps de réfléchir et j’ai choisi de rejoindre Azzurri. » Soit.
Azzurri et Stade ne sont pas franchement des clubs amis, ayant une toute jeune rivalité depuis l’an dernier. Opposés l’un à l’autre dans le même groupe de 2e ligue inter, les deux clubs avaient appris à se connaître et Azzurri avait remporté la première manche, montant en 1re ligue immédiatement. Le SLO, qui attendait ce moment depuis des années, n’avait pas apprécié, et a rattrapé son retard il y a quelques semaines. Aujourd’hui, les deux clubs se retrouvent en 1re ligue et même si aucun dirigeant ou membre du staff ne l’avouera, les retrouvailles s’annoncent chaudes, ou fraîches, selon l’image que l’on voudra utiliser. Cela reste du foot? Oui. bien sûr, et ces rivalités sont saines et contribuent à conserver une certaine identité.
Deux clubs aux philosophies différentes
Pour caricaturer, Azzurri est un club ambitieux, dont le président Antonio D’Attoli n’aime pas attendre. Il veut des résultats et il vise haut. Parti de 3e ligue, Azzurri a enchaîné les promotions et a terminé 4e cette saison en 1re ligue Classic. Un bon résultat? Objectivement, oui. Mais Antonio D’Attoli veut plus. Plus haut. De l’autre côté, Stade a mis huit ans à remonter en 1re ligue Classic, prônant la patience et la continuité, ce qui a pu limiter ses ambitions à court terme mais le rend solide sur le long terme. On force un peu le trait de chaque côté? Oui, sans doute. Mais il y a un fond de vérité derrière ces lignes, et largement.
Mickaël Castejon: « J’ai pris une décision et je leur demande de la respecter »
Mickaël Castejon a, lui, choisi de passer de l’un à l’autre, ce qui n’a pas manqué de provoquer une certaine grogne à Stade. « Mais moi, ce n’est pas mon problème, ça! Ce sont vos paroles de journaliste. Moi, ce que je vois, c’est qu’Azzurri m’a fait une belle proposition et que j’ai pris le temps de l’accepter. Vous savez, j’avais beaucoup de responsabilités à Stade-Lausanne, qui ont pu devenir pesantes. On m’a fait comprendre que je prenais trop de place avec mon fort caractère. J’avais besoin de changer. Mentalement, j’étais au bout. J’avais besoin de sentir qu’on voulait me garder et on m’a fait comprendre le contraire malheureusement. Mais je vous l’ai dit et je le répéterai autant de fois que nécessaire: il y a des gens formidables à Stade-Lausanne, des gens qui m’ont beaucoup donné. J’ai pris une décision et je leur demande de la respecter, comme je les ai respectés durant toutes ces années, et de ne pas tout mélanger. Alors, je vous avoue sincèrement que, quand je vois certaines attitudes depuis mon départ, je suis un peu triste. Mais ça ne change rien pour moi: je me réjouis de retrouver Stade en championnat et j’irai serrer la main à tout le monde. Je n’oublie rien. »
Un recrutement XXL pour Azzurri 90
En rejoignant Azzurri, Mickaël Castejon fait encore franchir un palier au club de Chavannes-près-Renens, qui effectue un recrutement XXL cet été. Après Jonathan Caeiro et Mobulu M’Futi, Azzurri stabilise sa ligne arrière, même s’il sera difficile de reprocher quelque chose sur le plan du jeu à David Sugar et Marco Grosso, ses deux portiers du deuxième tour dernier.
