Matheus Fungilo, la valeur sûre

A 26 ans, Matheus Fungilo n’a jamais été aussi fort. Titulaire indiscutable à Stade-Lausanne-Ouchy, où il est arrivé en 2e ligue inter il y a huit ans, il a toujours su garder sa place au fil des changements d’entraîneur. Arrivé de la II de Nyon en test à Vidy, il a convaincu Christophe Ohrel en deux entraînements. Depuis, il est indéboulonnable au milieu, ayant résisté à tous les concurrents. Originaire de la République Démocratique du Congo, « Mathe » a débuté à Gland, avant de passer par Prangins, Servette et Meyrin, puis le Stade Nyonnais. Une carrière linéaire, qui l’a conduit à vivre de belles émotions avec le SLO. Parmi celles-ci, un premier tour de Coupe de Suisse perdu face à Zurich en 2013 (2-3), la montée en 1re ligue en 2014 et les deux participations aux finales de promotion en 2015 et en 2016. La prochaine grosse émotion est attendue ce dimanche, à 16h, avec la réception du FC Wil au premier tour de la Coupe de Suisse. Avec une envie claire: passer ce tour.

 

Matheus, content de ce tirage?

Ah oui, vraiment. Déjà, ça rappelle de bons souvenirs et ce match face à Zurich en 2013. Jouer contre une équipe de niveau supérieur, c’est toujours sympa. Là, c’est clair qu’on se réjouit.

Surtout que face à Zurich, vous n’êtes pas passés loin du tout… Vous meniez encore 2-1 à la 74e!

Oui et même à dix après l’expulsion d’Axel Danner, on a très bien résisté. On est passés tout près de l’exploit et on a pris le 2-3 à la 88e à neuf, parce qu’on avait un joueur sorti du terrain, victime de crampes.

Avec le recul, vous avez encore des regrets concernant ce match?

Non, pas forcément… Je n’y repense pas de cette manière. Comme je vous l’ai dit, ça reste un très bon souvenir, il y avait du monde au match, une grosse équipe en face. On avait tout donné jusqu’au bout, on était fiers de nous et on n’était pas loin de passer.

A l’époque, vous étiez en 2e ligue inter et Zurich était une grosse Super League. Aujourd’hui, vous êtes la meilleure équipe de 1re ligue et Wil n’a pas encore gagné un match de Challenge League cette saison…

Je vois où vous voulez en venir (sourire).

Donc?

Donc, posez votre question (rires)!

Vous pouvez passer?

Oui, bien sûr! Mais vous savez, je pensais déjà la même chose contre Zurich. C’est un match de foot, on a des qualités et on est sûrs de nous, de nos forces.

Vous avez observé le FC Wil en ce début de championnat?

Non, pas du tout.

Vous n’en parlez pas dans le vestiaire entre vous? 

Non, franchement pas. Bon, allez, un peu… On sait qu’ils n’ont pas fait un bon début de championnat, bien sûr, mais on ne sait pas trop comment le prendre par rapport à dimanche. Après, pour ce qui est de l’équipe à proprement parler, on compte sur Andrea Binotto pour tout nous dire. Le coach fait ça très bien et il nous en parlera vendredi soir, je pense. Il nous donnera toutes les infos nécessaires.

Allez-vous changer quelque chose à la préparation? Un petit entraînement samedi matin, peut-être, pour mettre toutes les chances de votre côté?

Non, non. Vendredi soir et c’est tout. On va se concentrer sur nous, jouer comme on sait le faire. Ce sera un match très sympa à jouer, mais on ne va pas commencer à faire n’importe quoi non plus. C’est un match à gagner.

Vous connaissez personnellement les trois Vaudois de l’effectif, Igor Nganga, Jocelyn Roux et Arnaud Bühler?

Jocelyn, oui! Je me suis même entraîné avec lui.

Ah oui? Ou ça?

A Nyon, quand j’étais tout jeune. Je devais avoir 18 ans, je pense, et je jouais avec la deuxième équipe. J’étais allé m’entraîner quelques fois avec la première équipe, qui était en Challenge League. Je m’en rappelle très bien. Je ne sais pas si lui s’en souvient, par contre (rires).

Vous en gardez quels souvenirs?

Ah, ben, c’est un attaquant très fort dans le domaine aérien et un tueur devant le but. Un ballon qui traîne, c’est au fond. J’ai joué plusieurs fois contre lui aussi. Une fois avec Stade, d’ailleurs. Il était venu jouer avec les M21 de Servette, il avait marqué deux fois. Ca aussi, je m’en rappelle bien!

Vous abordez ce match avec une seule rencontre officielle dans les jambes, ce nul à Fribourg (1-1). Un bon match de votre part?

Oui, j’estime que c’était une bonne performance. On s’est vite retrouvés à dix contre onze, mais on était au dessus en première période. Ensuite, ils sont revenus fort en deuxième mi-temps, mais on a quand même pu les mettre en danger. Sincèrement, on a fait un bon match, ce qui nous met encore plus en confiance pour ce dimanche.

L’effectif est resté très stable cet été, mais, comme nous l’a expliqué votre entraîneur, ce n’était pas forcément gagné d’avance. Vous avez eu peur que le groupe explose ces dernières semaines?

Oui, j’ai eu une petite crainte, je ne peux pas dire le contraire. On en a parlé entre nous, on est plusieurs à avoir reçu des offres. A un moment, je me suis dit que ça pouvait casser. Et puis, on s’est écrit, on a fait un petit groupe et au fil des réponses positives, tout le monde a suivi. On s’est tous dit que le meilleur endroit où jouer au football cette saison, c’était Stade-Lausanne-Ouchy.

Vous avez eu un rôle important dans ces discussions?

J’y ai participé. Vous savez, je suis au Stade depuis huit ans, quand même…

Vous-même, vous avez eu des offres cet été?

Oui. J’ai été contacté par Vevey. Mais comme je vous l’ai dit, le meilleur endroit pour jouer en 1re ligue, aujourd’hui, c’est Stade-Lausanne-Ouchy.

Matheus, vous êtes quelqu’un d’assez discret… Vous n’aimez pas qu’on parle de vous?

Ah, mais ça ne vient pas de moi, ça!

Vraiment?

Je suis comme je suis, je m’entraîne, je joue. Je ne cherche pas à m’exposer, mais je vous assure que ça ne me dérange pas qu’on parle de moi (rires). Quand vous m’avez proposé l’interview, j’ai dit oui tout de suite, pas vrai?

Dans le vestiaire, vous êtes quel genre de coéquipier?

Dans quel sens?

Vous êtes le gars chambreur, le sérieux, le rassembleur, le moralisateur?

Je dirais que je cherche toujours à encourager les autres. Je n’aime pas engueuler, ce n’est pas mon caractère. J’essaie d’être toujours positif, c’est ma manière d’être. Donc oui, je parle un peu, sur le terrain et dans le vestiaire.

Vous êtes l’un des meilleurs milieux défensifs de 1re ligue, mais si on vous dit que vous avez une marge de progression offensivement, vous êtes d’accord?

Déjà, je vous remercie pour le compliment. Ensuite, oui, je peux m’améliorer dans le secteur offensif, c’est une évidence. Ma priorité, elle a toujours été de défendre, ça c’est clair. Depuis le début, je me dis que si on défend bien, on a plus de chances de gagner le match. Alors, d’abord, je pense à défendre. L’attaque, dans mon esprit, ça vient après.

De quand date votre dernier but, au fait?

C’était il n’y a pas si longtemps que ça!

Ah oui?

Au deuxième tour à Bavois, le 2-4. Sonny Kok fait tout le boulot, il bouge Sébastien Le Neün au duel et je conclus en me jetant.

Donc on peut miser sur vous pour le but vainqueur face à Wil dimanche?

J’espère bien! Franchement, sortir Wil avec un but de ma part, je prends tout de suite. Mais je serais tout aussi content que ce soit un de mes coéquipiers qui marque, je ne vais quand même pas trop m’enflammer!

 

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