Le renouveau du FC Gimel-Bière

Le FC Gimel-Bière est la bonne surprise du groupe 1 de 4e ligue cette saison. Actuel dauphin du FC Lonay IA, l’équipe dirigée par Laurent Pasche semble plus que jamais armée pour atteindre les finales. Toujours invaincue après 10 matches, à 4 points du leader et avec 2 points d’avance sur son poursuivant le plus immédiat, le FC Pied du Jura II. Pour les observateurs habitués, cette position au classement peut paraître inattendue compte tenu de leurs résultats l’année dernière, où le club s’était juste maintenu. Cependant, beaucoup de choses ont changé l’espace d’une saison et Laurent Pasche nous étaie les raisons qui expliquent ce soudain regain de vitalité.

Laurent Pasche, à l’orée de la saison, nous n’attendions par forcément le FC Gimel-Bière aussi bien classé, que pouvez-vous, dès lors, nous dire sur ce premier tour plus que prometteur de votre équipe ?

Premièrement, si c’est une surprise pour certains, cela n’en est pas une pour moi. Il faut dire que le contingent s’est vu renforcer d’une dizaine de nouveaux joueurs par rapport à la saison dernière. Pour l’essentiel, il s’agit de joueurs qui évoluaient en 3e ligue la saison précédente. Avec cet afflux massif d’éléments de ce calibre, les objectifs ont été revus logiquement à la hausse. Nous sommes un club du haut bassin lémanique, nous ne pouvons pas attirer tous les joueurs de la région étant donné que de nombreux clubs qui nous entourent sont bien ancrés dans la hiérarchie du football vaudois. Avec le FC Pied du Jura, le FC Bursins-Rolle-Perroy ou encore le FC Chêne Aubonne, on est bien entouré et il est donc difficile de faire venir du monde chez nous sans toucher à nos clubs voisins. Cette année, une opportunité s’est présentée et il aurait été dommage de ne pas la saisir.

Expliquez-nous comment ce renforcement a été rendu possible ?

Pour commencer, tous sont venus car ils avaient un lien d’attache ou de parenté avec des joueurs du club. De plus, une bonne partie de l’équipe qui s’est construite provient de l’ancienne équipe du FC Bursins-Rolle-Perroy II qui a fait un très bon championnat de 3e ligue l’année dernière. Suite au départ de leur coach, beaucoup de joueurs ont décidé d’aller voir sous d’autres cieux. Grâce à des amis, de la famille ou des connaissances, ces joueurs issus du bassin rollois, ont décidé de monter à Gimel pour y former une équipe compétitive. Il faut savoir qui ni moi, le comité, ni personne ont été cherché expressément ces renforts et que tout s’est décidé entre les joueurs eux-mêmes. Après avoir parlé avec les responsables du club, il a été décidé de monter une équipe intéressante, avec de jeunes joueurs techniquement intéressants tous issus de la proche région. Une arrivée en amenant une autre, une dynamique ambitieuse s’est rapidement mise en place. L’engouement fut tel qu’à un moment donné, le président a dû même mettre certaines barrières à des arrivées supplémentaires.

A ce point-là?

Oui, carrément. Le risque de se retrouver beaucoup trop dans l’effectif n’aurait assurément pas été un apport positif. Des renforts c’est bien, mais trop de joueurs, cela peut rapidement devenir problématique. Ainsi, l’équipe s’est constituée et les joueurs se connaissant bien pour la plupart, l’amalgame a été rapide. A ce propos, je tiens à saluer l’excellente ambiance et le remarquable état d’esprit dont fait preuve cette jeune équipe. La moyenne d’âge oscille entre les 22 et 23 ans, ce qui en fait à la fois sa force, de par sa fougue et son envie d’aller de l’avant et sa faiblesse, notamment du point de vue de certaines réactions dans des moments qui peuvent s’avérer déterminants.

Selon vous, que faudrait-il encore améliorer au sein de l’équipe ?

Sans hésiter, notre classement fair-play ! Il est déplorable à l’heure actuelle ! Le club a pris des mesures à ce sujet, désormais les joueurs paient leurs cartons. Ce qui doit changer, surtout, ce sont les réclamations permanentes qu’on a encore trop tendance à faire. Cela devient problématique et même si certains cartons restent à mon sens exagérés, il est temps de réagir de ce point de vue. A ce propos, je tiens à relever le fait qu’avec les jeunes aujourd’hui les situations deviennent rapidement tendues et les événements s’enveniment brusquement. Ainsi, il suffit d’une parole pour que cela dégénère. Durant ce premier tour, quelques situations lors de certains matches sont rapidement devenues tendues et ceci me fait peur. A l’époque, un joueur ne réagissait pas aussi vite et ne partait pas au quart de tour suite à une altercation verbale.

Que pensez-vous, personnellement, de ce critère établi par l’ACVF qui privilégie les équipes qui ont le moins de cartons en cas d’égalité ?

Je pense que c’est une bonne chose en soi, cela rend mérite aux équipes les plus correctes et sur la base le principe est salutaire. Maintenant, il faut aussi relever que certaines décisions arbitrales durant un match peuvent être contestables et laissées au libre choix de l’arbitre. Au final on peut se demander si sur l’ensemble d’une saison certains cartons sortis un peu à la hâte peuvent pénaliser une équipe en cas d’égalité. C’est une question à se poser même si de manière générale l’idée est honorable.

Voilà pour le fair-play, mais sportivement, tout va plutôt bien, non?

Déjà, l’équipe marque beaucoup de buts, ce qui est toujours bon signe! Nous avons la meilleure attaque du groupe avec 36 buts inscrits, soit 6 de plus que le leader du groupe. En revanche, étant une équipe ultra-offensive avec des joueurs très percutants devant, on a un peu plus de mal en phase défensive et nos 19 buts encaissés constituent un bémol qui ne va pas de pair avec nos ambitions. C’est pourquoi le club va essayer de renforcer ce secteur de jeu cet hiver, de manière à rendre le contingent encore plus compétitif. Sans rien chambouler non plus et si ces renforts ne viennent pas… Il n’y aura aucun problème, on restera avec le même effectif qui a parfaitement les moyens de jouer à un échelon supérieur et s’y maintenir.

Estimez-vous que tout ceci permettra-t-il de rejoindre ou faire mieux que votre rival actuel, le FC Lonay IA, pour la première place ?

Sincèrement, nous sommes assez proches et le match au sommet qui, hasard du calendrier, se déroulait lors de la dernière journée a démontré que la différence était minime, voire nulle, entre les deux équipes. Il y a eu match nul et aucune des deux équipes ne méritait de l’emporter. Ils ont un groupe solide, on a une équipe jeune, offensive et ce match a été un peu l’apothéose de ce premier tour pour les deux clubs avec du monde au bord du terrain.

Excepté le FC Lonay IA, quels adversaires redoutez-vous le plus pour ce second tour?

Au début de saison, beaucoup voyaient Lusitano Gland, et surtout Prangins qui venait de descendre de 3e ligue, comme les épouvantails du groupe. On savait aussi pertinemment que Lonay serait devait, car ils cherchent à monter depuis plusieurs années maintenant. Finalement, sur ce que j’ai pu voir durant ce tour, je me méfie particulièrement de Pied du Jura II et de Gingins II qui restent une menace car ils ne sont pas très loin au classement. De plus, ils peuvent compter sur leur première équipe respective dans l’apport de joueurs. Ceci n’est pas négligeable et nous en sommes conscients. Cependant, si on évolue à notre niveau et qu’on continue sur la même lancée que durant cette première partie de saison, je vois mal comment on ne pourrait pas être devant. Même si au football on ne sait jamais ce qui peut se passer… C’est pourquoi je reste prudent!

Parlez-nous de votre parcours en tant qu’entraîneur… Comment en êtes-vous arrivé à prendre en main le FC Gimel-Bière ?

Il faut savoir que j’entraînais dans ce club depuis plusieurs années, je suis un peu de la famille. Je m’occupais d’une équipe de juniors avec laquelle j’ai continué jusqu’en actifs. Ainsi, l’équipe que je dirigeais en juniors B a poursuivi avec moi en 5e ligue, car à l’époque le club ne possédait aucune équipe dans une catégorie de jeu supérieure. A ce moment-là, après une expérience en actifs avec cette équipe, j’ai décidé qu’il était temps de changer d’air et qu’à sa tête un renouveau s’imposait. Je suis alors parti.

Et alors?

Mon successeur a repris l’équipe et a fait un travail très intéressant qui a abouti à une promotion un peu inespérée en 4e ligue, il y a deux saisons. Il faut dire que la chance a été de notre côté, car cette saison-là, certains meilleurs troisièmes ont pu accéder à la ligue supérieure. A ma connaissance, ceci n’était encore jamais arrivé et on a donc profité de cette aubaine. La saison qui a suivi en 4e ligue fut moins prolifique en terme de résultats. Début 2014, le coach d’alors qui avait permis à l’équipe d’être promue a dû s’en aller pour raisons professionnelles. Un homme connu du club, Quentin Gallay, que je tiens absolument à mettre en évidence ici, m’a alors appelé pour reprendre l’équipe. J’ai finalement accepté le challenge, même s’il faut bien préciser que Quentin a, en grande partie, assumé le tout au sein de cette équipe. Le mérite lui revient. Sans lui, nous ne serions pas là aujourd’hui. Par la suite, comme je vous l’ai dit, à la trêve estivale 2014, l’équipe a considérablement évolué pour devenir ce qu’elle est actuellement.

Nous savons tous que les juniors sont l’avenir pour un club et une structure indispensable à son bon développement. Pouvez-vous nous parler de votre mouvement?

Notre mouvement junior est solide, bien ancré au sein de la région depuis maintenant des années. Nous sommes deux villages du pied du Jura et même si la concurrence aux alentours est rude, nous parvenons toujours à assurer des équipes dans pratiquement toutes les catégories de jeu et nous ne dépendons que de nous. Nous n’avons aucun partenariat particulier avec d’autres clubs et nous continuons notre petit bonhomme de chemin en toute quiétude. Il faut savoir que des joueurs formés chez nous évoluent plus haut, certains sont d’ailleurs revenus cet été et d’autres font partie de notre première équipe depuis plus longtemps.

Après ces excellents résultats, l’engouement populaire à Gimel se ressent-il particulièrement autour du terrain ?

Les anciens reviennent volontiers au bord du terrain. Evidemment les bons résultats amènent du monde. C’est un plus indéniable pour l’équipe. Le club est bien structuré, tout est bien rôdé. De ce point de vue-là le FC Gimel-Bière est entre de bonnes mains!

 

Par Julien Marchionno

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