La Vallée de Joux veut se battre pour rester une vraie terre de football

La Vallée de Joux, son lac, ses pistes de ski, sa patinoire et… son club de football!

Bien connue des pensionnaires du groupe 3de 3e ligue devant effectuer le pèlerinage une fois par année, la première équipe milite depuis bien des saisons au septième échelon national. Actuel 8e d’un championnat ô combien serré, il serait toutefois bien incongru de mesurer la valeur de cette équipe à son rang. La raison? Une stabilité des plus friables, avec pas moins de 3 entraîneurs s’étant succédé tout au long de ces 11 premiers matches! Tout d’abord à cause de différents avec les joueurs, puis parce que, quand on n’a pas d’entraîneurs sous la main, il faut bien faire avec les moyens du bord.

Rencontre avec Basile Bianchi, joueur ayant fait quelques apparitions sur le banc pour maintenir le navire à flot, et Bill Muirhead, jeune président bien décidé à entreprendre de grandes reconstructions au sein du club.

Une valse à trois temps sur le banc

Basile Bianchi
Basile Bianchi

En début de saison, le FC Vallée de Joux avait tablé sur Laabidi Youssef pour diriger ses hommes. Faute de résultats (3 défaites), et en raison de mésentente avec les joueurs, celui-ci fut bien vite remercié et remplacé par Basile Bianchi. Le latéral droit acceptait donc de troquer sa casquette de défenseur contre celle de coach. Sans avoir signé un bilan parfait, il permettait au moins à son équipe de récolter ses premiers points pour pouvoir décoller. Basile Bianchi ayant été logiquement réintroduit sur le terrain en fin de premier tour, c’est le président lui-même, secondé d’un assistant, qui boucla le premier tour sur le banc. Stabilité, vous dites? «Même si les résultats ont commencé à arriver en fin de tour, on est toujours à la recherche d’un entraîneur. On pense d’ailleurs avoir trouvé le bon, il ne reste plus que les derniers détails à régler. Espérons que ce soit la perle rare!», explique Bill Muirhead, sans dévoiler de nom pour l’instant.

Un chantier à entreprendre

Mais le poste d’entraîneur n’est pas, et de loin, le seul problème qui tracasse le club. Le chantier qui semble se dresser devant Bill Muirhead et son entourage semble gigantesque, comme le fait comprendre le président. «Je suis arrivé en septembre, car plus rien ne semblait vraiment fonctionner. J’étais en contact avec le vice-président depuis plusieurs mois, mais je l’ai prévenu que si je venais, c’était pour m’y consacrer à fond. Ça tombait bien vu l’ampleur de ce qu’il y (a)vait à entreprendre… Pour commencer, on se doit de réussir à remotiver tout le monde. Pas seulement les joueurs, mais également toutes les personnes à l’interne du club. Ensuite, et ça constitue la majeure partie de notre travail, redonner une dynamique au club. Non seulement que tout le monde s’entraide, mais surtout rebâtir quelque chose de solide depuis les juniors. Qu’on puisse donner envie aux jeunes de venir jouer, les encadrer, montrer aux parents qu’ils sont entre de bonnes mains et que ceux-ci doivent les soutenir. Car se sont ces jeunes qui formeront notre première équipe plus tard. Puis, il y avait également la question financière, par rapport aux sponsors, mais celle-ci semble être réglée maintenant», explique le président Muirhead.

Un mélange franco-suisse, en attendant plus de juniors

Ceci ne constituant qu’une partie de ce qui attend le club, on peut d’ores et déjà se réjouir de suivre ce qu’il se passera à la Vallée de Joux ces prochaines saisons. D’ailleurs, comment l’équipe trouve-t-elle suffisamment de joueurs de qualité pour tenir son rang en 3e ligue? «Comme on se situe à la frontière française, s’exprime Basile Bianchi, beaucoup de frontaliers viennent travailler dans la région. Et se sont aussi eux qui composent une partie de notre équipe. Ça donne un mixte entre joueurs du coin et frontaliers». Et pour ce qui est de l’entente? «Ça se passe parfaitement bien, il existe vraiment une bonne cohésion dans ce groupe».

Une cohésion que constate également Bill Muirhead, même si ce mélange est aussi dans sa ligne de mire: «Il y a une excellente alchimie entre nos joueurs, c’est à n’en pas douter. Mais, en développant notre mouvement junior, l’objectif est de donner une chance aux jeunes d’ici avant tout. C’est sans doute ce qu’on peut faire de mieux pour progresser en sécurité, avec une relève derrière».

C’est loin, d’accord, mais pas tellement en fait

«Habiter à la Vallée et faire du football, un problème? Pas vraiment, en fait», poursuit le jeune président. On n’est pas si loin de tout, j’aurais même plutôt tendance à dire qu’on est bien centré. Bon, peut-être pas par rapport à notre groupe, mais malgré tout, on a l’habitude de faire des déplacements lorsqu’on vient d’ici, c’est notre quotidien. C’est peut-être un peu plus problématique pour nos frontaliers, mais ils ne se plaignent pas».

«Au final, ajoute Basile Bianchi, le plus long déplacement se situe à 40 minutes. Bon d’accord, peut-être une heure pour Payerne, mais c’est tout. En somme, c’est tout à fait acceptable. Par contre, c’est vrai que si, en général, les clubs campagnards aiment bien venir jouer chez nous, on sait que c’est clairement moins le cas des équipes de la ville…».

Si les kilomètres ne sont pas un problème, il semble en aller de même pour la préparation hivernale, selon la latéral droit, même à 1000m d’altitude: «On fait beaucoup de footing et on possède deux magnifiques salles d’intérieur pour nous entraîner quand il y a la neige. Après, c’est toujours un peu compliqué lorsqu’on doit retoucher le ballon en extérieur, mais l’adaptation se fait assez vite en général. Sinon, on profite de descendre en plaine pour disputer quelques matches amicaux. D’ailleurs, on a toujours pu jouer nos premiers matches lors de la reprise de championnat ces dernières saisons, espérons que ça continue».

«Viser plus haut? C’est une question piège…»

«On a clairement les moyens de faire mieux. On doit être plus haut classé avec une équipe comme celle-ci, et malgré les complications, on ne peut pas dire que cette place nous convienne». Les mots de Basile Bianchi sont forts, mais traduisent bien de l’envie de voir vers le haut et, sans doute, d’une certaine frustration à l’égard de ce premier tour où il a fallu combattre les éléments.  À l’inverse, Bill Muirhead se fait un peu plus discret et prend du recul quant à la question: «Viser plus haut? C’est une question piège… Je pourrais vous dire que je souhaite tout d’abord qu’on stabilise l’équipe, ce qui est totalement vrai. Mais, à côté de ça, on voit qu’on n’a souvent pas été ridicule lors de nos défaites durant le premier tour, et qu’on pourrait parfaitement avoir quelques points supplémentaires. Le championnat étant très serré et nos soucis s’éloignant, j’ai envie de dire qu’on pourrait bien reprendre quelques rangs. Mais bon, malgré tout, l’idéal reste de voir comment va se passer ce second tour, et d’ensuite, avec tout le comité et les joueurs, décider des objectifs pour la suite».

LA Vallée de Joux, une terre de football, vraiment?

Avant de se quitter, on se devait de demander aux deux passionnés de football que sont Bill et Basile si le football est pratiqué et perçu de la même manière à la Vallée de Joux, cette région qu’on associe bien souvent plus facilement à un quelconque sport d’hiver, que partout ailleurs. La réponse est sans appel: «Absolument! On voit que des gens de tout âge et de tout horizon sont intéressés par le football et par notre club», confirme Basile Bianchi. «Vous savez, conclut son président, d’où que vous veniez, si vous commencez à jouer au football avec des gens que vous ne connaissez pas, vous allez immédiatement vous comprendre. Le football est universel».

Un article rédigé par Florian Vaney

Henchoz

Stéphane Henchoz (3e depuis la gauche) est venu au repas de soutien du club. Le président Bill Muirhead est à gauche, avec les vainqueurs des maillots dédicacés offerts à l’occasion de la tombola.

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