Dans la bataille qui oppose le comité en place du Stade Nyonnais et à peu près tout le reste du club, chaque camp fourbit ses armes. Le comité se terre dans le silence, désireux de gagner du temps. La stratégie a été la bonne, puisque l’assemblée générale extraordinaire, demandée pour le 23, n’aura pas lieu. Une victoire pour le comité en place, qui a toujours estimé que cette demande était illégitime, sans vraiment préciser en quoi. La stratégie est claire: ne pas répondre et gagner du temps. Dès que cette assemblée générale aura lieu, ils seront balayés démocratiquement. Cela, Philippe Mortgé, Francisco Taboada et Mirko Müller le savent parfaitement.
Un tableau noir au possible depuis l’arrivée en place du nouveau comité
Leur gestion du Stade Nyonnais, depuis leur intronisation en juillet 2014, a provoqué déception et colère parmi les membres. Aucune communication, opacité la plus totale et décisions aberrantes ont rythmé ces douze mois. Leur soutiens? Ils sont nuls, aujourd’hui. A l’intérieur du club, tout le monde soutient les « historiques », Gabriel Guillot, Michel Lapaire et Gus Ostermann, tous trois bien décidés à ôter le pouvoir au comité en place et à rendre le club aux Nyonnais. Entre les entraîneurs de juniors non payés, les fournisseurs qui le sont encore moins et des joueurs qui, entre salaires inexistants et licenciements en chaîne de leurs entraîneurs (Bernardo Hernandez et Sébastien Bichard) ne veulent plus s’entraîner, le tableau est noir au possible. Ont-ils des soutiens à l’extérieur? Aucun, non. Les clubs de la région l’ont fait ouvertement savoir (lire ici).
Une assemblée générale extraordinaire le 28 juillet
Pourtant, le comité en place refuse de partir, s’accrochant à son investissement de départ, ces fameux 200’000 francs que personne n’est cependant prêt à leur verser pour leur demander de partir. Les faire partir démocratiquement? Cela passe par une assemblée générale extraordinaire, mais, on l’a dit, ils refusent de la convoquer. Alors, les opposants ont actionné un levier de plus dans leur opération de résistance. Conseillés par divers avocats et juristes, ainsi que par Luis Pereira, ils ont décidé de passer en force et de convoquer eux-mêmes une assemblée générale, en date du mardi 28 juillet. Cela se fera par voie de presse et, désormais, ils ne sont plus 50 signataires, mais 104 exactement. 104 membres du Stade Nyonnais qui les soutiennent et demandent le départ du comité en place, cela ressemble à une armée en marche.
Les noms des membres du futur comité n’ont pas encore été dévoilés
Leur demande est-elle légitime? Ils assurent que oui. Certes, le comité doit convoquer l’assemblée générale, mais celui-ci étant désormais composé de trois membres (alors qu’ils devraient être cinq dans les statuts), il se met de facto dans l’illégalité. C’est ce qu’estiment les résistants, en tout cas, qui sont convaincus du bien-fondé de leur démarche. Dans moins de six jours, ils présenteront donc leur nouveau comité, dont la composition n’a pas encore été dévoilée. « C’est encore un peu tôt », nous souffle Gabriel Guillot. « Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il sera composé de gens qui aiment le football, de gens de la région, et de gens qui peuvent assumer l’avenir de ce club. On doit rendre ce club aux Nyonnais et aux footballeurs », termine le président d’honneur. En extrapolant un peu? Le futur comité devrait être composé de Luis Pereira, de personnalités emblématiques de Colovray, mais aussi d’un patron d’entreprise des plus influents. C’est en tout cas ce que Luis Pereira avait laissé entendre lors de notre interview avec lui (lire ici), sans que son identité ait été dévoilée.
La résistance est en marche et l’assemblée s’est donc « auto-saisie ». Reste à voir ce que le comité en place va proposer dans les heures à venir en guise de contre-attaque. Le temps presse, désormais, la reprise du championnat de Promotion League étant fixée au mercredi 5 août. Avec quelle équipe et quel entraîneur? Si les résistants gagnent, ce sera avec Sébastien Bichard et les joueurs en place, lesquels continuent de s’entraîner. Si le comité en place arrive gagner du temps, alors il devra monter une équipe en place, trouver un entraîneur et vingt joueurs, sans oublier de les qualifier. Tout cela en seize jours, désormais. Bon courage.
