«J’aimerais que ce club soit aimé comme je l’aime»

Le FC Orbe est un club qui fait toujours parler de lui. Après deux saisons passées en 2e ligue inter, le FCO est aujourd’hui de retour en 2e ligue, où Admir Bilibani et ses hommes passent un championnat tranquille, en milieu de tableau. Souvent jalousé par ses voisins, le FC Orbe souffre d’un certain désamour hors de ses murs. A la tête du club du Puisoir depuis sept saisons, Adrian Zesiger (ancien portier de bon niveau, notamment à Echallens et au LS, où il a occupé le poste de troisième gardien) tient bon, et a connu de très beaux moments, avec deux promotions. Avouant une certaine lassitude, bien compréhensible après sept saisons, il a décidé de passer la main, mais n’a pas trouvé de successeur pour l’instant. Son départ, le FC Orbe, les relations avec les autres clubs: Adrian Zesiger dit tout.

Adrian Zesiger, êtes-vous toujours le président du FC Orbe?

Oui… et non! J’ai annoncé mon intention de partir, il y a quelques mois déjà. Après sept saisons comme président, il est temps de passer la main. Lorsque j’ai annoncé cela à mon comité, une grande partie des membres a émis le souhait d’arrêter. Nous cherchons quelqu’un qui vienne avec un projet pour ce club. J’ai eu quelques approches, qui n’ont pas pu se concrétiser. Il y a d’ailleurs eu une candidature lors de la dernière assemblée générale, mais cette dernière ne l’a pas retenue. Je ne vais pas laisser ce club tomber, je désire vraiment qu’il vive.

N’avez-vous vraiment trouvé personne?

Nous n’avons pas trouvé la bonne personne pour l’instant, raison pour laquelle, lors de la dernière assemblée, le comité qui a été élu est un comité transitoire, dont je suis le président.

Vous êtes donc toujours président du FC Orbe?

Oui, jusqu’à ce qu’un nouveau se manifeste, dans les semaines ou dans les mois à venir. Mais de nouveau, c’est l’assemblée générale qui décidera du nom du nouveau président, pas moi.

Et si cette personne ne se manifeste pas dans les quatre ans à venir?

Là, cela risque d’être problématique (rires). La prochaine assemblée générale est fixée à avril 2014. Mais elle sera avancée dès que quelqu’un vient avec un projet concret pour ce club. On va travailler sans relâche avec ce nouveau comité.

Votre présidence a été mouvementée, en tous les cas sur le plan sportif. Durant ces sept dernières années, la première équipe a connu la 3e ligue et la 2e ligue inter. Quel souvenir en gardez-vous?

Les deux ans en 2e ligue inter ont été pénibles. On a bien commencé, les six premiers mois, mais les dix-huit derniers, pfff… J’ai de bons souvenirs, bien sûr, mais la 2e ligue inter, c’est peut-être trop haut pour nous. Si tu veux avoir une chance à ce niveau, il faut rémunérer les joueurs. Nous, nous avions des primes au point, les mêmes pour tout le monde. Tenir, c’était impossible.

D’autres y arrivent, non? 

Qui? Thierrens? Oui, mais il y a un fort esprit villageois là-bas, un vrai esprit d’identification. Ici, à Orbe, c’est plus compliqué.

Pourquoi? 

Cela ne date pas d’aujourd’hui. Orbe a un statut de petite ville, entourée de nombreux villages. Ici, il n’y a pas de Jeunesse, par exemple. Dans les villages, les jeunes se connaissent mieux. Et il y a plus de concurrence des autres activités chez nous. A Orbe, je le dis clairement, c’est plus dur. Je ne m’en plains pas, mais ce manque d’identité peut s’expliquer ainsi. Et il y a un phénomène socio-culturel, qui n’est pas à négliger. Il y a plusieurs cultures à Orbe, pas une culture de village. C’est ainsi. Pourtant, nous avons toujours essayé d’intégrer de jeunes Urbigènes, et on continuera à le faire. Un joueur comme Benjamin Teba, venu du Mouvement juniors Orbe et région, est un bon exemple.

Allez-vous en intégrer encore plus?

On va essayer. Mais il n’y a qu’un ou deux juniors A qui vont sortir cette année. Nous avons de bons juniors B, mais ce sera pour plus tard.

Vous avez parlé du MjOr, ce groupement qui regroupe plusieurs clubs de la région. N’y a-t-il pas là, également, une perte de l’identité de votre club?

Peut-être que ça prétérite un peu l’identité, bien sûr, mais cela n’est pas propre au FC Orbe. Il n’y a plus de derby en juniors, donc forcément qu’à l’âge adulte, il y a moins d’identification. Mais nous sommes contents de faire partie du MjOr, attention. Quand tu crées un mouvement de juniors, tu sais bien que le plus grand club va être désavantagé. C’est inévitable.

Envisagez-vous de quitter ce Mouvement, comme on a pu parfois l’entendre?

Non, pas du tout. Le MjOr, c’est la meilleure solution pour les jeunes. En ce qui concerne la préformation, nous avons la masse critique pour proposer de bonnes conditions et former de belles équipes. Jusqu’à 14 ans, je considère que l’on fait du très bon travail. Après, dès cet âge-là, certains partent à Team Vaud, où ils ne percent pas tous, forcément. Et là, on n’a plus la masse critique.

Estimez-vous que votre politique d’intégration des jeunes dans vos équipes d’actifs est optimale?

De nouveau, cela va peut-être faire sourire, mais à Orbe, c’est plus compliqué qu’ailleurs. Après, est-ce qu’on ne s’est pas assez approché d’eux parfois? Peut-être. Est-ce que l’on n’a pas assez fait d’efforts? Peut-être. Mais je défie quiconque de me dire que l’on n’a pas assez fait jouer les jeunes, ici à Orbe, durant mes sept années de présidence. Et nous allons continuer à le faire, dans l’idée de stabiliser ce club en 2e ligue. Et, très sincèrement, les critiques que je peux entendre de la part des autres clubs du groupement me font parfois sourire. Ils n’ont pas les mêmes problèmes que nous! Ils en ont aussi, bien sûr, mais lorsque l’on est montés en 2e ligue, je n’ai entendu que des éloges autour de moi. "Orbe, c’est génial, Orbe ceci, cela…" On était l’exemple à suivre. Et là, trois ans après, on ferait tout faux? Je n’y crois pas.

Etes-vous satisfait du travail d’Admir Bilibani, qui a repris la première équipe en 2e ligue inter, mais n’a pas pu enrayer la chute?

Oui, nous en sommes très satisfaits. Admir a apporté du calme, et beaucoup de qualité. Il s’entend bien avec les jeunes, et il a réussi à stabiliser une équipe qui a connu de nombreux départs.

Sera-t-il encore votre entraîneur pour la prochaine saison?

Oui, il va rester avec nous.

Avez-vous de bonnes relations avec la Commune?

Oui, on a toujours bien dialogué avec les autorités, et elles nous ont toujours soutenu. Je ne peux pas définir nos relations autrement que par le mot "excellentes". Bon, il y a le problème des infrastructures, qui n’est toujours pas résolu et qui traîne depuis des années. Au début, nous avions quatre terrains. Aujourd’hui, plus que deux. On nous avait expliqué, à l’époque, que la perte de nos deux terrains allait être compensée. Cela n’a pas été le cas. Et nos vestiaires… En regardant dans les archives, j’ai constaté qu’une interpellation avait été déposée au Conseil communal concernant nos vestiaires. Madame Ermini y soulignait que ceux-ci étaient insalubres. C’était en 1991. Nos vestiaires sont les mêmes aujourd’hui qu’à cette époque.

Si le nouveau président a l’ambition de monter en 1re ligue, par exemple, êtes-vous prêt à lui laisser le club?

Ah, je ne veux surtout pas dire à ce repreneur éventuel ce qu’il aurait à faire. S’il a envie d’investir et que son projet est sérieux, on l’écoutera et l’assemblée générale l’élira, ou pas. Mais il faudra qu’il soit sérieux. Le budget du FC Orbe se monte à 170’000 francs. Il faut l’assurer. J’ai toujours été pour laisser la place à plus jeune que moi, à plus dynamique.

Jouerez-vous un rôle dans le futur club? Est-ce envisageable?

Non, je laisserai mon successeur travailler sereinement. Mais j’habite à Orbe, et j’aime ce club. J’aimerais juste qu’il soit ai

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