Frédéric Mauron a une mission

Cette fois, c’est confirmé: Daniel Monney n’est plus l’entraîneur du FC Yverdon Féminin. Arrivé en octobre 2015 au Stade Municipal, il aura donc rempli l’objectif minimal: le maintien en LNA. Comme il nous l’avait laissé entendre une fois celui-ci quasiment obtenu, YF et lui n’ont donc pas prolongé l’aventure (lire son interview du 11 mai), malgré la première place obtenue dans le tour de relégation. Place donc à une nouvelle ère à Yverdon.

Il entraînait le Team Vaud M19 cette saison

Pour s’occuper de l’équipe, le comité de l’équipe a décidé de se tourner vers Frédéric Mauron, à droite sur la photo. Actuel entraîneur du Team Vaud M19, le Grandsonnois a donc accepté de prendre en main la LNA, une première expérience pour lui à ce niveau. Il sera assisté de Giorgio Fransioli (à gauche) qui a officié comme entraîneur de la deuxième équipe d’YF ce printemps. Voilà donc le duo chargé de maintenir Yverdon Féminin dans douze mois, une mission qui n’aura rien de facile.

Beaucoup de contraintes, peu de satisfactions

Cette année, il faut le dire, a été pénible pour les filles, lesquelles ont terminé 9e sur 10 en LNA, avant de remporter, heureusement, le tour de relégation. Les sourires sont revenus avec les victoires et il ne faut surtout pas enlever au bilan la demi-finale de Coupe de Suisse. La saison a donc mieux terminé qu’elle n’a commencé, mais les joueuses nord-vaudoises ont parfois le sentiment de n’être pas récompensées pour leurs efforts. Elles s’entraînent cinq fois par semaine, voyagent dans toute la Suisse le week-end (étant la seule équipe romande sur 10…), peinent à attirer un large public et ne sont absolument pas rémunérées. Il y a encore cinq ou six ans, ce modèle permettait de régater au plus haut niveau national, avec deux Coupes de Suisse soulevées et des filles portant le maillot de l’équipe nationale.

Les grands clubs suisses ont mis les moyens

Depuis, le niveau général a grimpé, sous l’impulsion des grands clubs suisses. Zurich, Bâle, GC, Lucerne et Young Boys ont tous développé leur section féminine et mis des moyens qu’YF ne possède tout simplement pas. Il reste les clubs comme Staad, Neunkirch ou Lugano pour régater, mais même-là, Yverdon n’a pas l’envergure financière de ces formations. Les filles d’Yverdon Féminin s’entraînent toujours aussi fort, mais leur sentiment de frustration est aussi de plus en plus perceptible.

Frédéric Mauron est bien placé pour le savoir

Il est malheureusement inimaginable aujourd’hui de voir une internationale jouer au Stade Municipal et Frédéric Mauron le sait mieux que personne, lui dont la fille Sandrine est partie à Zurich. Et c’est là, au FCZ, qu’elle joue aujourd’hui la Champions League et c’est grâce à ses performances avec le club zurichois qu’elle a pu intégrer la Nati (et y briller, accessoirement). Le nouvel entraîneur d’YF est donc bien conscient de la situation et aura une mission cette saison, une seule: maintenir Yverdon en LNA. Ce qui sera encore moins simple qu’il y a quelques semaines.

8 équipes en LNA dans douze mois!

Pourquoi? Tout simplement parce que l’ASF a eu l’excellente (…) idée de faire passer le championnat de LNA de 10 à 8 équipes. On se réjouit déjà du jour où la Super League se jouera à quatre clubs, soit dit en passant. Bref, cette année, les play-off concerneront les six premiers du classement. Les équipes classées de 7 à 10 joueront le tour de relégation avec les deux meilleurs de LNB et… seulement les deux premiers de ce championnat à six joueront en LNA en 2017/2018! En clair, le danger de relégation est plus que réel.

Continuer à s’entraîner sous la pluie en hiver pour aller perdre à Zurich le dimanche

Frédéric Mauron et son staff le savent: une participation aux play-off serait un exploit majuscule, de ceux qui nous feraient faire de grandes phrases. On se réjouirait de les écrire, mais la réalité sera sans doute tout autre: YF devra très vraisemblablement sauver sa peau lors de ce tour de relégation de tous les dangers. Et pour y arriver, pour remplir cet objectif, Fréd Mauron et ses troupes devront avoir la tête haute quoi qu’il arrive, continuer à tout donner avec le sentiment d’être peu récompensé, continuer à s’entraîner l’hiver sous la pluie pour aller perdre à Zurich le dimanche et recommencer, encore et encore. Le comité d’YF bosse tellement dur en coulisses pour trouver des solutions et améliorer le quotidien des joueuses… Tout le monde le sait bien et les filles font aussi ces efforts-là, car elles sentent l’amour, sincère, que leur porte leur présidente Linda Vialatte. Les « anciennes » sont aussi toujours là et si tout le monde court à YF, c’est bien que le sentiment de faire partie de quelque chose de fort est réel. Jusqu’ici, cela a suffi. Il va falloir batailler encore une année, mesdemoiselles.

 

Yverdon Féminin

 

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