Forward Morges s'est séparé de Gabet Chapuisat

« Nous n’avons rien à reprocher à M. Chapuisat d’un point de vue sportif, bien au contraire. Mais nous devons assurer le bon fonctionnement du club et je vous confirme que nous avons pris la décision de nous en séparer. Mon souhait, c’est désormais qu’on parle de football à Forward Morges, plus de vaines polémiques. » Sébastien Boillat, président de Forward, nous a confirmé mardi soir l’information qui se répandait avec insistance dans le petit monde du football vaudois depuis ce week-end: Gabet Chapuisat a été prié de quitter son poste d’entraîneur au sein du club de 2e ligue, où il était arrivé en janvier 2013.

Une décision « définitive », selon le président Sébastien Boillat

Pierre-Albert « Gabet » Chapuisat a gagné bien plus de matches qu’il n’en a perdu depuis son arrivée et cela n’est pas dû qu’à la force de son effectif. Personne, dans le canton, n’a envie de nier ses compétences d’entraîneur et surtout pas Sébastien Boillat: « De nouveau, je n’ai rien à dire de mal de ce point de vue. » Sans le dire précisément, le président morgien fait bien comprendre que ce divorce trouve son origine dans les écarts de comportement de son désormais ex-entraîneur. Gabet Chapuisat est en effet toujours dans le viseur de l’ACVF pour des faits s’étant prétendument déroulés dans le vestiaire de l’arbitre lors de la finale aller entre son club et le Stade Payerne le 15 juin dernier. On écrit « prétendument », car l’enquête est encore en cours et le suspect présumé innocent. Mais même s’il devait être blanchi, ce à quoi personne ne s’attend, pas même lui sans doute, Gabet Chapuisat ne sera plus l’entraîneur de Forward. « Notre décision est définitive », tranche Sébastien Boillat.

Gabet Chapuisat a des choses à dire

Gabet Chapuisat, lui, a des choses à dire et il ne s’en prive pas. Joint mardi soir, il fulmine: « Cette décision, c’est une mascarade, mais je n’ai pas d’autres choix que de l’accepter. La vérité, je vais vous la dire: je parle par hasard avec le père d’un joueur, il y a quelques jours. Il me dit que son fils avait rencontré le nouvel entraîneur de Forward… Vous imaginez ma réaction? J’ai cherché à en savoir plus et le président me fait venir samedi. Rendez-vous à 15h, on discute et là, surprise, Christophe Ohrel était là, alors que j’avais rendez-vous seulement avec le président. Et je ne vous cache pas que l’entrevue s’est mal passée. Très mal passée même. Mais pour moi, on continuait. J’avais rendez-vous mardi avec l’équipe pour la reprise de l’entraînement. Dimanche matin, à 10h, j’apprenais que j’étais viré. »

Gabet Chapuisat: « Que me reproche-t-on au juste? »

En clair? « Ils m’ont reproché mon total de points de la saison. 62 points! Sportivement, en une année et demi, soit 38 matches, mon équipe a gagné largement plus de 90 points. 2,5 points de moyenne! Je n’ai jamais manqué un entraînement, rien. Rien à dire sur ce point-là, au contraire. Alors, que me reproche-t-on au juste? Quels arguments concrets peut-on me sortir? Ils m’ont parlé de la suspension à venir. Mais aujourd’hui, il y a une enquête en cours et personne ne peut dire si je risque quelque chose. »

« On choisit ses amis, pas sa famille »

Un brin de mauvaise foi, chez Gabet, qui sait bien que si la commission de recours a refusé de le laisser s’asseoir sur le banc lors du match retour à Payerne, c’est bien que le dossier n’est pas vide? « De nouveau, je n’ai pris aucun carton rouge lors du match aller, j’ai passé 90 minutes sur mon banc. Et aujourd’hui, alors qu’aucune sanction n’est sortie, on me vire? J’ai trouvé ça, disons, étonnant, qu’un homme suspendu 18 mois sur les deux dernières années, et qui est censé n’exercer aucune fonction officielle, me reproche d’être bientôt suspendu. Je le dis aujourd’hui: celui qui fait la loi à Forward, c’est Christophe Ohrel. Il me reproche mes résultats, mais c’est surtout pour masquer les siens. Lui, quand il avait Forward comme entraîneur, il a marqué 25 points. Moi 62. Il a toujours eu de la peine à accepter ça. » La charge est lourde de la part de Gabet Chapuisat envers… son beau-fils! « Oui, nous avons des liens familiaux. Que voulez-vous, on choisit ses amis, pas sa famille. Celui qui m’a viré, c’est lui, c’est mon beau-fils. »

Sébastien Boillat: « Christophe Ohrel n’occupe aucune fonction officielle à Forward, que ce soit clair »

Sébastien Boillat, lui, réfute complètement ses allégations: « Que les choses soient claires et il faut qu’elles le soient: Christophe Ohrel est suspendu pour quelques mois encore de toutes fonctions officielles. Il n’occupe aucune fonction officielle à Forward. Aucune. On se côtoye, on se parle, mais il ne fait pas partie du club, je demande que ce soit écrit en toutes lettres et que ce soit clair une bonne fois pour toutes. » Des paroles qui font sourire Gabet: « Allez, mieux vaut en rire… »

Etait-il encore sous contrat?

Ce qui fait moins sourire Gabet, forcément, c’est son départ du club: « J’ai eu quasiment tous les joueurs, ils m’ont tous témoigné de la sympathie et sont choqués par ce qui arrive. Eux non plus ne comprennent pas. Surtout que j’avais été prolongé! Ce qui m’arrive, ce n’est pas une séparation en fin de contrat, c’est une rupture de contrat. » Apparemment pas à l’amiable. « Non, je vais faire valoir mes droits. » Difficile d’en savoir plus, le désormais ancien entraîneur de Forward évoquant un accord oral de toutes les parties pour prolonger, devant témoins, tandis que le président parle d’une fin de collaboration standard.

Sébastien Boillat évite soigneusement toute polémique: « Je sais qu’il est fâché, mais je ne souhaite pas en rajouter. De nouveau, la situation est claire. On avait un entraîneur, on en a un nouveau et on compte sur lui pour atteindre nos objectifs et assurer le bon fonctionnement du club à tous les niveaux. »

Gabet Chapuisat va « voir venir »

Gabet Chapuisat n’est donc plus l’homme de la situation pour Forward. Si le coup est rude à encaisser, la chose est acquise. L’avenir pour l’ancien entraîneur d’YS, Sion et Lausanne, qui est actuellement consultant à Teleclub pour les matches de Super League? « Prendre du recul, attendre mon éventuelle sanction et voir venir. »

Le nouvel entraîneur de Forward s’appelle Jamel Kaissi 

Son successeur à Forward? Il s’appelle Jamel Kaissi. L’ancien défenseur de Sion et du LS vient de terminer sa carrière de joueur à Stade-Lausanne, qu’il a quitté sur une promotion en 1re ligue. Et le passé ne l’intéresse pas. Joint mardi soir, quelques instants après avoir été présenté officiellement à ses joueurs pour la reprise de l’entraînement, le nouveau n°1 de Forward confirme: « Pour moi, c’est un joli challenge, c’est difficile de rêver mieux pour commencer! Un club de 2e ligue ambitieux, avec des installations optimales… Je connais bien Thierry Ebe, avec qui j’ai joué au LS, mais aussi Sandji Baradji que je connais de Stade. Pajtim Thaqi, Cesar Ferrari… Je pourrais tous les citer et je ne veux en oublier aucun, alors j’arrête là! Je les connaissais en dehors du terrain aussi. »

Jamel Kaissi: « C’est le poste idéal dans le club idéal »

Jamel Kaissi ne débarque pas en terrain inconnu, c’est sûr: « Je suis venu souvent voir jouer Forward ces dernières années, car je suis toujours resté en contact avec Christophe Ohrel, qui a été mon entraîneur. Je sais comment il travaille, il me connaît bien aussi. Au départ, je devais venir comme adjoint de Gabet, un rôle qui m’allait bien. J’avais dit oui tout de suite. Il a été mon entraîneur à Lausanne et à Malley, j’aime son expérience et son analyse de jeu, très souvent brillante, pour ne pas dire toujours. Quand les dirigeants m’ont dit qu’ils n’allaient pas continuer avec lui, j’ai accepté de prendre tout seul. Je m’en sens capable et je suis très enthousiaste devant ce nouveau défi. C’est le poste idéal dans le club idéal. » Reste à trouver un entraîneur adjoint.

Sébastien Boillat: « Je veux que le nom de Forward soit associé au jeu, pas aux polémiques incessantes »

Le mot de la fin? Il sera pour Sébastien Boillat: « Je sais que cette décision va faire parler et qu’il y aura des articles dans la presse. Vous faites votre boulot, mais, sincèrement, j’en ai marre. Je veux parler de football aujourd’hui, je veux que le nom de Forward soit associé au jeu, pas aux polémiques incessantes. Parlons de football. » Le football, aujourd’hui et demain, à Forward, est désormais entre les mains de Jamel Kaissi. A lui de jouer. Et aux hommes sur le terrain aussi. Promis, on parlera d’eux cette saison.

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