Le FC Epalinges se separe de Himë Berisha

« Cela me fait très mal. Ce n’est vraiment pas un plaisir de vous communiquer cette nouvelle, mais je dois vous annoncer qu’Himë Berisha n’est plus l’entraîneur de notre première équipe. » Martial Diserens a pris une décision que pas grand-monde n’avait vu venir, ce week-end. Le président d’Epalinges a en effet décidé, appuyé par son comité, de se séparer d’Himë Berisha, dont le bilan sportif en deux ans est impeccable. « On est montés avec lui la première année et je l’en remercie, même s’il avait une équipe qui tenait la route. Et c’est vrai qu’on s’est bien maintenus la saison dernière », continue Martial Diserens. Alors, pourquoi avoir prié le Kosovar de s’en aller, à deux semaines du début du championnat?

Un match contre Orbe sans entraîneur, avec trop peu de joueurs…

La réponse tient précisément à une histoire de dates. Comme chaque été, Himë Berisha est parti en vacances, chez lui au Kosovo, au mois de juillet. Cela avait été le cas en 2013 et en 2014. Chaque été, direction les Balkans. « Je n’y vois aucun inconvénient, évidemment. Il devait rentrer le 28, ratant un match de préparation. Je ne peux pas dire que ça m’enchante, mais enfin… au moins, j’avais une date de retour. Le problème, c’est qu’il a différé son retour, sans que l’on sache précisément quand il rentrerait. Vendredi soir, on a joué contre Orbe avec une équipe qui n’était pas au complet, sans entraîneur… On n’était même pas onze et le comité était là pour ce match. Quelle image on donne de nous! Là, je vous avoue que j’étais extrêmement inquiet! On est à deux semaines du championnat, avec un entraîneur qui prolonge ses vacances et qu’on ne peut pas atteindre. Alors, avec le comité, on a pris une décision qui fait mal, mais que j’assume complètement. » Himë Berisha a donc reçu un SMS lui indiquant qu’il n’était plus l’entraîneur d’Epalinges.

« Oui, j’ai prolongé mes vacances »

Evidemment, l’affaire a plutôt mal passé. « Non, mais vous imaginez? Je suis en vacances et je reçois un message pour me dire que l’équipe m’était retirée? Même à Morges, où la relation s’était mal terminée, ils avaient eu le courage et l’honnêteté de me convoquer dans le bureau. J’étais face à Christophe Ohrel, on a pu s’expliquer. Mais là, rien! Oui, c’est vrai, j’ai prolongé mes vacances de quelques jours. Chaque année, je rentre très tôt et je rate des mariages, des fêtes importantes. Là, avec les bouchons qui s’annonçaient et les mariages là-bas, j’ai pris la décision de rentrer un peu plus tard. Mais l’équipe est en place, le recrutement a été fait, tout roule. Je n’ai rien à me reprocher! Rien du tout! Et je ne veux pas qu’on salisse mon nom en disant que je ne suis pas impliqué. Au contraire, je l’ai trop été à Epalinges », s’insurge le désormais ex-entraîneur du FCE.

Himë Berisha veut aller voir son ex-président

Le président n’est pas de cet avis et indique placer la préparation de l’équipe avant tout, y compris ses liens d’amitié avec son entraîneur. Alors, pourquoi n’a-t-il pas pris la peine d’attendre son retour de vacances? « Mais parce que je ne pouvais pas l’atteindre et que je ne savais pas quand il rentrait! Je devais réagir, pour le bien du club. Je n’avais pas le choix », explique le président. Une version des faits que Himë Berisha peine à accepter. « Je vais aller le voir. Je veux lui parler en face pour connaître les vraies raisons de mon licenciement. Je veux qu’il me le dise les yeux dans les yeux. » N’existe-t-il aucune chance de voir les deux hommes se rapprocher? Apparemment pas. « Il peut me donner tout ce qu’il veut, je ne reviendrai pas. Il s’est moqué de moi, il m’a manqué de respect. Jamais plus je ne travailler avec lui », explique calmement l’entraîneur. « Aucune chance. Son successeur est déjà nommé, il s’agit de Jean-Luc Kringel », rétorque le président.

Jean-Luc Kringel? « Un fédérateur », assure le président

Jean-Luc Kringel? Ancien entraîneur du Mont II (4e ligue) et de Lutry II (3e ligue), il venait d’intégrer le comité d’Epalinges. « Cela fait des années que je le suis. Il habite Epalinges, il a toutes les connaissances et les capacités nécessaires. C’est un fédérateur », explique Martial Diserens, qui a sécurisé le court terme avec cette option.

Serge Mobwete avait lui aussi été prié de partir

Fait un peu troublant, le départ d’Himë Berisha intervient quelques jours après celui de Serge Mobwete, le directeur sportif. Les deux hommes, amis d’enfance, sont très proches et l’entraîneur a très peu apprécié que le président décide de se séparer de l’ancien attaquant du LS. Il l’a d’ailleurs fait savoir avec son franc-parler au président. Alors, Martial Diserens a-t-il mélangé les deux affaires? Le président s’en défend: « Non, ça n’a rien à voir. Si Himë était rentré de vacances le 28, il serait encore l’entraîneur du FC Epalinges et le téléphone que nous avons actuellement n’aurait pas lieu. » Himë Berisha est donc sur le marché des entraîneurs, mais n’a pas envie de se précipiter: « Ca va me faire du bien de penser aussi un peu plus à ma famille et à mon entreprise. J’ai beaucoup donné pour Epalinges, je me suis investi pour ce club, y compris pour son président. L’an dernier, à l’assemblée générale, il a eu de la chance. Si Serge et moi n’étions pas intervenu en sa faveur… » Himë ne termine pas sa phrase, tout le monde l’a compris. Martial Diserens le reconnaît, d’ailleurs: « Les deux m’ont soutenu, c’est vrai. De nouveau, je ne me sépare pas de mon entraîneur de gaieté de coeur. C’est même plutôt le contraire. »

Une vague de départs? Pas sûr

Dans deux semaines, un peu moins maintenant, Epalinges recevra le FC Bex pour la reprise du championnat de 2e ligue. Jean-Luc Kringel sera sur le banc, mais les joueurs resteront-ils à la Croix-Blanche? Jimmy Perriraz, qui avait signé depuis Saint-Prex, a moins envie de venir, pour ne pas dire plus du tout. Et les autres? « On aura une réunion d’équipe lundi soir, on verra bien. Mais je ne crois pas à une vague de départs », prévient Martial Diserens. Une chose est sûre: la belle histoire entre Epalinges et Himë Berisha est finie. Elle aura duré deux ans.

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