Ependes s’y verrait bien

« Le comité a demandé à ce que l’équipe finisse dans les quatre premiers, mais entre nous, on veut plus: on vise les finales. » Ilir Hoxhaj n’a pas envie de se cacher, lui qui est aussi offensif comme entraîneur qu’il l’était comme joueur. Oui, son FC Ependes a des qualités et oui, il a des ambitions. Historiquement rattaché à la 3e ligue, le club nord-vaudois a fait l’ascenseur lors de sa dernière montée, redescendant immédiatement. Après une 5e place la saison dernière, l’idée est donc de faire mieux. Clairement mieux.

Le 0-2, une leçon de football de Paolo Di Bennardo et Bruno Crausaz

Cette ambition repose sur du concret et notamment l’arrivée de nouveaux joueurs. « Le retour, plutôt », corrige Ilir Hoxhaj. Steve Roulet est en effet revenu, tout comme Guillaume Chevalley et Bryan Porcello, entre autres. Oui, il se passe quelque chose à Ependes et le match de jeudi, il est vrai face à un FC Orbe II qui n’a rien de l’ogre de la saison dernière, en a été une belle preuve. Une victoire 1-6 avec de magnifiques mouvements à la clé, dont le 0-2 de Bruno Crausaz, qui a transformé d’un maître plat du pied en pleine lucarne une offrande (centre en retrait tout en intelligence) de Paolo Di Bennardo, peut-être le meilleur joueur du FCE jeudi. Ependes (1 victoire, 1 nul et 1 défaite avant le match) a été bon dans le jeu, réaliste en attaque et solidaire. Bref, de toutes bonnes Grenouilles même si, on l’a dit, l’opposition était à relativiser.

Un match disputé dans un excellent état d’esprit

Orbe II (champion de 4e ligue il y a deux mois!) est en effet bon dernier, avec quatre défaites en quatre matches et… 30 buts encaissés! Le bilan n’est pas bon, mais cette équipe devrait quand même, on l’espère pour elle, éviter la relégation en 5e ligue. Il y a une chose à relever quand même, et c’est important en ces temps troublés: l’atmosphère du match a été positive de la première à la dernière seconde, avec un seul carton distribué par un très bon arbitre. Et même quand il s’est trompé pour les hors-jeux, parce que quand on est tout seul au centre c’est inévitable, les deux équipes l’ont à peine fait remarquer, se replaçant sans (presque) rien dire. C’est à souligner.

Le patron est de retour

Ependes s’est donc imposé sans trembler, menant déjà 0-3 au quart d’heure de jeu sous les yeux de son nouveau président. Car le FCE a également bougé en coulisses cet été, rappelant à la barre l’emblématique Christian Bavaud. Enfant du village et ancien joueur du club (auteur notamment du but du siècle en 2005 à Sainte-Croix), il a en effet accepté de revenir à la tête du FCE, lui qui avait déjà été président dans les années 2000, l’âge d’or du club. Il amène son charisme, bien sûr, mais aussi ses compétences et son réseau et, déjà, Ependes va mieux, sur et en dehors du terrain. Un hasard? En aucun cas, non. Secondé par Daniel Roulet, lui aussi un ancien président, Christian Bavaud a repris la main et tout le monde marche droit. Cette embellie-là fait plaisir et elle ne demande qu’à durer.

Romain Noirjean va s’en aller quelques mois et ça, c’est un problème

Alors, que peut améliorer le FC Ependes? « C’est un peu bizarre de dire ça après une victoire 1-6, mais je pense qu’il nous manque un vrai buteur. On a de super attaquants, mais ce sont des joueurs complets. J’aimerais bien un gars qui plante très régulièrement », souligne Ilir Hoxhaj, qui était exactement ce genre de joueur. Alors, va-t-il remettre les crampons? « Non. Pour moi, et c’est clair avec le comité aussi, c’est l’un ou l’autre. Je dois me concentrer sur mon rôle d’entraîneur. Je joue avec les seniors ou avec la II, quand ils me demandent. Mais la I, non, je dois coacher », explique l’ancien buteur, qui s’est énormément assagi sur le banc de touche. « Ah, vous avez remarqué? Ca fait plaisir, merci. J’ai muri, on va dire », se marre le coach.

Mis à part la quête d’un buteur, que manque-r-il au FC Ependes pour être totalement serein cet automne et régater dans un groupe 4 dont les autres favoris semblent être Rances, Veyron-Venoge, Montcherand et Cossonay? Peut-être un gardien. Romian Noirjean est excellent, bien sûr, mais il va partir six mois aux Etats-Unis tout bientôt. La solution de remplacement de dernier recours existe, elle s’appelle Julien Homberger, actuel milieu de terrain et ancien gardien. Mais le FCE cherche activement un nouveau gardien quand même, qu’il n’a pas encore trouvé pour l’instant.

Attaqué par un couteau à pain

A noter encore qu’un nouvel épisode de violence a été recensé dans le football vaudois cette semaine. La victime? Ilir Hoxhaj lui-même, lâchement attaqué par un couteau à pain alors qu’il ne demandait qu’à couper un bout de baguette chez lui. Le boss du FCE a mal évalué la situation, et s’est coupé… le tendon du petit doigt, nécessitant un arrêt de travail de plusieurs mois. Hurlant de douleur, il a dû partir aux urgences, le cas étant grave. Un acte intolérable et qui n’a pas fait rire du tout le brave Ilir Hoxhaj, surtout qu’il s’est régulièrement fait chambrer par ses joueurs depuis, lui qui porte un impressionnant bandage à la main gauche. « Ils m’ont même tagué sur Facebook sur une photo de gants de cuisine », s’est plaint l’ancien attaquant d’Yverdon Sport.

Pire: jeudi après le match, alors qu’il montait les quelques marches pour aller à la buvette du Puisoir, il s’est fait apostropher par Bruno Gomes. « Hey Ilir, tu peux aller en cuisine me préparer un sandwich, s’il-te-plaît? », s’est moqué l’entraîneur de la I du FC Orbe, un brin taquin… Ilir Hoxhaj a souri, mais n’a rien répondu: il a peut-être perdu un bout de doigt, mais les trois points, jeudi, étaient dans sa poche, deux semaines après l’élimination en Coupe vaudoise face à Orbe (0-1). Revanche est prise.

 

ilir

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