Echichens, un leader inattendu mais légitime

Il y a le classement officiel, que chacun peut consulter sur football.ch Celui-ci ne ment jamais, bien sûr, mais il mérite qu’on s’y attarde un petit peu. Quels clubs ont déçu lors de ce premier tour? Lesquels ont surpris en bien? Quels sont ceux qui sont là où on les attendait? Nos réponses.
 
Le classement du groupe 1
 
Retrouvez notre bilan du groupe 2 en cliquant sur ce lien.
 
 

Ceux qui ont fait mieux que prévu

 
FC Echichens (1er, 29 points, un match en retard)
Quelle équipe! Echichens est leader du groupe 1 avec 9 victoires, 2 nuls et une seule défaite (face à Lutry), en ayant une rencontre en retard encore à disputer, sur le terrain du FC Chavornay. Ce qui veut dire qu’en cas de victoire le 15 mars, le FCE entamerait le second tour avec quatre points d’avance sur Genolier-Begnins et LUC-Dorigny, tout en étant la meilleure équipe du groupe au fair-play! Même si Echichens avait été la meilleure équipe du deuxième tour la saison dernière, avec le Stade Payerne, on ne pensait sincèrement pas la voir dans telle situation favorable à la trêve. Mais cela, évidemment, n’a rien d’une surprise, tant le travail effectué par Alain Gendron est phénoménal. Il y a encore quelques mois, tout le monde (et nous les premiers) disait qu’Echichens s’était sauvé grâce à Armel Kazangba et Ali Ramdan, ses deux recrues les plus spectaculaires de l’hiver dernier. Mais ils ont manqué quasiment tout le premier tour et le FCE a fait encore plus fort! C’est donc qu’il y a autre chose: la progression individuelle de chaque joueur, à l’image de Davy Cardoso, mais surtout un vrai projet collectif. Et si ces valeurs-là amenaient Echichens en finales de promotion? Il faudrait trouver un autre mot que « phénoménal », mais on risque d’être à court de vocabulaire.
 
FC Lutry (5e, 24 points)
On craignait un peu pour le FC Lutry après sa relégation, pour tout dire. Il s’est passé beaucoup de choses cet été, dont le départ du président Patrick Marguerat et celui de l’entraîneur Daniel Puce, ainsi que celui de nombreux joueurs-cadres. Mais force est de constater que Lutry a bien résisté, étant toujours en course pour les finales (8 victoires, 5 défaites) après un premier tour réussi. Valter Pedro fait du bon travail avec sa nouvelle équipe et les joueurs qui étaient déjà là lors des dernières années s’affirment un peu plus, à l’image de Lirim Hasani et de Kushtrim Shaqiri. Le recrutement a été réussi et Lutry peut espérer disputer les finales au printemps prochain, même si l’objectif n’est pas forcément là. Avec des joueurs du calibre de Baptiste Jaccard, Nelson Freire Ribeiro et Eriton Ramos, le potentiel est là. Quel dommage que cette dernière défaite sur le terrain d’un Stade Nyonnais II renforcé… Sans elle, Lutry serait tout près. Mais ces quatre points de retard n’ont rien d’insurmontable, même face à des calibres comme Genolier-Begnins et LUC-Dorigny.
 
 

Ceux qui sont là où on les attendait

 
FC Genolier-Begnins (2e, 28 points)
Les Canaris ont très mal débuté sur le plan comptable (4 matches/3 points), principalement en raison d’un nombre très élevé d’absences. Mais après, pardon, quel festival! Les hommes de Marc Studer ont terminé la première partie de saison avec 25 points en 9 matches! Seul le FC Echichens a réussi à venir chercher un point face à la redoutable machine jaune et verte, qui fait aujourd’hui figure de grande favorite pour les finales. Pourquoi? Parce que « GB » a tout: du talent individuel, une grande force collective et l’envie de vivre une belle aventure. En plus, les jeunes comme Yannick Monnier et Alban Selimi sont en train de pousser pour venir chercher du temps de jeu, mettant une concurrence très saine dans le groupe. Genolier-Begnins est en forme, prêt à tout casser. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les autres équipes du groupe…
 
AF LUC-Dorigny (3e, 28 points)
LUC-Dorigny est dans la course aux finales et ce n’est pas une surprise. Vagner Gomes est un entraîneur ambitieux et perfectionniste, qui ne se voit pas rester en 2e ligue très longtemps. Les ambitions ont été affichées d’entrée et la qualité de jeu est au rendez-vous. Pour « Vagui », les choses sont claires: si son équipe a le ballon, elle n’est pas en danger. Cette philosophie, axée sur la possession à outrance, a payé immédiatement, mais les Universitaires ont tout de même concédé trois défaites (Pully, Genolier-Begnins et Prilly), dont deux à domicile. Vagner Gomes nous l’a souvent dit: son équipe est sans doute plus à l’aise à l’extérieur que sur le terrain synthétique de Dorigny. On s’attend à un deuxième tour de feu de la part du LUC, qui fait plus que jamais figure de grand favori. Surtout que l’effectif risque de se renforcer encore cet hiver, à l’image de l’arrivée de Jérôme Barrier, la première officiellement acquise.
 
Pully Football (4e, 26 points)
Pully a pris l’habitude d’être meilleur au deuxième tour, ce qui met d’ores et déjà une certaine pression sur les trois premiers. Il manque simplement un buteur à cette équipe, qui a tout le reste, y compris une certaine solidité collective qui manque parfois aux équipes lausannoises. Le Pully Football est un club familial, qui fait confiance à ses jeunes et peut s’appuyer sur des leaders irréprochables. Le plus bel exemple? Yannick Favre, bien sûr. Il incarne ce club à merveille et se maintient à un niveau de performance très élevé, saison après saison. Pully est au rendez-vous et cela n’étonnera personne. On ne les placera pas forcément comme favoris, mais disons qu’il s’agit d’un outsider extrêmement sérieux. Quelques mois après avoir failli monter en 2e ligue inter, ils se voient bien disputer les finales à nouveau.
 
FC Prilly Sports (6e, 22 points)
Prilly, le 14 septembre 2014, Prilly-Renens. © Muriel Antille
On l’avoue volontiers: on croit tout ce que Claude Vergères nous dit. Il pourrait pleuvoir des hallebardes, s’il nous disait que le soleil revient dans trois minutes, on se mettrait immédiatement en tongs et en short. On croit d’ailleurs tellement que tout ce qu’il dit est vrai, qu’il nous fait le coup à chaque fois: en début de saison, on l’écoute religieusement et on se prend à imaginer son équipe capable d’aller décrocher les finales. Malheureusement, elle est un peu juste à chaque fois, ne passant pas très loin des deux premières places, mais un peu quand même. Prilly ne manque pas de talent, pourtant, mais il est vrai que les absents ont pesé lourd durant ce premier tour. Jouant très bien au football, les pensionnaires de la Fleur-de-Lys sont capables de mettre n’importe qui en difficulté, mais peuvent aussi avoir des absences incroyables parfois. La saison dernière, ils avaient été les seuls à perdre contre le FC La Sallaz en douze mois. Cette fois, ils ont relancé le FC Epalinges, qui n’avait pas gagné un seul match avant de se rendre à la Fleur-de-Lys… Prilly manque de régularité dans ses performances et cela lui coûte cher sur l’ensemble d’une saison. Pourquoi? Parce que contre les « gros », tout va bien! Dimitri Jaunin et ses coéquipiers ont battu Genolier-Begnins et LUC-Dorigny, et ont fait match nul face à Echichens, soit sept points sur neuf gagnés contre les trois premiers! La preuve que le potentiel est là.
 
FC Chavornay (8e, 19 points, un match en retard)
Le FCC a un nouvel entraîneur, Luc Lenoir, mais un groupe de joueurs resté relativement stable. On s’attendait à voir cette équipe en milieu de classement et c’est bien là où elle se trouve à mi-parcours. Trop loins des finales pour espérer quelque chose, mais bien à l’abri de la zone de relégation, les Corbeaux n’ont déjà plus rien à jouer et peuvent en être fiers: cela prouve qu’ils commencent à se stabiliser en 2e ligue, 18 mois à peine après une montée historique. Le FCC pense déjà à l’avenir et à la manière dont il va perdurer à ce niveau, concurrencé par beaucoup de clubs dans les environs proches (Orbe, Bavois II, Champvent). Chavornay compte encore plusieurs joueurs « historiques », mais ils ne resteront pas encore des années au sein de la première équipe. Il est déjà temps de penser à demain, sans l’urgence de faire des points.
 
FC Renens (12e, 13 points)
Il y a un tel potentiel de joueurs à Renens, jeunes ou moins jeunes, que ce club renaîtra toujours. Avec Claudemir Alves, le FCR a l’entraîneur idéal, mais il faut absolument retrouver aujourd’hui un peu de stabilité. La 2e ligue est un niveau idéal pour l’instant et rien n’empêchera le club de renaître à l’ambition d’ici quelques années, mais pour l’heure, il faut surtout penser à enrayer la chute. On a eu très peur en début de saison, mais le retour de plusieurs joueurs et la motivation de leur entraîneur a permis de redresser la barre. Le FC Renens doit aujourd’hui miser sur la formation et donner la chance à son immense mouvement juniors de se développer.
 
FC Stade Nyonnais II (13e, 9 points)
La II du Stade est sous la barre, mais on ne l’imaginait pas vraiment ailleurs en début de saison. Il y a eu trop de bouleversements, trop de départs, trop de changements. Kristian Cvijetic a commencé la saison avant de jeter l’éponge, et Michel Tachet a repris l’équipe comme il a pu en cours de saison. Il est la personne idéale pour redresser la barre et le club de Colovray ne pouvait pas rêver mieux que lui. Mais la tâche qui se dresse devant cet amoureux du club est immense. Heureusement, la réserve nyonnaise a eu la bonne idée de remporter trois parties, bien aidée sur ce coup-là par des joueurs de la I. De toute façon, il n’y a pas de miracle: le sauvetage passera par là. Mais l’incertitude régnant à tous les étages du côté de Colovray n’aidera pas Michel Tachet dans sa tâche au deuxième tour. Sincèrement, on lui souhaite bien du courage pour gérer ce qui se passera sur le terrain et tous les à-côtés.
 
 

Ceux qui ont déçu

 
FC Gland (7e, 19 points)
Si on ose mettre le FC Gland dans cette catégorie, c’est que nous nous attendions peut-être à mieux. Le constat peut paraître sévère et Jean-Marc Dupuis aurait raison de se vexer, mais on doute qu’au fond de lui-même il soit très content de cette 7e place et surtout du nombre de points. Clairement, les Glandois ont baissé de pied au fil des journées sur le plan comptable, allant même jusqu’à encaisser un incroyable 8-0 à Pully le 19 octobre! En fait, en y regardant de plus près, le calendrier a été un peu bizarre pour les joueurs d’En Bord, puisqu’ils ont terminé par tous les gros (Echichens, Genolier-Begnins, LUC-Dorigny, Pully), rencontrant ces quatre équipes lors des cinq dernières journées. Le problème? C’est qu’ils n’ont remporté aucun point lors de ces quatres matches, battant juste le FC Grandson au milieu de cette série noire. Le FC Gland a fini par une victoire et quatre défaites en cinq matches et cela ne peut pas satisfaire une équipe qui était leader après trois journées (9 points).
 
US Terre Sainte II (9e, 16 points)
La II de l’USTS poursuit sa mission de formation, en sachant pertinemment qu’elle ne peut pas monter. Les joueurs d’Adriano Zacchei ont ainsi un objectif collectif assez flou, au même titre que Bavois II, et cela ne donne que plus de mérite à leur entraîneur d’arriver à motiver ses troupes. On attendait quand même mieux de la réserve copétane, qui a tout de même la quatrième meilleure défense du groupe (14 buts encaissés), mais la… douzième attaque seulement (17 buts marqués). Le point à améliorer est donc vite identifié pour une équipe qui a perdu plus que la moitié de ses matches (7 sur 13). L’an passé, l’USTS II a terminé le championnat en 11e position, plongeant au deuxième tour et finissant avec 30 points. Même si elle est aujourd’hui 9e, ce qui peut être interprété comme une progression, on place quand même cette équipe dans les « déceptions », ce qui est un grand mot, nous l’admettons volontiers.
 
FC Grandson-Tuileries (10e, 15 points)
Chaque saison, on se dit que le FCGT peut être tout en haut… et on est déçu à chaque fois. Mais Carlos Rangel a une circonstance atténuante: le nombre insensé de blessés que sa formation compte lors de chaque journée. Jamais le Colombien ne peut aligner la même équipe deux fois de suite et cela commence à peser sur le moral de tout le monde. Grandson n’est pas dans une spirale positive, même s’il parvient toujours à remporter les matches qui comptent pour éviter de se retrouver en danger. Cette équipe a besoin de renouveau et les transferts de cet hiver risquent d’aller dans ce sens. Car, avec 15 points, le bilan est clairement insuffisant pour un entraîneur qui espère lors de chaque tour gagner 50% des points en jeu. Avec 13 matches, cela devrait faire 19 ou 20 unités au compteur.
 
FC Epalinges (11e, 13 points)
Dire qu’on attendait Epalinges mieux classé est une évidence. Avec la forme montrée lors du deuxième tour en 3e ligue et lors des finales, l’équipe d’Himë Berisha avait une sacrée gueule d’outsider, d’autant que les transferts réalisés semblaient intéressants. Hélas, rien n’a fonctionné comme les Palinzards le voulaient et la belle dynamique a été brisée d’entrée. Après 8 matches, le FCE avait… 1 point! Les choses sont rentrées dans l’ordre depuis la victoire sur le terrain de Prilly, le 12 octobre (1-2). Depuis là, Epalinges a battu l’US Terre Sainte II, Chavornay et Aubonne, finissant avec trois victoires en trois matches. Clairement, la trêve est arrivée trop tôt, mais le club de Martial Diserens ne craint pas la relégation. Il y a trop de talent dans cette équipe pour qu’elle puisse couler et on la voit même plutôt regarder vers le haut au printemps. La crise est derrière.
 
FC Chêne Aubonne (13e, 2 points)
Difficile de trouver un signal positif dans la première partie de saison du FC Chêne Aubonne, mis à part peut-être le fait que l’équipe n’ait pas baissé les bras et ait toujours cherché à produire du jeu. Le premier tour a été très compliqué pour le néo-promu, qui a déjà 11 points de retard sur la barre. Avec 11 buts marqués en 13 matches, le problème offensif est réel, d’autant qu’aucune victoire n’a été enregistrée. Aubonne est en difficulté et peut déjà préparer la saison prochaine, en 3e ligue, d’autant que le début du 2e tour sera infernal. Dans l’ordre? Echichens, Pully, Grandson, LUC-Dorigny et Genolier-Begnins, soit les 4 premiers en 5 parties! Le risque est grand de se retrouver encore plus largué, même si personne n’a oublié que Concordia s’est sauvé l’an dernier en ayant quatre points au compteur à la trêve.

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