Echallens explose Malley et pense aux finales

Un chiffre pour commencer? Avec vingt-neuf buts inscrits en dix-huit matches cette saison, Quentin Rushenguziminega en a inscrit plus que l’ES Malley sur l’entier du championnat (23 en 24 matches). Une simple statistique qui suffit à illustrer l’écart existant entre les deux équipes. Très sincèrement et avec toute la sympathie que l’on peut avoir pour le projet de reconstruction de l’ES Malley, ce n’est même pas une classe d’écart qu’il y avait sur le terrain, mais trois. Les jeunes Malleysans ont tenu une mi-temps, cela dit, et plutôt bien, comme souvent.

Après quarante-cinq minutes, Echallens menait 3-1, c’est vrai, mais les Lausannois avaient proposé quelques belles séquences de jeu et mis parfois la défense challensoise en difficulté. Bien sûr, l’EFC a fait trois fois la différence, ce qui est suffisant pour gagner un match, mais Malley n’était pas ridicule. En deuxième période? Disons simplement que si Echallens avait converti toutes ses occasions, le score aurait pu prendre des proportions, disons, encore plus humiliantes pour Malley, et largement.

Isa Ebibi marque après neuf secondes de jeu!

Ce sont pourtant les hommes d’Antonio Morais qui inscrivaient le premier but, après… neuf secondes de jeu! Engagement pour Malley, et Isa Ebibi qui part tout seul, tout droit ou presque, jusqu’au but de Léo Richard! Les défenseurs challensois? Encore dans les vestiaires, en train de penser à la victoire de Wawrinka ou un peu trop sûrs d’eux, au choix. Ebibi, légèrement décalé côté droit, n’avait aucune peine à croiser sa frappe et Malley menait au score après moins de dix secondes. Le choc.

Pauvre Valentin Piot…

Pour ceux qui avaient cru à une possible surprise à ce moment-là de la partie, il faut bien admettre que c’était un peu optimiste. Echallens, un petit peu sonné quand même par cette ouverture du score ultra-rapide, a tout de suite pris le contrôle du jeu, sous l’impulsion d’un excellent Mathieu Germanier. Et sept minutes plus tard, Quentin Rushenguziminega obtenait un penalty qu’il transformait lui-même d’un plat du pied en pleine lucarne. Propre. Et le début de la sale soirée du pauvre Valentin Piot, qui aura effectué autant d’arrêts splendides qu’il aura pris de buts. Généralement, on dit ça à 1-1, là on le dit avec dix buts encaissés, c’est dire la soirée chargée de ce jeune et talentueux gardien. Car, après ce 1-1, ça a déferlé!

Adrian Alvarez, côté droit de l’attaque, est un joueur encore un peu inconstant, mais quelle capacité d’accélération! Lorsqu’il décide d’y aller, il peut faire mal à n’importe qui, et l’a prouvé encore une fois samedi. Au crédit du petit ailier droit, de multiples débordements, et, surtout, le 2-1, de la tête, sur corner. Son coup de boule croisé, au premier poteau, était parfait, et a donné le coup d’envoi d’une vraie fête de tir, qui n’allait s’arrêter qu’à la dizaine, ce qui est tout de même assez rare en 1re ligue. Franchement, je n’ai pas le souvenir que cela soit arrivé récemment, hormis le 10-1 de Zurich M21 face à Yverdon il y a quelques semaines en 1re ligue Promotion.

Les huit buts restants? On ne va pas tous les détailler, mais, dans l’ensemble, ils ont tous été très bien construits, à l’image du 6-1 de Nicolas Bastardoz, joliment servi en retrait par Adrian Alvarez. Les frères Germanier n’ont également pas raté l’occasion d’inscrire chacun un but, tandis qu’Alvarez s’est offert un doublé.

Julien Marendaz a sans doute amené beaucoup de choses à cette équipe, mais une des principales réussites de l’ancien entraîneur du Team Vaud M21 est peut-être d’avoir réussi à amener de la percussion à une équipe qui souvent jouait bien, mais peinait à concrétiser. Certes, le mérite en revient également aux joueurs et il est peut-être plus facile de marquer des buts avec Rushenguziminega qu’avec d’autres, mais si Echallens a marqué 70 goals cette année (cinq de plus que Le Mont, par exemple), c’est aussi grâce à l’animation offensive parfaite de ce 4-2-3-1. Et là, l’évidence est de constater que la patte de Julien Marendaz a son importance.

Echallens peut espérer les finales, mais…

Echallens a donc eu peur quelques minutes (et encore, on n’est pas certain), mais s’est bien vite rassuré et revient tout près de Meyrin, battu par Thoune M21. Huit équipes de 1re ligue Classic disputeront les finales. Les deux premiers de chaque groupe, ainsi que les deux meilleurs troisièmes. Echallens est aujourd’hui cinquième, mais YB M21 (deuxième) ne pourra pas disputer les finales, à moins que Saint-Gall M21 ne soit relégué. Bref, Echallens n’est encore pas en finales, mais n’en est pas si loin. A suivre.

En ce qui concerne Malley, Antonio Morais savait bien que cette fin de championnat allait être difficile en acceptant de revenir. Pensait-il qu’elle le serait autant? La deuxième période a été très longue samedi… Il y a un vrai décalage entre le monde des juniors et celui des actifs, surtout en 1re ligue. La marche était clairement trop haute, mais ce n’est pas surprenant. Allez, plus que deux matches et Malley pourra se concentrer sur son nouveau challenge: tenter de se maintenir en 2e ligue inter.

Les hommes du match

Mention très bien à Quentin Rushenguziminega, bien sûr! Son quintuplé fait suite à son sextuplé face à UGS, ce qui est quand même à relever. L’ancien espoir du LS peut-il nourrir l’espoir de retourner à très haut niveau? Affaire à suivre, mais peut-être doit-il encore franchir un palier en réalisant de bonnes performances face aux équipes de tête. Il aura, peut-être, l’occasion de le franchir lors des finales. Mathieu Germanier mérite également de figurer dans cette rubrique. L’ancien Nyonnais joue simple, et juste. Son style est parfaitement adapté à l’équipe de Julien Marendaz, lui qui ne cherche pas à impressionner inutilement, mais à faire briller ses partenaires. Un très beau joueur, mais ce n’est pas exactement une surprise.

Du côté de Malley, on a de nouveau bien aimé le milieu gauche Ghazi Allouchi. Puissant et rapide, il a une bonne vision du jeu, mais doit encore progresser dans sa constance. Il a le potentiel pour continuer sa carrière en 1re ligue, mais doit faire des efforts de concentration et d’implication. A lui d’écouter les conseils des anciens et il tracera sa voie dans le petit monde du football vaudois. Le défenseur central Blaise Kazé n’a pas démérité. Il a fait des erreurs, forcément, sinon Malley n’aurait pas pris dix buts, mais il a eu l’immense mérite de ne rien lâcher et de tenter de contrer Rushenguziminega jusqu’à la dernière seconde. Mentalement irréprochable.

Les prochains rendez-vous

Samedi prochain, le 18 mai, Echallens se rendra à Monthey. Coup d’envoi à 16h face au onze de Vittorio Bevilacqua et victoire impérative pour espérer aller décrocher les finales. L’ES Malley, même date, même heure, recevra Thoune M21, pour son dernier match en 1re ligue à domicile.

FC Echallens – ES Malley 10-1 (3-1)

Buts: 1re Ebibi 0-1; 8e Rushenguziminega, pen. 1-1; 17e Alvarez 2-1; 33 et 50e Rushenguziminega 4-1; 56e M. Germanier 5-1; 68e Bastardoz 6-1; 71e D. Germanier 7-1; 76e Alvarez 8-1; 79e et 88e Rushenguziminega 10-1.

Arbitres: M. Raimundo, assisté de M. Vukojevic et de M. Queiros.
Echallens: Richard; Hyvernaud (72e Cando), Conesa, Bastardoz, Laugeois (46e Chevalley); Jimenez (62e Sessolo), D. Germanier; Alvarez, M. Germanier, Martinet; Rushenguziminega.
Entraîneur: Julien Marendaz.
Malley: Piot; Essomba, Tran, Kaze, Cosme (46e Ozkan); Mendes (46e Kamga), Boma; Biba, Bekteshi, Allouchi; Ebibi (46e Miguel Silva).
Entraîneur: Antonio Morais.
Notes: Complexe sportif des Trois-Sapins. 150 spectateurs.

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