Donneloye et Granges-Marnand ont disputé un vrai choc au sommet

Quelle intensité et quelle volonté de gagner! Donneloye et Granges-Marnand n’ont pas livré un match inoubliable sur le plan du jeu dimanche, mais ce match au sommet de 3e ligue a tout de même ravi le public, heureux de l’attitude montrée par chacune de son équipe préférée. Il faisait beau, il y avait bien entre 150 et 200 personnes autour du terrain et le fair-play a été de mise de la première à la dernière minute. Bref, un après-midi de football comme on les aime, entre deux clubs de tradition du football vaudois amateur. Au final, un match nul 1-1 tout à fait logique entre ces deux équipes de haut de tableau pour lesquelles ce match était un véritable derby.

Salkan Selimovic, le match (presque) parfait

On va commencer cet article en félicitant M. Senad Selimovic, le très bon arbitre de cette rencontre. Il a commis une erreur d’appréciation, une seule, en première période, sifflant un coup-franc pour Donneloye alors que Jérôme Thomas filait seul au but. Là, clairement, M. Selimovic aurait dû laisser l’avantage. Sinon? Il a été parfait de la première à la dernière seconde, et tous les acteurs de la partie l’ont remercié à la fin du match. Si la fête a été aussi belle, c’est aussi grâce à sa prestation impeccable dans ce derby entre deux équipes de tête qui s’est terminé, c’est à souligner,… sans aucun carton! Bravo à M. Selimovic, donc.

Christian Leuenberger est exigeant

Avec ce match nul 1-1, Donneloye (1er) et Granges-Marnand (2e) restent donc aux deux premières places, celles qui comptent, car tous les poursuivants immédiats (Cheseaux, La Sallaz et Savigny-Forel) ont fait match nul. Personne n’a donc fait de mauvaise affaire dimanche, même si Christian Leuenberger, le co-entraîneur de Donneloye, regrettait le manque de qualité de jeu de son équipe: « Franchement, je ne suis pas content de la manière avec laquelle on a obtenu ce point. Dans l’attitude, dans l’envie, dans l’approche du match, tout était bien. Par contre, sur le plan du jeu, c’est sans doute notre plus mauvaise prestation de la saison. Oui, je suis déçu de ce que l’on a montré avec le ballon. Je suis exigeant avec cette équipe, car je sais qu’elle est capable de mieux. C’est un peu mon regret aujourd’hui: il y a du monde au match, un beau terrain, un choc au sommet, du soleil, et on ne parvient pas à montrer qu’on sait jouer au foot. Si on veut jouer le haut du tableau, c’est insuffisant. »

Une année d’invincibilité à domicile

On avoue alors à Christian Leuenberger qu’on ne s’attendait pas à un tel constat négatif en venant lui parler, et il se radoucit aussitôt. « Ca,c’est pour les points à améliorer. Après, comme je vous ai dit, je suis content de l’attitude et du résultat. Je ne vais pas tirer la gueule toute la soirée, rassurez-vous. On reste premiers, on conserve deux points d’avance et on ne perd pas. Tiens, d’ailleurs, ça va faire plus d’une année qu’on n’a pas perdu ici », termine le co-entraîneur des Oies. C’était face à Jorat-Mézières, sur le score sans appel de 0-6. Depuis, douze mois se sont écoulés et le Terrain Dany-Gavillet est redevenu une forteresse imprenable. Même la présence dimanche du fameux chat noir, celui qui porte la poisse au FCD depuis près de trois ans, n’y a rien changé, c’est dire à quel point il est redevenu difficile de venir gagner à Donneloye.

Granges-Marnand est de retour

Granges-Marnand, pourtant, a réalisé une belle prestation, dans la lignée de son début de championnat très réussi. L’équipe de Csaba Vigh est jeune, dynamique, et elle apporte un vent de fraîcheur bienvenu. Sincèrement, on a aimé ce qu’on a vu de la part des Rouges, très solides défensivement (3e meilleur défense sur 48 en 3e ligue) et capables de belles fulgurances offensives avec Mendres Isljami et Lionel Estoppey, deux footballeurs de talent. Relégués de 2e ligue à l’été 2013, les Broyards restent sur deux saisons compliquées, mais un homme est toujours là, fidèle au poste: Claude Martin. A 40 ans, le numéro 11 le plus célèbre de la Broye a évolué comme latéral dimanche et avoue prendre énormément de plaisir. Et le plus beau, c’est que ça se voit.

Claude Martin: « On va vers le beau »

« Franchement, c’est génial ce qu’on vit actuellement sur le terrain. C’est vrai, on a changé pas mal de fois d’entraîneur ces deux dernières saisons, mais on est en train de reconstruire un truc sympa. On a des bons juniors et c’est ce qui explique qu’on remonte la pente aujourd’hui. De toute façon, il n’y a pas de miracle: on n’a pas d’argent, rien pour attirer les joueurs. Alors, quand on est moins bien, on souffre quelques années, mais là, on va vers le beau », explique « Claudi », avec lequel il faudra bien qu’on fasse un vrai article un de ces jours. Ce joueur-là symbolise tout ce qui est beau dans le football amateur: le respect de ses couleurs, l’amateurisme à 100%, le dévouement pour son club et une exemplarité de tous les instants. Il a 40 ans, il court sur tous les ballons, ne gueule jamais sur un jeune pour une passe ratée ou un ballon en touche et respecte chaque consigne de son entraîneur. Il donne tout sur le terrain jusqu’à la 94e, heure d’aller chercher la première bière de réconfort après l’effort. Bref, il est exemplaire. Et en plus, il n’a pas envie d’arrêter!

Un duel de 89 ans!

« Non, j’ai trop de plaisir. Il faut dire un grand bravo à notre entraîneur Csaba Vigh. Il est parfait avec les jeunes, les entraînements sont variés et il sait de quoi il parle. C’est un grand monsieur du football et avec lui, c’est tout le club qui va progresser. Et grâce à lui, je ne suis plus le joueur de champ le plus vieux! », rigole Claude Martin. Le Hongrois est en effet entré à la pause, en défense centrale, lui qui est âgé de 49 ans! Il y a même eu une scène sympa, lorsqu’Abraham Keita (40 ans) est venu au contact sur lui et que le Hongrois s’est laissé tomber juste ce qu’il fallait. Il y avait donc 89 ans au duel sur cette action, conclue par une faute du Parisien, qui a relevé son adversaire en riant.

Valentin Chuard marque, Yann Leuenberger égalise

Le match? Equilibré de bout en bout, avec une légère domination aux points de Donneloye quand même. Jérôme Thomas a notamment trouvé le poteau et Donneloye s’est créé plusieurs belles possibilités, mais c’est bien Granges-Marnand qui a ouvert la marque grâce à une finition parfaite de Valentin Chuard à l’heure de jeu. Le FCD a égalisé à un quart d’heure de la fin par Yann Leuenberger, bien servi par Jérôme Thomas, et aurait même pu l’emporter en toute fin de match, mais ce nul ne lèse personne. Ces deux équipes-là sont des finalistes en puissance, même si l’objectif semble affirmé un tout petit peu plus fort du côté de Donneloye.

La 2e ligue? « C’est peut-être un peu tôt… »

C’est ce que pense Claude Martin, en tout cas: « Les finales, ce serait génial! On a un joli public, qui nous suite même à l’extérieur comme vous avez pu le voir aujourd’hui, donc on aimerait bien leur offrir cette fête-là. Mais monter, c’est peut-être un peu tôt… Nos jeunes sont très bons, mais ils ont sûrement besoin d’un peu plus d’expérience encore. On ne va pas s’en priver, mais à choisir, je préfère qu’on pose les bases d’un avenir solide plutôt qu’on fasse l’ascenseur. »

Les hommes du match

Très bon match de Jérôme Thomas, l’avant-centre des Oies. Il a conservé le ballon à la perfection, a percuté et s’est procuré de belles chances de marquer. Il a offert le 1-1 à Yann Leuenberger et a été une menace constante pour les Rouges. Les émissaires du FC La Sallaz, venus en espions avant le choc de la semaine prochaine, ont pu s’apercevoir du danger. Belle performance du jeune Noé Duc, également. Le milieu de terrain devient gentiment un bon joueur de 3e ligue, lui qui a évidemment encore une belle marge de progression. Son début de saison est intéressant et il s’affirme de plus en plus comme un titulaire indiscutable.

Du côté de Granges-Marnand, le latéral gauche Valentin Gander est très intéressant. Grand, dur sur l’homme, il est combatif et relance bien. Un joueur à suivre de près. On a bien aimé aussi l’attaquant Lionel Estoppey, auteur d’un très joli enchaînement dribble-frappe en première période, mais qui gagnerait à avoir plus de constance et de volume de jeu, lui qui a eu, dimanche, une légère tendance à ne pas en faire assez. Un mot pour finir? Il sera pour Csaba Vigh. Si un jour, on écrit l’encyclopédie du football vaudois, on a déjà trouvé comment illustrer la définition du mot: « Classe ». Ce sera avec une photo du Hongrois.

Fc Donneloye vs Fc Granges Marnand 1-1

Toutes les images du match ici

Les prochains rendez-vous

Les deux équipes rejouent le dimanche 11 octobre. A 15h, La Sallaz accueillera Donneloye. Attention, danger pour les Oies! A 16h, Granges-Marnand recevra Savigny-Forel. Pas facile non plus.

FC Donneloye – FC Granges-Marnand 1-1 (0-0)

Buts: 62e Chuard 0-1; 77e Leuenberger 1-1

Arbitre: M.Senad Selimovic.

Donneloye: Riond; Stubi, Leuenberger, Mercier, D. Durussel; Keita, Jäggi (54e Jaquier), Duc (74e Forestier), Vermot; Vallotton, Thomas.

Entraîneurs: Christian Leuenberger et Abraham Keita.

Granges-Marnand: Oberson; Martin, Gander, Aeby, Zapf; Surchat (46e Vigh), Chuard, Pasquier; Monteiro; Estoppey (76e Steiner), Isljami.

Entraîneur-joueur: Csaba Vigh

Stade Dany-Gavillet, Donneloye.

Fc Donneloye vs Fc Granges Marnand 1-1

Toutes les images du match ici

Articles récents

Coupe vaudoise

Le Calice jusqu’à la lie

Malgré 45 premières minutes de très bonne facture, les Champagnoux se sont heurtés à un SLO en pleine bourre. Les Nord-vaudois n’auront jamais digéré l’inspiration

Coupe vaudoise

A 180 minutes du paradis

Les huit quart de finalistes de la BCV Cup s’affronteront ce soir pour une place en demi-finale. Tour d‘horizon des 4 affiches qui s’annoncent d’ores