Didier Léchaire, 25 ans, entraîneur à succès

8 victoires en 9 matches, la II de LUC-Dorigny est déjà championnat d’automne, dans son groupe 2 de 4e ligue. Avant même leur dernier match, ce samedi à Tolochenaz (3e), les hommes de Didier Léchaire sont assurés de terminer en tête, même s’ils espèrent, naturellement, s’imposer samedi afin de faire un immense pas vers les finales.

Cette équipe composée de joueurs qui se connaissent extrêmement bien, a été promue cet été, passant du statut de « III » à celui de « II », mais restant en 4e ligue. Les explications de l’entraîneur de cette équipe à succès, qui n’a perdu qu’une seule rencontre cette saison. Face à qui? Lusitano Lausanne, solide deuxième. Pas de quoi entamer l’optimisme de Didier Léchaire, qui a gentiment accepté de répondre à nos questions.

Didier, votre bilan est excellent! Vous êtes tellement fort que voulez prendre la place de Vagner Gomes à la tête de la I?

Ah ah, non! « Vagui » est une personnalité incontournable, vous le savez bien (rires)! Moi, je suis très heureux à la II, et c’est vrai qu’on fait un joli championnat.

Vous étiez l’entraîneur de la III, et êtes devenu celui ce été celui de la II. Cela change-t-il quelque chose pour vous?

Cela aurait pu, mais non.

Comment cela?

En fait, il y a eu de grandes discussions cet été. Il y a eu un changement de président, avec l’arrivée de Pascal Zetzmann. Il a eu un discours qui m’a beaucoup plu, celui de faire du LUC un « vrai » club, un peu comme les autres autour de nous.

Ce n’était pas le cas?

Disons que ça a toujours été particulier ici, mais Pascal veut changer cela, en mettant un place un système qui part depuis les juniors et se termine à la première équipe. La II doit faire partie intégrante de ce processus, en accueillant des joueurs de la I qui sont un peu moins bien, en aidant d’autres à se développer…

C’est déjà comme ça après quelques mois?

Non, il faut du temps pour que tout cela se mette en place, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Mais l’intention est là, et j’ai bien aimé ce discours et j’ai tout de suite eu envie de continuer l’aventure.

Du coup?

En fait, avant, la II avait beaucoup de difficultés. Chaque année, ils n’étaient pas assez et se sauvaient de justesse grâce à l’apport de joueurs de la I au deuxième tour. L’été dernier, ils ont été relégués. Le nouveau président a décidé que cette équipe allait être retirée, et m’a demandé d’intégrer les joueurs qui voulaient rester, plutôt que d’avoir deux équipes en 4e ligue.

Mais vous, vous aviez déjà votre contingent!

Oui, on a un bon groupe, on était 20. Et en plus, il y avait les juniors B qui montaient et n’avaient pas d’équipe, donc je devais les intégrer aussi. C’était impossible, je ne me voyais pas démarrer la saison avec 36 joueurs! Et il était également exclu que je dise à mes gars qu’ils devaient arrêter le foot parce que des joueurs d’une autre équipe allaient nous rejoindre.

Alors?

Alors, je pense que le club a pris la bonne décision en créant des juniors A. Du coup, les B, qui étaient en fin de parcours juniors, peuvent encore progresser, avec un super entraîneur, et moi, j’ai pu conserver mon effectif pour cette saison. Ceux de l’ancienne II ont préféré partir dans d’autres clubs. Tout le monde est content et je peux dire qu’on a bien géré finalement le retrait d’une équipe d’actifs, ce qui n’est jamais trop évident.

Et du coup, la I est en position de finaliste en 2e ligue et vous en tête de 4e ligue!

Oui, tout se passe bien. On a raté les finales de peu l’an dernier et on est chauds pour y arriver cette saison! J’ai un super groupe, avec des joueurs qui s’entendent très bien. Alexandre Vergère joue avec nous un week-end sur deux, c’est un sacré plus, mais j’ai des bons éléments dans chaque ligne, comme Hicham Amia de la Iglesia ou mon gardien, Maryo Petricevic. Lui, il pourrait jouer en 1re ligue! Non, n’écrivez pas ça, je veux le garder!

Trop tard…

Tant pis (rires)! Non, sincèrement, j’ai un effectif qui se connaît bien, avec beaucoup d’étudiants, et tout va bien pour l’instant.

Vous voulez absolument monter en 3e ligue?

Oui, on a cette ambition-là. Et « Vagui » m’en parle tous les jours, donc il n’y a pas de risques que j’oublie (rires). C’est sûr que c’est dans l’optique générale du club qu’on monte le plus vite possible. Et là, vu que ça se passe bien, on aimerait y aller dès cette saison.

Vous jouez encore, vous?

Non, j’évite, avec mon genou. Je me suis tout déchiré il y a quelques années, mais je fais encore les amicaux de pré-saison et il peut arriver que je joue quelques minutes si vraiment on n’est pas assez. En 4e ligue, ça va, je me débrouille encore un peu, mais c’est quand même mieux pour l’équipe quand je suis sur le banc (rires)!

Vous aimez entraîner? Ou vous vous sentez encore joueur?

Ah non, je suis entraîneur à part entière! Franchement, j’aime beaucoup, c’est vraiment un rôle que je prends à coeur et dans lequel je me sens à l’aise. J’ai commencé après ma blessure, à Romanel, et j’ai continué au LUC.

C’est votre troisième saison, juste?

La troisième en 4e ligue, oui, mais on est montés en 5e ligue la première.

Mais vous avez quel âge?

25 ans.

Ca veut dire que vous étiez déjà entraîneur à 21 ans?

Oui… Je n’y pensais plus, mais maintenant que vous le dites, c’est vrai!

Du coup, on ne peut pas s’empêcher de vous demander si vous avez des ambitions dans le domaine… A 25 ans, avoir déjà plus de quatre ans de pratique comme entraîneur principal, c’est déjà intéressant sur le CV, non?

Je ne me pose même pas la question, pour tout vous dire. J’ai accepté ce rôle parce que j’étais blessé et que je voulais continuer à rester dans les équipes en question, que ce soit Romanel ou le LUC III. Mais c’est surtout parce que tous les joueurs sont des copains! On a largement plus qu’une relation entraîneur-joueur, ce sont mes amis, on sort ensemble.

Mais ça ne doit pas être facile à gérer, du coup?

Si, pour l’instant, ça va. Mais on est en 4e ligue, ça reste du football pour le plaisir. Bien sûr qu’on joue pour monter, mais on fait tout ensemble. Un des joueurs bosse dans un grand magasin de sport, il nous aide pour les équipements, on trouve nos sponsors nous-mêmes, on paie nos cartons. Bref, on fait un peu tout nous-mêmes. C’est cet esprit-là qui fait notre force. Alors, oui, j’aime le foot et j’aimerais pourquoi pas entraîner plus haut. Mais est-ce que ce sera possible en conservant le même état d’esprit? Je ne sais pas. Je ne connais pas la 2e ligue, mais si j’y trouve autant de plaisir qu’aujourd’hui, je pourrais y penser.

Avant la 2e ligue, il y a la 3e, peut-être l’an prochain…

Oui, mais on ne va pas s’enflammer! Mais vous faites bien d’en parler, parce qu’il va falloir que je pense à passer mes diplômes.

Vous avez lequel? 

Je n’en ai pas pour l’instant. Mais je sais que pour continuer dans ce monde-là, je vais devoir en faire. On verra ça le moment venu, mais je sais que c’est obligatoire en 3e ligue. Rassurez-vous, je me suis renseigné (rires)!

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