Dardania et Gentian Bunjaku punissent La Sarraz

« Il y avait la place… » Hervé Rickli a laissé échapper quelques regrets, quelques minutes après la défaite de son FC La Sarraz-Eclépens face à Dardania samedi. Oui, il y avait sans doute de quoi aller chercher un point, voire trois, c’est vrai. Mais Dardania n’a absolument rien volé, se montrant plus réaliste que son adversaire et profitant de deux erreurs d’inattention pour remporter la victoire. Et si elle était là, la différence entre une équipe en confiance, malgré quelques mauvais résultats récents, et une autre, qui doute un peu? Les détails, ce soir, étaient en faveur des hommes de Paulo Diogo, qui ont, en outre, pu compter sur un très bon Gentian Bunjaku.

Un but et un penalty provoqué pour le numéro 10 de Dardania

Le numéro 10 de Dardania n’a pas réalisé le meilleur match qu’on l’ait vu jouer sous ses couleurs, mais il a été décisif, à l’image de son début de saison. Comment? En inscrivant le 0-1, juste avant la mi-temps, sur une merveille de passe de Shqiprim Morina, et en allant provoquer le penalty du 1-2, toujours sur une ouverture de Morina, en fin de match. Accroché par Damien Warpelin, il a obtenu une faute indiscutable, et permis à Isa Ebibi de marquer de onze mètres. Bunjaku-Morina-Ebibi: le trio gagnant de Dardania samedi soir.

Dardania s’est bonifié collectivement

Les Lausannois sont désormais troisièmes, à quatre points du leader UGS, et on doit dire qu’on est assez convaincu par la qualité de cette équipe. Paulo Diogo a un joli effectif à disposition et peut même se permettre de laisser un cador comme Vladimir Vladimirov sur le banc au coup d’envoi, ce qui en dit long sur la qualité de son groupe, lequel est moins dépendant de ses Bulgares que l’an dernier. Il y a encore quelques mois, si ses vedettes n’étaient pas dans le coup, Dardania peinait. Mais Nuki John, le président, a construit un groupe plus équilibré, depuis l’hiver. L’effectif a été rajeuni et bonifié collectivement. Le deuxième tour, déjà, avait été exemplaire et Dardania continue sur cette lancée, dégageant une force collective nouvelle et impressionnante. Il y a encore de très bons joueurs (Geoffrey Cadet est l’une des très bonnes recrues de l’été), c’est sûr, mais désormais chacun fait les efforts pour l’autre et cela se voit. Il serait faux de sous-estimer cette équipe, très complète et déterminée. Dans ce groupe 1 où personne ne se détache pour la promotion, Isa Ebibi et ses coéquipiers ont une carte à jouer. Disons-le comme ceci: d’une équipe talentueuse, mais fragile, Dardania est passé à une formation solide et offensive.

Jean-Philippe Karlen ne peut « rien reprocher à ses joueurs »

« On savait que Dardania était une belle équipe, ils l’ont prouvé ce soir encore. Pour moi, c’est une des meilleures équipes du groupe. Mais on n’est pas loin d’eux, et on l’a montré! Sincèrement, je ne peux rien reprocher aux gars, ils ont fait leur match. On avait fait attention aux détails, mais on perd sur des petits rien ce soir, c’est frustrant », estime Jean-Philippe Karlen. Ces « petits riens »? Des petites erreurs d’appréciation, des centimètres de placement… Dardania en profité. Car les Lausannois ne se sont pas créés des montagnes d’occasions, vraiment pas. En première période, ils étaient la meilleure équipe sur la pelouse, mais n’ont pas vraiment inquiété Damien Warpelin, mis à part à la 40e. Une balle perdue par Hysenaj, une défense surprise, Shqiprim Morina qui déborde côté gauche et centre. Gentian Bunjaku, tout seul, inscrit le 0-1 de près. Propre.

Valon Hysenaj, un but splendide et deux grosses occasions

Mais La Sarraz est bien revenu dans le match, dominant la seconde période et se créant plusieurs chances d’égaliser. La première? A la 64e, lorsqu’Hervé Rickli croisait trop sa frappe alors que Valon Hysenaj attendait le ballon au centre. Une minute plus tard, le même Hysenaj frappait en position excentrée, inscrivant un but venu de nulle part: 1-1! Dans la foulée, l’ancien attaquant d’Azzurri 90 se créait tout seul deux nouvelles occasions (71e et 73e), sans succès. La Sarraz était tout près de passer l’épaule et de s’offrir trois points qui lui auraient fait du bien, mais un ballon de Shqiprim Morina, encore lui, par dessus la défense, permettait à Gentian Bunjaku d’aller chercher le penalty du 1-2. Ebibi ne tremblait pas et Dardania pouvait crier sa joie. La Sarraz n’allait plus revenir.

La Sarraz dans le ventre mou? Il reste deux matches en retard avant de l’affirmer

Le club sarrazin est aujourd’hui 10e, mais ce classement est un peu trompeur, puisqu’il compte deux matches en moins. Il n’y a évidemment pas lieu de s’inquiéter pour une éventuelle relégation, il y a tout simplement trop de talent dans cette équipe et un entraîneur beaucoup trop fort pour qu’il soit seulement possible d’y penser. Ce qui est plus inquiétant, c’est que les premières places s’éloignent et ce n’est jamais bon signe. Jouer le ventre mou depuis le mois d’octobre, c’est un peu long… « Charly » Karlen vise la saison 2015-2016 pour jouer véritablement la montée, il ne s’en cache pas, mais il est toujours mieux d’arriver lancé et en confiance plutôt que de perdre une saison. Il reste une chance, encore, mais le temps commence à presser: il faut gagner les deux matches en retard, à commencer par celui à Perly mercredi. Jouable? Il n’y a plus le choix, désormais. Il faut le gagner, c’est tout.

A noter, et c’est important de le signaler pour conclure, le très bon arbitrage de M. Solliard. Toujours bien placé, cohérent dans ses décisions, il n’a pas hésité à expliquer, brièvement et fermement, ses décisions. Il a trouvé le bon équilibre entre autorité et dialogue et on ne dira pas que c’est rare, mais disons que c’est appréciable.

 

Les hommes du match

Du côté de La Sarraz-Eclépens, gros match de Mikael Duperret aligné en défense centrale en raison de l’absence de David Geijo (blessé). Quelques jours après être rentré de Serbie, il a joué en défense centrale et a réussi toutes ses interceptions. Très dynamique, il a prouvé être en forme, déterminé et toujours positif. Quand il joue à ce niveau, il est vraiment impressionnant. Valon Hysenaj a marqué un très joli but et aurait pu être le héros s’il avait converti une de ses actions suivantes. Il est très élégant, très doué avec le ballon et a largement le niveau pour jouer plus haut. Il ne paraît pas toujours impliqué et il ne faut pas s’attendre à le voir défendre comme un fou sur chaque perte de balle, mais offensivement, il se crée des occasions et marque. Suffisant pour que son bilan soit bon, même si le 0-1 provient d’un ballon mal négocié de sa part.

Gentian Bunjaku a été décisif et a vraiment franchi un cap cette saison. Il a mis peut-être un peu plus de temps que d’autres joueurs de sa génération pour exploser, mais là, il est devenu un joueur majeur de 2e ligue inter et Paulo Diogo ne le lâcherait pour rien au monde. Il est bon, déterminé, puissant, et à l’aise avec le ballon. Cela fait beaucoup de qualités pour un homme de plus en plus dangereux. Sinon, on mentionnera Shqiprim Morina, encore et toujours. Que ce soit côté gauche ou dans l’axe, il est tellement fort… Quelque part, c’est normal, puisqu’il était l’un des meilleurs joueurs de 1re ligue Promotion il y a encore quelques mois, mais il a le mérite de ne pas baisser de rythme. Très, mais alors vraiment très, fort.

Les prochains rendez-vous

La Sarraz se déplace à Perly-Certoux, mercredi 8 octobre à 20h30, avant d’aller à Sierre, samedi 11 à 18h! Gros enchaînement en vue pour les hommes de Jean-Philippe Karlen. Dardania a un match a priori facile, samedi 11 à 17h, à la maison face à Plan-les-Ouates.

FC La Sarraz-Eclépens – Dardania Lausanne 1-2 (0-1)

Buts: 40e Bunjaku 0-1; 65e Hysenaj 1-1; 80e Ebibi, pen. 1-2.

Arbitres: M. Solliard, assisté de M. Dumont et de M. Terreaux.

La Sarraz: Warpelin; Vermot, Salvi, Duperret, Lekiqi; Lauper (77e Barrier), Hasanovic, Brunet (85e Falcon), Martini; Hysenaj, Rickli (77e De Groot)

Entraîneur: Jean-Philippe Karlen.

Dardania: Miftari; Suliman, Stoev, Cadet, Tavares; Ebibi (88e Pira), Miguel Da Silva (73e Thaqi); Zlatev, Bunjaku, S. Morina; Kelly Naounou (65e Vladimirov).

Entraîneur: Paulo Diogo.

En Gravey.

Articles récents

Coupe vaudoise

Le Calice jusqu’à la lie

Malgré 45 premières minutes de très bonne facture, les Champagnoux se sont heurtés à un SLO en pleine bourre. Les Nord-vaudois n’auront jamais digéré l’inspiration

Coupe vaudoise

A 180 minutes du paradis

Les huit quart de finalistes de la BCV Cup s’affronteront ce soir pour une place en demi-finale. Tour d‘horizon des 4 affiches qui s’annoncent d’ores