Crissier n’a pas tremblé à Poliez-Pittet

0-7. Autant le dire tout de suite, il n’y a pas eu véritablement de match entre Poliez-Pittet, bonne équipe de 4e ligue, et le FC Crissier, qui a de quoi lutter pour l’accession aux finales de 3e ligue. Le tour préliminaire de la Coupe vaudoise offre parfois l’occasion d’assister à des surprises, mais là, même si José Luis Estevez avait décidé de faire tourner un peu son effectif, Poliez n’a jamais vraiment eu l’occasion d’y croire malgré une grosse occasion à 0-0. La qualification est donc pour Crissier, qui a notamment pu profiter d’un quadruplé de Bekim Demiri, chaleureusement applaudi par ses coéquipiers à chaque réussite, que ce soit ceux qui se trouvaient sur le terrain ou ceux qui étaient derrière la barrière.

Bekim Demiri, par exemple, a marqué des points

Crissier avait en effet ménagé certains titulaires ayant participé au premier match (7 titulaires étaient les mêmes), gagné contre La Sallaz (1-0, but d’Ahmed Habib). Le buteur, une des recrues les plus intéressantes de l’été, était d’ailleurs sur le banc et n’a eu droit qu’à une dizaine de minutes de jeu, après avoir multiplié les tours de terrain durant le match, autant pour s’échauffer que pour entretenir son physique! Les « remplaçants » ont donc fait le boulot, mais, à ce stade de la saison, José Luis Estevez préférera parler de « joueurs qui doivent gagner leur place ». C’est le cas, notamment, de Bekim Demiri, lequel, on l’a compris, a marqué des points après avoir débuté sur le banc face à La Sallaz. C’est aussi à cela que servent les matches de Coupe en semaine.

A noter l’arbitrage impeccable, mais ce n’est pas une surprise, de José Antonio Paz, toujours serein, toujours bien placé et toujours à l’aise avec les joueurs. Etre sympathique, et échanger quelques mots avec les footballeurs que l’on arbitre, n’est pas un crime, encore heureux.

Le FC Crissier vise les finales en 3e ligue. Mais il n’est de loin pas seul…

Les ambitions sont claires à Crissier cette année: jouer les finales. « On aimerait bien y parvenir, oui », glisse le président Aleks Radic, qui sait mieux que quiconque que le groupe 1 de 3e ligue n’est pas le plus facile pour y parvenir. Aubonne et Crans sont montés, c’est vrai, mais les prétendants sérieux aux premières places sont nombreux. Dans le désordre? Azzurri 90 LS II, Amical Saint-Prex, Gingins, Saint-Sulpice, Stade-Lausanne-Ouchy II et, peut-être, Italia Nyon. Du lourd, mais Crissier a de sérieux arguments.

Des recrues intéressantes et des valeurs sûres

Le premier? Une équipe qui se connaît bien et n’a pas vécu un été trop mouvementé. L’entraîneur est le même, les joueurs cadres aussi. Les arrivées? Le jeune Ahmed Habib, un attaquant talentueux, on l’a dit, mais aussi Mervan Hoxha. L’ancien défenseur d’Azzurri avait signé cet hiver, mais sans jouer, pour des raisons privées. Cette fois, il est là, et son apport est un atout majeur. « Nene » Rodriguez, également ancien joueur d’Azzurri, est là, tandis qu’Alex Ratti et Milan Radic font leur retour. Ainsi, Crissier, qui peut toujours compter sur les valeurs sûres que sont « Chico » Perez, Alberto Aguirre et Toni Del Rio, sans oublier le gardien Edgardo Estay, a un contingent qui peut lui permettre de viser ces fameuses finales. Ce ne sera pas facile? C’est sûr, mais aujourd’hui, on serait presque tenté de mettre une pièce sur l’équipe de José Luis Estevez.

Crissier a su garder une certaine identité, même après la relégation

Après avoir disputé un bon championnat la saison dernière (5e à 8 points des finales), Crissier semble donc prêt pour essayer de retourner d’où il vient: la 2e ligue, quittée au terme d’une saison 2012-2013 compliquée. On en saura plus dans les jours à venir, puisque le FCC sera dimanche à Chavannes pour y affronter la II d’Azzurri, avant de recevoir Saint-Prex le dimanche suivant. Disons qu’il y a tout pour bien faire, mais que ce n’est pas encore fait. Surtout, Crissier a su enrayer la chute et c’est déjà le plus important. Après la relégation de 2e en 3e ligue, il y a eu quelques départs, inévitables, mais une grande majorité de joueurs sont restés au club. Bon pour l’identité, évidemment, mais bon aussi pour les espoirs de remontée. On peut tout dire, mais il y a une vérité en football: la stabilité paie toujours. Si ce n’est pas à court terme, c’est au moins à moyen terme.

Poliez-Pittet veut retrouver la 3e ligue dans les deux ans

Bref, assez parlé de Crissier, place à l’adversaire du jour, le FC Poliez-Pittet. Une bonne équipe de 4e ligue? Oui, on l’a dit. La formation du Gros-de-Vaud est capable de faire largement mieux que sa huitième place de l’an dernier, cela semble clair. Son président Thierry Zenker ne s’en cache pas, en tout cas: « L’idée, c’est de remonter en 3e ligue dans les deux ans. On aimerait bien s’approcher des finales, voire même les jouer, dès cette saison. »

Le problème? Il s’agit du même que pour le FC Crissier, en fait. Poliez-Pittet a ce qu’il faut, mais le problème, c’est que dans un groupe, il y a d’autres équipes. Et on ne s’avance pas trop en disant que le groupe 3 de 4e ligue est extrêmement fort.

Une preuve? Déjà, les deux finalistes de la saison dernière ont eu la mauvaise idée de ne pas monter. Leur nom? Puidoux-Chexbres et Cheseaux II. Cela fait déjà deux gros morceaux. Ensuite, Vignoble est tombé et veut immédiatement remonter. Bon. On ajoute Lutry III, toujours redoutable, Le Talent, candidat sérieux, et Assens II, une belle équipe qui vient de nous impressionner, et on comprend que, oui, le FC Poliez-Pittet a des ambitions, mais que, non, il n’est pas le seul à avoir le droit de rêver à un mois de juin heureux.

Un beau terrain, une buvette sympa

La bonne nouvelle, c’est que depuis notre dernière visite, le club s’est doté d’un président. Non pas que les affaires courantes aient été laissé à l’abandon, mais le poste était officiellement vacant depuis le départ de Gilbert Carrard à l’ACVF. L’heureux élu s’appelle donc Thierry Zenker, lui qui faisait déjà partie du comité qui gérait le club de manière collégiale… ce qui est toujours le cas, d’ailleurs, mais avec un « vrai » président cette fois. Poliez a le terrain (magnifique) et une buvette (sympathique) pour prétendre à la 3e ligue, une catégorie de jeu qu’il a longtemps fréquentée, en plus du principal. C’est à-dire? Une équipe qui tient largement la route, avec un entraîneur, David Diez, arrivé du FC Le Mont-sur-Lausanne I  avec quelques joueurs l’ayant suivi.

Le partenariat avec Bottens a été abandonné suite à la promotion du FCB en 2e ligue, mais Thierry Zenker assure que cela ne changera rien à la vie du club, qui avait opté pour cette possibilité plus par prévention qu’en raison d’un réel besoin en terme d’effectif. « Et cette saison, c’est la classe. On a 17 ou 18 joueurs à chaque entraînement, nous n’avons vraiment pas de souci d’effectif, que ce soit à la I ou à la II », explique le président. Le Mouvement juniors avec Bottens, Froideville, Villars-Tiercelin et Cugy est également une satisfaction globale.

Deux équipes que l’on retrouvera en juin avec le sourire?

On l’a compris, Crissier et Poliez-Pittet ne sont pas dans la même catégorie de jeu, mais ont quelques points en commun, dont l’envie de disputer les finales en juin prochain, tout en sachant que leur groupe est particulièrement compliqué. Reste que le dynamique de club est bonne dans les deux cas et qu’elle constitue le premier pas vers des lendemains heureux. A suivre de près, dans un cas comme dans l’autre. En tout les cas, les deux équipes se sont séparées avec le sourire, partageant un moment convivial à la buvette. Et là aussi, on remercie la Coupe vaudoise de pouvoir vivre des moments comme celui-ci. On n’ira pas jusqu’à dire que deux mondes se rencontrent, ce serait évidemment exagéré, mais le FC Poliez-Pittet et le FC Crissier ne se recroiseront pas forcément de sitôt… surtout s’ils continent chacun leur progression de leur côté.

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