Crissier puni par un FC Bex opportuniste

«Frustré? Évidemment que je le suis, mais ce n’est pas uniquement à cause de ce résultat. C’est un tout. Déjà face à Montreux, on arrive au vestiaire à la mi-temps, on se regarde et personne ne comprend bien… On était menés 2-0 alors qu’on venait de réaliser une super période. On avait même été plus dangereux qu’eux, selon moi. Pareil face à Aigle II, que j’ai trouvé très impressionnant, d’ailleurs. On est devant jusqu’à la 55e, on les tient pendant vingt minutes de plus ensuite, puis on commet une faute bête et on s’écroule. Non, ce n’est pas cette défaite contre Bex qui me pose problème, c’est la succession de coups difficiles à avaler qu’on est en train de recevoir. Je ne dis pas qu’on devrait être à 12 points, mais disons qu’atteindre la moitié n’aurait pas été volé». C’est toujours aussi gentiment, mais avec une certaine amertume, de circonstance, que José Luis Estevez a fait sortir ce qu’il avait sur le cœur dimanche soir. Il faut dire qu’avec Montreux, Aigle II et Bex, son FC Crissier n’a pas commencé le championnat contre les cancres du groupe 2. Alors, forcément, le FCC a payé cash chaque erreur qu’il a commis depuis le début de l’exercice. Et, du coup cela a quelque chose de frustrant, particulièrement lorsqu’il ne reste que cinq minutes à jouer…

«Le premier qui marquait s’assurait la victoire»

Si la venue du FC Bex au Centre sportif de la Ruayre, le 4 septembre 2016, ne restera pas dans les annales du football vaudois, on retiendra, malgré tout, vingt minutes, les dernières du match, celles qui sont à l’origine du dépit du coach espagnol et celles qui ont vu, enfin, les deux formations se livrer l’une à l’autre. Tout est parti de cette énorme double occasion offerte à Marko Jankovic. À cinq mètres des cages, libre de tout marquage, l’attaquant recevait un ballon en or, celui qui aurait dû permettre à Crissier de passer devant et d’assommer son adversaire du soir. «La partie était assez fermée, assez équilibrée en première mi-temps. En revanche, je pense qu’on a mieux su rentrer dans la seconde période. Malgré tout, et même si on a été un peu plus dangereux, ce n’était pas suffisant pour faire une réelle différence. Le premier qui marquait s’assurait quasiment la victoire», confiait même José Luis Estevez.

L’énorme double occasion de Marko Jankovic

Et Marko Jankovic aurait, très clairement, pu être celui qui permettait à ses couleurs de marquer en premier et de prendre un énorme ascendant psychologique sur leur adversaire. Son premier tir, une véritable bombe, assommait toutefois Daniel Riesle, qui n’a jamais dû être aussi heureux de se retrouver sur la trajectoire d’un missile de cette envergure. Un penalty pour une faute de main d’un défenseur? C’est allé tellement vite qu’on ne se risquera pas à répondre. Pour l’arbitre du match, aucun doute à ce sujet, il n’y avait pas matière à siffler. Le jeu s’est donc poursuivi et, dans la même position, le grand attaquant voyait le cuir revenir dans ses pieds, avant de l’expédier au-dessus de la transversale. Mouloud Mekaoui, le coach principal du FC Bex, pouvait expirer un bon coup, José Luis Estevez se tenir la tête à deux mains.

Bex n’a jamais paniqué

C’est comme s’il avait compris à ce moment-là du match, le technicien du FCC, que les clubs du Chablais n’étaient définitivement pas fait pour son équipe. Non, Crissier n’a pas dominé outrageusement Bex et ne s’est pas procuré quinze occasions nettes. Mais si les locaux étaient passés en tête à un quart d’heure de la fin, strictement personne n’aurait pu crier au scandale. Au lieu de ça? Bex s’est montré opportuniste à souhait, une qualité qui pourrait, d’ailleurs, lui permettre de taper fort dans ce championnat. On n’avait plus vu la troupe de Mouloud Mekaoui aux avant-postes depuis un bon moment? Peut-être, mais celle-ci a montré un calme et une sérénité impressionnantes, même lorsque tout ne tournait pas forcément rond et qu’il y avait matière à monter dans les tours. Voilà une autre qualité qui semble faire la force de ce FCB.

Soufiane Rouimi a surgi à la… 88e!

Et, donc, comme s’ils l’avaient attendue calmement depuis près d’une heure et demi, les Bellerins ont trouvé la faille. Sur le banc après avoir pourtant scoré quatre fois depuis le début de l’exercice, dont un triplé face à Jorat-Mézières, Mickaël Mbo est entré en jeu à 35 minutes du terme, et a, encore une fois, fait la différence. Une accélération côté gauche, le long de la ligne de but, dans une défense qui semblait pourtant infranchissable, une passe en retrait parfaitement dosée pour Soufiane Rouimi et le Français n’avait plus qu’à terminer le travail (88e, 0-1). Bex tenait sa troisième victoire en quatre matches et gardait son invincibilité. Crissier, de son côté, était K.O debout.

«Ce genre de victoire, pour une équipe jeune comme la nôtre, c’est l’idéal»

Mouloud Mekaoui ne se le cache, d’ailleurs, pas. Son équipe n’a pas été parfaite cette après-midi, mais cela n’enlève rien à son excellente entame de championnat: «Vous nous avez trouvé sereins? C’est vrai que cette équipe se connaît depuis longtemps, avant même que j’y arrive la saison dernière. Malgré tout, on a commis pas mal d’erreurs aujourd’hui, ce n’était pas notre meilleure performance. On finit par remporter ce match, mais on n’oublie pas qu’il aurait pu tourner dans l’autre sens. C’est une très bonne chose. Ce genre de victoire, pour une équipe jeune comme la nôtre, c’est l’idéal. Et puis, cela nous permet d’enchaîner dans une dynamique positive. Enfin, même si on veut remporter tous nos matches et que ça se passe plutôt bien jusqu’ici, on ne va pas s’emporter trop vite non plus. On se souvient qu’on avait également commencé en trombe la saison dernière, avant de marquer seulement sept points durant le second tour».

Seulement trois points, mais du positif dans chaque match

Après quatre journées, le contraste est naturellement flagrant avec le troupe de José Luis Estevez, qui ne décolle pas vraiment. Avec une victoire, face à Concordia, pour trois défaites, le bilan est maigre, même s’il est loin d’être inquiétant. Crissier a déjà affronté quatre grosses écuries du groupe, et a, à chaque fois, pu tirer du positif de ces matches. Encore aujourd’hui, le FCC a démontré une certaine aisance technique, un bel esprit d’équipe et a frôlé les trois points. «Ce début de saison ne me fait pas peur, affirme le coach espagnol. On est encore loin d’être au complet, et j’espère qu’on pourra l’être un jour. Entre les vacances, les blessures et les départs à l’armée, ce n’est pas simple. Avec l’intégralité du groupe, je pense vraiment qu’on peut batailler pour le haut du tableau». Mais s’il n’y a, effectivement, que peu de souci à se faire pour le 12e du dernier championnat, celui-ci va, tout de même, devoir démarrer le machine, et le plus tôt sera le mieux. Ce sera contre la II de Stade-Lausanne Ouchy à domicile? Réponse dimanche prochain, 16h!

Crissier fait avec les moyens du bord

En attendant, il va falloir repartir au travail pour éviter que le mauvais sort, si on peut l’appeler ainsi, ne s’acharne davantage sur le FCC. «Oh, je ne me fais pas de souci, je sais que lundi soir, à l’entraînement, on sera une vingtaine. Tout le monde est motivé et l’état d’esprit est au top, comme toujours. Heureusement, d’ailleurs, car à force de voir des joueurs partir pour d’autres clubs, cela pèse un peu sur le moral et sur les résultats. Rien que cet été, il a fallu faire face à sept départs, dont certains m’ont été annoncé à peine deux semaines avant la reprise… On sait bien qu’on n’a pas le choix, on n’a pas de quoi les faire rester. Pour combler ces vides? Certains juniors et puis, surtout, des connaissances de joueurs et de gens du club. C’est comme cela que l’on fonctionne ici et c’est ce qui nous permet d’attirer du monde. Et puis, le noyau de l’équipe est toujours le même depuis plusieurs saisons. C’est aussi ce qui permet à l’esprit de groupe de fonctionner aussi bien», conclut José Luis Estevez.

Un compte-rendu de Florian Vaney

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