Concordia doit s'en contenter

Un penalty transformé de chaque côté, accordés à juste titre par un très bon trio arbitral, pour un match nul assez logique, voire même un peu flatteur pour Concordia: voilà ce qu’il s’est passé à Saint-Légier vendredi soir. «Et c’est mérité, totalement mérité», tonnait Marcos Carballos au coup de sifflet final, à la vue de la mine déconfite de ses protégés. Oui, les Lausannois partaient favoris de ce duel, comme cela a très souvent été le cas cette saison. Et non, ceux-ci n’ont, effectivement, pas vraiment tenu leur rang, comme cela a, également, bien souvent été le cas depuis deux mois.

«Se mettre au travail ou retomber sur terre»

Le problème? Il se trouve justement dans ce statut. «Il faut, au choix, qu’on se mette vraiment à travailler ou qu’on retombe sur terre», lançait à ce sujet, un peu fâché, le coach du FCC. Car si son effectif n’a que peu changé durant la trêve, on peine à retrouver sur le terrain, aujourd’hui, le Concordia finaliste d’il y a deux ans ou excellent troisième la saison dernière. Vendredi soir, les Bleus et Blancs n’ont tiré qu’une seul fois dans le cadre, face à la lanterne rouge du groupe: le penalty de Yannick Moizeau. Sinon? Quelques situations chaudes devant Sinisa Simic, le dernier rempart de «Saint-Lé», mais jamais rien de bien concret.

Le grain de folie a disparu

Les hommes de Marcos Carballos aiment toujours autant avoir le ballon et Daniel Puce, l’entraîneur de Saint-Légier, reconnaissait volontiers (lire ici) qu’il venait d’affronter l’une des équipes qui joue le mieux au ballon de ce groupe, comme bien d’autres l’ont fait avant lui. Sauf que ces redoublements de passes et cette possession incessante du ballon sont devenus stériles, et qu’au moment où il faut basculer devant, le geste pêche. «On aime trop avoir la balle. On enchaîne 25’000 passes inutiles derrière, on ne met plus de rythme», peste le technicien. La jouerie n’a pas quitté les pensionnaires du Bois-Gentil, mais le grain de folie, celui qui faisait toute la différence, n’existe plus qu’à de très rares occasions.

Benoît Tabin sera absent tout le printemps

Mercredi soir, en Coupe Vaudoise, il s’était parfois entrevu, à l’image des cinq minutes de folie qui avaient permis à Concordia, mené 0-2 par Renens, de renverser la vapeur et de revenir au score. Mais le grand acteur de cette remontée, avec ses gestes rapides, son sens du jeu et son instinct de buteur, se nommait Benoît Tabin. Vendredi soir, il n’était pas de la partie et il a cruellement manqué. «Et on ferait mieux de s’habituer à son absence, il va manquer tout le second tour… Pas de quoi être très optimiste». Les Lausannois devront aussi apprendre à faire sans l’excellent Jules Uwimana, qui ne rechignait jamais à aller vers l’avant, et qui a décidé de s’éloigner du football.

«Se faire mal? On ne connaît pas, on en a peur!»

À l’issue d’un match où toutes les lacunes actuelles de son groupe, privé d’une partie de ses meilleurs éléments, ont refait surface, Marcos Carballos ne prenait pas de pincettes pour faire le point sur le situation: «On ne va pas faire plus de 25 points à chaque second tour. Cela a peut-être été le cas ces trois dernières saisons, mais on n’est pas en train de s’y diriger. On fait tourner le ballon, d’accord, mais c’est à peu près tout. Se faire mal? On ne connaît pas, on en a peur! Lorsqu’on a le choix entre mettre le pied ou laisser passer l’adversaire, aller au duel de la tête ou laisser le ballon rebondir, on peut prédire ce qu’il va se passer. On n’ose pas donner de nous-mêmes. S’il y a de la rébellion dans le vestiaire? Ah mais totalement! Par contre, je ne vois personne traduire ces mots sur le terrain avec une attitude de guerrier. Tant qu’on n’acceptera pas de travailler plus, il n’y aura pas de miracles».

Personne n’a osé se jeter à la 93e

L’exemple qui illustre le mieux les dires de l’homme fort de Concordia? Ce coup-franc, tiré rentrant, de la 93e minute. Tous les Lausannois étaient là, bien présents dans la surface, pour le reprendre. La ballon a finalement rebondi à trois petits mètres du poteau, filé dehors sans que personne ne le touche et l’arbitre a mis fin à la rencontre. Sur son banc, le technicien est resté calme mais, à l’intérieur, il bouillonnait, se demandant comment aucun de ses joueurs n’avaient pu se jeter, mort de faim, sur cette balle.

Avec trois points, «Saint-Lé» n’aurait rien volé

Pourtant, et cette dernière situation n’y changeait rien, ce sont bien les locaux qui pouvaient se montrer le plus déçus de ne repartir à la maison qu’avec un petit point. Les plus grosses occasions, c’est bien Saint-Légier qui se les est procurées, passant à deux reprises tout près des montants de Pablo Soutullo. Les hommes de Daniel Puce se consoleront en ayant remonté une situation qui semblait compromise, puisqu’ils ont été menés jusqu’à la 60e, et en ayant affiché un niveau de jeu qui n’a pas grand-chose de celui d’un dernier de groupe.

En trouvant la clé devant, Saint-Légier ne restera pas dernier très longtemps

«Saint-Lé» joue plutôt bien au ballon, il faut le dire, sait se montrer solide défensivement et est capable de se projeter rapidement vers l’avant. Mais, avec 12 buts inscrits en 11 rencontres, le problème n’est pas à aller chercher plus loin, et cela s’est encore remarqué vendredi: les Verts devront se montrer plus tranchants devant les buts s’ils entendent gravir peu à peu les échelons de ce groupe, et ils en sont capables. Car, en l’état, ceux-ci pointent toujours à la 14e et dernière place du classement et le point glané face à Concordia n’est, en ce sens, certainement pas une bonne affaire.

Un compte-rendu de Florian Vaney

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