Ce FC Echallens peut aller loin

D’accord, le championnat n’est vieux que de trois journées. Tirer des conclusions à ce moment-là de la saison serait fou, contre-productif et totalement faux. Mais quand même, on va oser une phrase : Echallens, après trois victoires convaincantes en autant de parties, a tout ce qu’il faut pour rester tout en haut. C’est dit. On avait déjà été séduit par l’équipe de Julien Marendaz la semaine dernière à Coppet face à Terre Sainte (1-3) et on a de nouveau aimé ce que l’on a vu samedi, dans un des nombreux derbys vaudois de la saison à venir.

Echallens, brillant en première mi-temps, bon gestionnaire en deuxième

Non pas qu’Echallens ait été extraordinaire dans le jeu, non. On a déjà vu cette équipe maîtriser beaucoup mieux la circulation de balle, mais le FC Echallens Région 2014/2015 a une qualité intéressante : la variété. On l’avait déjà vérifié la semaine dernière, mais cela a été encore plus flagrant samedi face à YS : l’EFCR peut se montrer très percutante, comme en première mi-temps, et bonne gestionnaire, comme en deuxième. Pas question de perdre tout le bénéfice d’une excellente première période en commettant des erreurs défensives ou en se jetant à l’abordage pour aller chercher un éventuel troisième ou quatrième but. A 2-0 à la pause, Echallens a fermé à clef derrière. Messieurs Valente et Becirovic ? On ne passe pas. Aucune chance. C’est peut-être même cela qui nous a le plus plu, en fait. Alors qu’Yverdon, mené de deux buts, avait le ballon (globalement de la 46e à la 90e), Ludovic Zwahlen n’a été que peu mis à contribution. Une frappe de Valente bien sortie, une ou deux situations chaudes, mais rien de brûlant. Yverdon n’a jamais été en mesure de revenir dans le match, c’est tout.

Fatah Ahamada, quel festival en première période!

Mais pour pouvoir gérer un avantage, il faut déjà se l’être créé. Et, à cet égard, la première mi-temps a été parfaite pour les Challensois. Après dix minutes initiales plutôt à l’avantage des Yverdonnois, Carl Martinet et ses coéquipiers ont sévèrement monté le niveau et trente minutes de feu s’en sont suivies. Et là, Echallens a fait parler sa force de percussion, nouvellement incarnée par Fatah Ahamada. On est presque désolé d’en parler de nouveau et nos lecteurs vont nous accuser de manquer de variété dans nos articles, justement, mais quel festival l’ailier parisien du EFCR a de nouveau proposé aux spectateurs, qui ont apprécié, et aux latéraux yverdonnois, qui ont un peu moins aimé ! C’est bien simple : en première période, il est passé à chaque fois. Et quand on dit « passé », on devrait plutôt écrire « perforé ». Le pauvre Junior Montano le cherche encore…. Deux coups par l’extérieur, un coup par l’intérieur, Ahamada a de nouveau été partout et Echallens peut commencer à se dire qu’il a réussi le gros coup de ce mercato. Sincèrement, on aimerait ne pas s’enflammer et attendre qu’il confirme, mais il est tout simplement trop décisif, trop spectaculaire, pour qu’on passe ses performances sous silence.

Et comme Echallens a une équipe qui tient largement la baraque, y compris – c’est nouveau – sur le banc (Damien Germanier n’a pas commencé, par exemple), il y a de quoi être optimiste pour cette saison. Le 4-3-3 de Julien Marendaz est bien équilibré, avec deux joueurs de couloir au profil très différent (Ahamada et Carl Martinet, toujours aussi fort balle au pied et dans la distribution) autour d’un buteur impitoyable, Jonathan Atkinson. Et comme les trois du milieu s’appellent Nicolas Bastardoz, Andy Laugeois et Mathieu Germanier, difficile de trouver une faiblesse à ce EFCR version 2014/2015. Derrière? Non. Jérôme Hyvernaud, Fabien Lacroix, Diego Sessolo et Steve Samandjeu, c’est du solide, clairement.

 Bruno Valente aurait pu ouvrir le score, en contre

Les occasions de cette bonne première période? Pour Jonathan Atkinson, deux fois, sur des bons services de Mathieu Germanier notamment, mais sans réussite pour Echallens. Et à force de pousser pour marquer, Echallens s’est fait surprendre en contre, Bruno Valente enlevant un peu trop son lob (22e). Le 1-0, ultra-logique, est intervenu à la demi-heure de jeu par Atkinson, auteur d’une jolie reprise, bien placé, sur un centre de Steve Samandjeu. Le 2-0 ? Dans la foulée par Ahamada lui-même. Une accélération, un tir croisé dans le petit filet de Marc Ummel, et la différence était faite, Echallens avait déjà gagné ce match.

YS a perdu face à meilleur que lui, tout simplement

Positionnés en 4-2-3-1, les Challensois ont donc géré en seconde, face à une équipe d’YS bien mieux dans la partie. Vittorio Bevilacqua a choisi de faire entrer Manuel Bühler à la pause, à la place d’Eros Pitronaci en meneur de jeu, sans toucher son système tactique à deux attaquants. Mais YS a tellement manqué de percussion samedi, que ce soit dans l’axe ou sur les côtés, qu’il ne pouvait rien espérer de mieux que cette défaite face à, tout simplement, meilleur que lui. L’entraîneur d’YS (en pleine forme samedi) l’a d’ailleurs souligné en milieu de deuxième période, lorsqu’il est venu s’asseoir sur son banc en grognant : « Il faut juste espérer que deux équipes soient moins bonnes que nous cette année… » On n’ira bien sûr pas aussi loin, et YS compte quatre points après trois matches, quand même. La première défaite de la saison ne doit évidemment pas tout remettre en cause, mais elle souligne les limites actuelles de ce groupe. Les faiblesses qui ont sauté aux yeux samedi ? Le manque de percussion, on l’a dit, mais aussi de rigueur défensive, notamment en première période. Cela faisait trop pour espérer gagner aux Trois-Sapins, un site qui s’annonce imprenable cette année.

Les hommes du match

A Echallens, impossible de ne pas signaler la performance de Fatah Ahamada. L’ancien attaquant de Montreux a été décisif offensivement en première période, avant de penser d’abord à défendre après la pause. La question s’était posée de savoir s’il allait avoir besoin d’un temps d’adaptation à la 1re ligue, n’ayant joué qu’en 2e inter et en 2e ligue jusque-là. La question est plutôt aujourd’hui de savoir si la 1re ligue va réussir à s’adapter à lui… Sinon, gros match de Fabien Lacroix en défense centrale. Sobriété, élégance, relances parfaites, présence dans les duels : il a tout.

 

Sacha Margairaz a été très bon pour Yverdon Sport, sans surprise. On estime connaître le football 50 fois moins bien que Vittorio Bevilacqua (et encore, dans nos bons jours), donc quand il nous dit qu’un joueur est fort, on a tendance à le croire. Et samedi, on a vu pourquoi il nous l’avait dit et redit au téléphone : oui, Sacha Margairaz est très en forme en ce début de saison. Placé en défense centrale avec la nouvelle recrue Mamoudou Mara, il a brillé, faisant étalage de ses qualités habituelles. La seule crainte ? Sa sortie sur blessure à une dizaine de minutes de la fin. Sinon ? Disons que Marc Ummel, dans les buts, a réalisé une partie correcte, sans être exceptionnel. Après une première partie d’année 2014 réussie avec YS, il s’impose petit à petit comme une valeur sûre de ce championnat de 1re ligue.

Les prochains rendez-vous

Deux derbys vaudois! Yverdon reçoit Bavois, samedi 30 août à 17h30. Le lendemain, dimanche 31, Team Vaud M21 accueillera Echallens, au Stade Juan Antonio Samaranch de Vidy.

FC Echallens Région – Yverdon Sport 2-0 (2-0)

Buts: 33e Atkinson 1-0; 40e Ahamada 2-0.

Arbitres: M. Zgraggen, assisté de M. Kurtuldu et de M. Antony.

Echallens: Zwahlen; Hyvernaud, Lacroix, Sessolo, Samandjeu; Laugeois (81e D. Germanier), Bastardoz, M. Germanier; Ahamada (86e Debluë), Atkinson (78e Roussey), Martinet.

Entraîneur: Julien Marendaz.

Yverdon: Ummel; Ciavardini, Margairaz (81e Gashi), Mara, Junior Montano; Demiri, Momo, Pitronaci (46e Bühler), Jankuloski; Becirovic (75e Isabella), Valente.

Entraîneur: Vittorio Bevilacqua.

Centre sportif des Trois-Sapins.

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