Bavois piégé sur son propre terrain

Le FC Bavois, à égalité de points avec United Zurich, passera l’hiver sous la barre pour un petit but. C’est anecdotique et cela n’enlève rien à la qualité du premier tour réussi par les Nord-vaudois. Mais, d’un point de vue cosmétique, regarder le Teletext tout l’hiver et voir son équipe 15e n’a rien de réjouissant. Pour rester en dessus de cette fameuse barre, Bavois connaissait sa mission: s’incliner avec moins de trois buts d’écart face à Brühl ce samedi. Cela n’a pas été le cas et, de toute façon, l’objectif était tout autre: le FCB voulait gagner pour prendre trois points d’avance sur la barre et, accessoirement, passer devant son adversaire du jour. Cela n’a pas été le cas. 1-4, score final. Un résultat sévère, qui doit beaucoup plus au réalisme et à l’efficacité des visiteurs qu’à un effondrement des Bavoisans.

Seize heures de car pour rien?

Comme prévu, Brühl est arrivé un brin énervé, puisqu’il s’agissait d’un match à rejouer, la partie d’il y a trois semaines ayant été arrêtée sur le score de 0-1. Du coup, les quatre heures de car à se taper depuis l’autre bout de la Suisse un samedi de fin novembre, alors que tout le monde est en vacances, n’a pas mis tout le monde de bonne humeur du côté saint-gallois. Le résultat? Un début de match assez haché, avec beaucoup d’engagement physique, comme pour bien montrer que Brühl n’était pas venu pour rien, mais plutôt pour prendre les trois points et rien d’autre. Il est vrai que se refaire quatre heures de car avec une défaite n’avait rien de particulièrement enthousiasmant: passer seize heures sur la route pour rien, on ne souhaite ça à personne.

Les Saint-Gallois ont montré plus de hargne dès le début

Bavois, qui est revenu au 4-3-3 après avoir expérimenté avec succès le 4-4-2 ces dernières semaines, n’est pas bien entré dans le match. Plus volontaire, plus déterminé, Brühl a tout simplement montré plus d’envie et, disons-le aussi, plus de maîtrise collective. En clair, les Saint-Gallois n’ont jamais pris le moindre risque et se sont contentés de très bien défendre et de faire mal une fois le ballon récupéré. Une tactique basique, mais qui a parfaitement fonctionné lors de la première période, puisqu’ils sont arrivés à la pause avec un avantage mérité. Sur un terrain très compliqué (le match de la II face à Terre Sainte II, prévu dans la foulée, a d’ailleurs dû être renvoyé), il était difficile d’imaginer voir du beau football. Alors, Brühl a fait tout juste: être solide et jouer vite vers l’avant.

Brühl n’a fait rêver personne, mais a été efficace

Une tactique payante, car Bavois a craqué deux fois, sur deux réussites de Rafhinha. La première dès le début de match, sur un ballon renvoyé, et la deuxième à la demi-heure d’une frappe à ras de terre à mi-distance. Une efficacité maximale, qui venait récompenser le pragmatisme des visiteurs. Ce n’était pas exactement le jeu chatoyant du Dynamo Kiev, mais cela leur permettait de mener de deux longueurs. Bavois, qui n’avait pas montré grand-chose, aurait quand même pu (ou dû) revenir au score avant la pause. Déjà, parce que Nicola Zari a eu une belle occasion de la tête, mais aussi parce que M. Nenad Skalonja a sans doute pris la mauvaise décision à la 34e.

Il y avait sans doute penalty sur Boubou Ouattara à la 34e

L’action semblait en effet limpide, avec Bourama Ouattara clairement accroché dans la surface de réparation. Le contact était réel, la faute flagrante. Mais M. Skalonja a estimé que l’Ivoirien s’était laissé tomber, ce qui est à notre avis une erreur d’appréciation. Oui, Ouattara en a rajouté, tombant de façon un peu trop théâtrale. Mais cela n’enlève rien à la nature de la faute et le fait d’avertir l’Ivoirien pour simulation était clairement une décision que l’on qualifiera de très litigieuse. Ainsi, Bavois s’est retrouvé mené de deux longueurs à la mi-temps. Pas un scandale, on l’a dit, mais un tout petit peu sévère quand même.

Une deuxième période à sens unique

La deuxième période a débuté sur des bases sensiblement différentes, puisque Brühl a clairement montré d’entrée son intention de ne plus attaquer du tout. Ainsi, il a fallu attendre la 60e, sans exagérer la moindre seconde, pour que les Saint-Gallois… entrent dans la moitié de terrain vaudoise. Mais l’action a été dangereuse, puisqu’Alessandro Riedle a expédié son coup-franc sous la latte de Marco Grosso. Le portier italien du FCB, très attentif, a cependant pu dévier la balle du bout des doigts sur la barre transversale. Il faut ici signaler le grand match du numéro 10 du SC Brühl, ce fameux Alessandro Riedle qui n’est autre que le fils de l’ancien attaquant de la Mannschaft. Son père, Karlheinz, a été champion du monde en 1990, une compétition où il occupait le rôle de troisième attaquant, derrière Rudi Völler et Jürgen Klinsmann. Bref, le gamin est lui aussi doué. Apparemment pas assez pour effectuer une carrière professionnelle, mais pour ce qui est de la Promotion League, il a une classe en plus.

Bavois passe en 4-4-2, un choix tout de suite payant

Brühl était ainsi sous l’eau en début de deuxième période, mais Bavois ne réussissait quand même pas à trouver la faille. A la 64e, Bekim Uka a ainsi décidé de modifier un peu ses plans et de passer à deux attaquants. Bourama Ouattara a laissé sa place à Eros Pitronaci, Bavois glissant du coup en 4-4-2, avec Pitronaci à gauche, Nicola Zari à droite et Marco Malgioglio en numéro 10. Une configuration très offensive, qui a failli payer tout de suite, puisque Muamer Zeneli s’est retrouvé en excellente position devant Arianit Lazraj. Le numéro 11 de Bavois, sur son pied droit, a un peu écrasé sa frappe, et le gardien saint-gallois a pu dévier en corner. Le FCB avait-il laissé passer sa chance? Non! Sur le coup de coin, Hicham Bentayeb a pu placer un coup de tête, renvoyé par le gardien… directement sur le Franco-Marocain, qui a pu mettre le ballon au fond cette fois. 2-1 (66e)!

Bavois presse, Brühl contre: 1-3

Le FCB a alors retrouvé tout le feu sacré et s’est créé plusieurs situations dangereuses, sans arriver à trouver la faille. Il n’y a pas eu d’immenses occasions, mais bien quelques opportunités qui auraient pu finir au fond avec un peu plus de réalisme, ou de chance (deux qualités qui vont parfois de pair). Les Nord-vaudois ont pressé tant et plus, s’exposant aux contres du SC Brühl, qui ne voulait pas vraiment attaquer, mais s’est dit que, quand même, il y avait des occasions bonnes à prendre. Ainsi, Samel Sabanovic a inscrit le 1-3 (74e), redonnant deux longueurs d’avance aux visiteurs. La tâche, dès lors, devenait très compliquée, surtout que Qendrim Makshana, l’atout offensif numéro 1 du FCB, n’a pas disputé le match de sa vie ce samedi.

Même scénario pour le 1-4

Bavois aurait quand même pu revenir au score à la 82e lorsqu’Arianit Lazraj a très mal négocié un coup de tête en apparence inoffensif d’Aziz Demiri. Victime d’un mauvais rebond, le gardien saint-gallois a bien failli se la « mettre dedans », comme on dit dans le jargon. Il n’en a rien été et Bavois a même pris le 1-4 peu après. Tout était consommé, les trois points perdus. Et Brühl pouvait alors se réjouir un peu plus de son retour en car. Les quatre heures jusque dans le canton de Saint-Gall vont paraître beaucoup moins longues.

Les hommes du match

On a bien aimé Nezir Kurtic sur le côté gauche. Il a peu apporté offensivement, mais il avait deux excuses: le fait qu’il ne joue pas sur son bon pied, déjà, mais aussi l’état du terrain, qui ne permettait pas les fantaisies. Mais il a bien tenu son couloir et a été très concentré derrière. Comme d’habitude, une valeur sûre, sans fioritures. Gros match aussi d’Hicham Bentayeb, comme toujours. Il a tout sorti derrière, il a dirigé sa défense et il a marqué: difficile de demander plus à un défenseur central.

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