«Avoir un esprit d'équipe infaillible jusqu'au bout»

Les saisons dernières se suivent et se ressemblent, se terminant inlassablement de la même manière pour Forward, toujours coiffé au poteau, aux portes de la 2e ligue inter. Troisième en 2013, finaliste malheureux l’année suivante et troisième, à nouveau, l’an dernier, Forward-Morges, actuel… troisième du groupe 1 de 2e ligue, ne connaît que trop bien les places d’honneur.
À l’inter-saison, le club s’était pourtant donné les moyens de passer ce cap, d’atteindre l’objectif avoué que constitue cette promotion, en renforçant son effectif avec les arrivées, notamment, de Sonny Kok, Cristovao et Daniel Escobar. Le résultat? Il est bon, voire même très bon. Meilleure attaque, avec plus de 3 buts inscrits par match, et deuxième meilleure défense, avec seulement 11 goals encaissés en 13 matches, les Morgiens affichent des statistiques impressionnantes.
Impressionnantes, certes, mais pas suffisantes, tout de même, pour se débarrasser de cette troisième place qui leur colle à la peau. À mi-parcours, Christophe Ohrel, entraîneur, et Mickael Peixoto, capitaine, reviennent sur le premier tour de leur équipe et nous délivrent un message optimiste pour la suite.

Plus d’expérience que de frustration

Rebondir, malgré l’échec, rebâtir puis repartir pour une nouvelle saison, une nouvelle année entière. S’il y a bien une qualité que l’on peut louer à Forward, c’est cette force de se reconstruire chaque été, malgré la frustration que peuvent engendrer les résultats cités précédemment. Une situation qui, pourtant, ne semble pas démesurément compliquée à gérer à en entendre les mots d’un des piliers de l’équipe, Mickael Peixoto, qui, il est bien de le mentionner, est arrivé au club il y a à peine plus d’un an: «C’est sûr qu’il y a un peu de frustration, on est des compétiteurs, on souhaite repartir de chaque match avec une victoire, on joue pour gagner. Mais on sait également que ce n’est pas toujours possible, alors, chaque échec, on le prend comme une occasion de faire mieux, d’acquérir de l’expérience». Un discours qui ne diffère pas beaucoup de celui de son entraîneur: «Frustrant? Je ne sais pas… C’est clairement pas ce qu’il y a de plus agréable. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on progresse!».

Les confrontations directes, mais pas que…

«Un groupe s’est détaché et on en fait partie. Maintenant, le championnat va se jouer à quatre équipes». Ce n’est pas sur ce coup qu’on contredira l’expérimenté Christophe Ohrel, tant un fossé semble, effectivement, séparer le quatuor de tête de ses poursuivants. Pour preuve, déjà 7 points distancient Montreux, 4e (à 6 points du leader), de Terre Sainte, 5e, et aucune équipe entre la 5e et la dernière place ne possède un goal-average positif. «Tout va se jouer aux confrontations directes, poursuit l’entraîneur. Évidemment, il ne faudra pas perdre de points en chemin, mais on sait déjà que sans de bons résultats contre nos adversaires directs, on peut dire «adieu» aux deux premières places».
«Certes les parties de haut de tableau auront une importance particulière, mais, pour moi, le championnat va surtout se jouer dans les derniers matches face aux équipes du bas, qui devront peut-être sauver leur peau, nuance, quand à lui, le capitaine. Je sais que ça fait cliché, mais on va devoir prendre match après match, car chacun risque de peser lourd dans la balance au final». Rappelons, tout de même, que sur 10 points égarés en chemin, 8 l’ont été face aux trois autres équipes de tête… Il va sans dire qu’il faudra impérativement mieux négocier ces rencontres fatidiques à partir du mois de mars.

Le retour des blessés pour faire oublier Kok et Kennedy

L’hiver du côté de Forward n’est pas des plus mouvementés. À vrai dire, seuls deux départs viennent noircir la liste des transferts, mais quels départs! Celui de Kennedy Matos, titulaire dans les buts durant l’intégralité du premier tour, en partance pour Yverdon, ainsi que celui de Sonny Kok, buteur ô combien décisif cet automne, en direction de la 1re ligue et Stade-Lausanne Ouchy. «Je suis vraiment content pour Kok, c’est une progression logique pour lui. Je suis d’autant plus satisfait qu’il a véritablement «explosé» ici, à Morges. Je regrette un peu plus le départ de notre gardien numéro 1, mais c’est son choix, il n’y a pas à revenir sur sa décision», explique Christophe Ohrel.
Si le choix de ne pas compenser la perte de deux atouts indéniables de l’équipe par de nouveaux joueurs peut paraître étonnant, sachant que le club vise la promotion, il l’est nettement moins pour l’homme fort de Forward: «C’est ma volonté de garder le groupe le plus intact possible, je suis très satisfait de l’attitude de mes gars jusqu’à maintenant. On pourrait croire que ces deux départs ne vont pas être compensés, mais c’est faux, ils le seront par l’équipe elle-même. On a dû composer avec beaucoup de blessés durant le premier tour. Je pense, par exemple, à Raphaël Cand, à Saimon Loche ou à certains renforts arrivés cet été. Avec la réintégration de ces joueurs au sein du groupe, on vaut largement l’équipe de la première partie de championnat, croyez-moi».

«Ne pas se laisser aller aux individualités»

Si ce championnat ne manque déjà pas de piquant, le défi que semble se lancer Christophe Ohrel pour le second tour ajoute encore un intérêt supplémentaire à ce groupe passionnant. Les paroles de Mickael Peixoto, elles, ne font que confirmer qu’il faudra suivre de très, très, près ce qu’il va se passer entre Morges, le LUC, Genolier-Begnins et Montreux ce printemps: «Les deux équipes de tête nous sont assez différentes, mais chacune excelle dans son style. Pour moi, le LUC reste le favori, même si j’estime que si l’on s’appuie sur notre qualité de groupe uni, qu’on ne se laisse pas aller aux individualités et avec le retour de nos blessés, on est au même niveau. Mais pour ça, il faudra jouer avec un esprit d’équipe infaillible jusqu’au bout et ne pas faire craquer, une nouvelle fois, l’infirmerie».
«Les blessés, c’est certain, il faudra les éviter, conclut, pour sa part, Christophe Ohrel. Mais mon souhait le plus cher, c’est qu’on laisse les 22 joueurs présents sur le terrain s’exprimer, et que personne ne vienne biaiser le résultat ou décider du sort de la rencontre, à part eux. Ce qui n’a, à mon sens, pas toujours été le cas au premier tour… Il en va de l’intérêt même de ce championnat».

Un article rédigé par Florian Vaney

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