Antonio D’Attoli veut construire les bases d’un avenir solide pour les Azzurri

Le président des Azzurri 90 est un homme ambitieux, et son parcours professionnel parle pour lui. Fondateur d’AD Conseils en 1994, une société d’assurances qui a pris ses initiales, il est aujourd’hui un acteur qui compte dans ce milieu. Il n’a pas créé les Azzurri 90, mais les a d’ores et déjà amenés à un niveau jamais atteint: la 1re ligue. Pour la première fois depuis le FC Folgore Lausanne dans les années 80, une équipe de 1re ligue va être amenée à jouer à Chavannes-près-Renens. Mais Antonio D’Attoli ne veut pas s’arrêter là. Son projet avec les Azzurri est solide et il entend bien laisser une trace, qui ne soit pas celle d’une étoile filante. Interview.

Antonio D’Attoli, trois promotions en une année pour vos trois clubs! La saison parfaite?

Oui, forcément, je suis satisfait. Vous l’avez dit dans un de vos articles, il n’y a pas que la première équipe qui compte. Nous sommes désormais le deuxième club lausannois, derrière le LS. Nous voulons encore nous développer, mais ce que je sais, c’est qu’il y a encore du travail.

A quel niveau?

Sur le terrain, mais aussi en dehors. Nous n’avons pas de terrain, pas de buvette. Les choses sont en train de changer. Les dernières discussions avec la Ville de Lausanne sont enrichissantes. Des travaux vont être effectués à Chavannes-près-Renens. Nous pourrons y avoir une buvette, des vestiaires. Les gros travaux vont débuter au mois de novembre, mais des aménagements seront déjà effectués dans les prochaines semaines. Nous jouerons donc à Chavannes, c’est une certitude, nous avons eu la licence de la 1re ligue.

On a entendu parler d’un déménagement à Renens, ou à Vidy…

Oui, nous avons discuté avec beaucoup de clubs, je n’ai rien à cacher. Ce n’était pas sûr que nous puissions jouer à Chavannes, donc nous avons cherché une solution. Mais nous sommes heureux de rester jouer ici, c’est désormais officiel.

Plus globalement, pourquoi avoir choisi spécialement Azzurri pour construire ce projet? Est-ce dû à vos origines italiennes?

Non, pas spécialement. En fait, au début, je devais reprendre Renens. J’étais tout prêt de le faire! J’ai joué là-bas en juniors, j’y ai été champion suisse avec les A Inter. Finalement, j’ai pris les Azzurri, et oui, c’est quelque chose de spécial, bien sûr. Il y a ce drapeau, toute la symbolique derrière. Azzurri, c’est comme Ferrari, c’est un mythe. Avant, ce club s’appelait le Sporting 62. La création d’Azzurri 90 LS remonte à 1990, comme son nom l’indique. C’était l’année du Mondial en Italie. Nous avons été champions de 3e ligue en 1994… J’y ai joué, j’y ai été entraîneur, puis entraîneur-président.

Vous attendez cette question, elle devait forcément arriver, mais on vous la pose en tout début d’interview… Jusqu’où voulez-vous aller avec les Azzurri?

Mon rêve, c’est de toucher la Challenge League. Vous imaginez, prendre un club de 3e ligue, et l’amener en deuxième division? On vient de faire trois promotions de suite, on ne veut pas s’arrêter là.

Justement, vous anticipez notre question suivante… Vous venez de faire trois promotions de suite, dont deux avec Jean-Philippe Karlen. Vous vous êtes séparé de lui, après deux saisons parfaites. Vu de l’extérieur, on le prend pour un coup d’arrêt. Quelle est votre position à ce sujet?

Jean-Philippe Karlen nous a fait monter en 2e ligue inter, et en 1re ligue. Il fait partie de l’histoire des Azzurri. Personne ne lui enlèvera ça, et surtout pas moi. Mais je vous redis ce que je vous ai dit il y a quelques semaines, au moment de l’annonce de son départ: il s’est passé quelque chose entre le président et l’entraîneur. Notre relation ne pouvait plus être la même.

Quoi?

Je ne vous le dirai pas. Ce n’est pas quelque chose de privé entre lui et moi, mais c’est entre le président et l’entraîneur. Aujourd’hui, nous allons de l’avant avec Patrick Isabella, et je suis convaincu d’avoir fait le bon choix. Je lui souhaite la bienvenue chez nous et me réjouis de la collaboration entre nous.

Etes-vous satisfait de votre recrutement?

Oui, je crois. On ne veut pas tout chambouler, et on l’a prouvé. On garde nos deux gardiens, Damien Djuric et Marco Grosso, qui nous ont fait monter. Marco a été parfait toute la saison, et Damien a fait une très bonne fin de championnat. Après, bien sûr qu’on avait envie de se renforcer, et on l’a fait, mais assez intelligemment je crois.

Monter toutes ces ligues, aller en Challenge League, un club porté par un président ambitieux… Ce parcours fait penser un peu au celui du FC Le Mont-sur-Lausanne. Partagez-vous ce constat?

Oui, je pense. Le chemin qu’a fait Le Mont m’inspire. Nous sommes concurrents aujourd’hui, même si nous avons encore une ligue de retard, mais j’espère bien combler cet écart très vite. Un club, c’est un tout, mais il doit être porté par un président, vous l’avez dit, et je suis d’accord. On doit être fiers de ce qu’on fait, et on doit avoir la passion. Si vous n’avez pas un président passionné, vous n’avez pas un grand club. J’ai écrit à Nuki John, le président de Dardania, après leur promotion. Je sais ce que c’est, de monter. Je sais ce que cela veut dire, de travailler pour son club. Je respecte beaucoup ces présidents, comme Serge Duperret, Nuki John et Alfonso Forgione en un mot, les gens qui s’investissement pour leur club.

Vous savez forcément que les gens parlent beaucoup de vous, et pas forcément en bien. Dans le petit monde du football vaudois, vous êtes parfois pointé du doigt. Comment le vivez-vous?

Je sais que je suis critiqué. On me dit que chez nous, il y a beaucoup d’argent… Les vrais chiffres, je les connais. Mais je laisse dire. Cela énerve pas mal de gens que des joueurs préfèrent venir chez nous que chez eux. Il faut bien qu’ils trouvent une raison et, plutôt que de se demander pourquoi personne ne vient chez eux, ils préfèrent se demander pourquoi ils vont chez les autres. Qu’est-ce que je peux y faire? Mon grand-père disait: "Tant qu’on parle de toi, que ce soit en bien ou en mal, c’est magnifique". Cette phrase m’a marqué. J’entends quelques personnes dire que je suis le "Constantin vaudois". Nous ne sommes pas au même niveau, mais je ne peux pas dire que la comparaison me déplaît. Monsieur Constantin est quelqu’un qui avance, qui sait prendre les décisions. Les personnes qui me disent cela pensent me critiquer, mais je le prends comme un compliment. Cela peut les perturber (sourire)

Etes-vous bien entouré? Vous êtes le patron d’une grande société d’assurances, que vous avez d’ailleurs créée, mais il faut des partenaires pour construire…

Oui, je comprends votre question, et je peux vous assurer une chose: plus vous montez, plus les sponsors et partenaires viennent d’eux-mêmes, si vous êtes crédible. Notre projet l’est. Cela fait vingt ans qu’AD Conseils existe, cela parle pour nous.

Vous êtes plein d’énergie, et tenez un peu le discours qu’avait Alfonso Forgione, président de Renens. On l’a vu il y a quelques semaines, il est épuisé… N’avez-vous pas peur que ce travail de tous les jours vous coûte trop d’énergie?

Si je devais partir un jour, je laisserai le club tout en haut et aurai préparé la transition. Il faudra que je trouve quelqu’un qui a la même passion que moi pour ce club, mais il est exclu que je ne construise rien ici. Si je pars et qu’Azzurri coule, tout ce que j’ai fait n’aura servi à rien. Je veux construire les bases d’un avenir solide.

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