Le FC Vignoble, l’autre famille de Mucho et de Bello

Ils sont au FC Vignoble ce que le Calamin et le Dézaley représentent pour le Lavaux : indissociables, indispensables et généreux. Bernard Porret et Christian Beyeler sont le ciment d’un club fondé en 1900 par quelques amis, qui ont commencé par jouer sur la place d’Armes de Cully.

Bernard Porret, dit Mucho, siège au comité du FC Vignoble depuis 1987, tout comme Jean-Michel Aulas à la présidence de l’Olympique lyonnais. Christian Beyeler, dit Bello, en fait partie depuis 1994. C’est tout dire de la passion qu’ils vouent à leur club.

« Mon surnom vient de l’époque où nous étions trois Bernard à figurer en équipe première, précise Mucho. On jouait tous en défense. Vous imaginez les complications que cela pouvait entraîner sur le terrain. C’est Marc-Henri Noverraz, dit Nono, qui m’a trouvé ce diminutif, en référence à José Antonio « Mucho » Camacho, l’arrière gauche du Real Madrid qui avait la réputation de rudoyer ses adversaires. Lors d’un match de championnat, j’ai eu le malheur de commettre une agression à la hauteur de celle perpétrée la veille par Camacho en Liga espagnole. Nono était devant son poste de télévision. Il ne m’a pas raté.»

Christian Beyeler, dit Bello, est au comité du FC Vignoble depuis 1994.

Grâce à deux copines

Lausannois pur jus, expatrié à Cully en 1977, Mucho peut s’enorgueillir d’avoir côtoyé Lucien Favre au Lausanne-Sports, en juniors. Il a également effectué un crochet par le Stade-Lausanne avant de rejoindre le FC Vignoble. Deux filles de Cully, avec lesquelles il était en apprentissage, l’ont mis sur la voie. « Comme j’avais le permis de conduire, je les ramenais chez elles le vendredi soir, ajoute-t-il. Inévitablement, je m’arrêtais au café de la Poste. J’y ai revu d’anciens amis collégiens, qui m’ont convaincu de les suivre en quatrième ligue. Le FC Vignoble venait d’être relégué. J’ai fait partie de l’un des deux « gros » transferts du club ! »

« Toujours un no 2, sauf à la maison !»

Mucho n’a finalement déménagé qu’en 1989 à Grandvaux, juste au-dessus du terrain du FC Vignoble. Auparavant, il avoue avoir souvent dormi sur place chez des copains, voire au Vieux-Moulin, haut lieu des habitudes nocturnes de l’époque. « Je n’ai qu’un regret, admet-il : celui de n’avoir jamais mis les pieds sur un terrain de deuxième ligue. J’ai pourtant failli, une fois. »

Vice-président depuis il-ne-sait-plus-quand, Mucho songe sérieusement à rendre son tablier après plus de quarante années passées au terrain des Ruvines. Pour l’heure, ce représentant en papier s’occupe toujours du calendrier des matches, des arbitres et des liens avec les autres sociétés régionales. Il officie également comme speaker. A la question de savoir si le poste de président ne l’a pas un jour ou l’autre titillé, il botte en touche. « J’ai toujours été un no 2, dans tous les domaines, sauf à la maison bien sûr », sourit notre interlocuteur.

Issu du basketball

Né à Payerne, Bello a quitté la Broye-Vully à 16 ans, afin de poursuivre ses études à Lausanne. Curieusement, il n’est pas issu du football, mais du basketball. « J’ai joué à Pully Basket, à l’époque de Gary Lawrence, souligne-t-il. Je suis venu au FC Vignoble par l’intermédiaire de Mucho. On habitait le même quartier à Lausanne. Nous sommes d’ailleurs toujours une dizaine de copains de Beaulieu, parmi lesquels Jacques Antenen, chef de la police vaudoise, à nous voir une fois par mois. On s’appelle les têtards. Je suis le seul du groupe à n’avoir jamais joué au football. »

En 1994, le FC Vignoble et ses 200 sociétaires cherchaient à étoffer son comité.  C’est tout naturellement que Mucho a songé à son pote de toujours. « Au départ, confie ce dernier, j’ai été chargé de l’entretien et du marquage des terrains, ainsi que du listing de la CVF. J’ai repris la cantine en 2011, parce qu’il n’y avait plus personne qui désirait s’y atteler.»

Ingénieur en génie civil, Bello n’a pas attendu de faire partie du comité du FC Vignoble pour traîner ses guêtres du côté de Cully. « Je venais régulièrement acheter mon vin dans la région, raconte-t-il. J’ai aussi passé un certain nombre de soirées au Vieux-Moulin. Je n’ai donc pas été dépaysé lorsqu’on a fait appel à moi.»

Bernard Porret, dit Mucho, siège au comité depuis 1987.

 

Attention aux pèdzes

Son rôle de cantinier, Bello le prend très à cœur. « C’est surtout une affaire de gestion, souffle-t-il. Il y a les heures de présence, c’est vrai. Les jours de matches, cela peut aller de 8 heures du matin à 18 heures, voire davantage s’il y a des pèdzes, comme Tété. Ce n’est pas un problème, puisque depuis 2009, j’habite tout près, dans la montée de Grandvaux.

Quant à son diminutif, Christian Beyeler le doit à son patronyme. « Dans la famille, on s’appelle tous Bello, de père en fils, détaille-t-il. A Payerne, chaque famille possède un surnom. C’est plus facile pour les différencier. J’ai ainsi longtemps reçu le courrier d’un autre Christian Beyeler.»

Mucho et Bello aiment le FC Vignoble pour l’ambiance familiale qui y règne. Les personnes qui viennent de l’extérieur sont rapidement intégrées. Ils regrettent néanmoins qu’il soit de plus en plus difficile de trouver des aides ponctuelles, hormis Tété et Pinoutche, pour ne citer qu’eux.

Police bienveillante

En couple, mais sans enfant, Mucho et Bello donnent de leur temps aux autres, et pas rien qu’un peu. Ils ont trouvé une autre famille. On ne peut que leur rendre hommage, ainsi qu’à Anne et à Charlotte, leur compagne respective.

Elles n’étaient cependant pas présentes une certaine nuit, du côté de Lutry, après une soirée arrosée au Vieux-Moulin. Interrogé par la police sur son emploi du temps, Mucho, au volant de sa voiture, a répondu  fièrement qu’il rentrait d’un match de foot. A quatre heures du matin… Le pire, c’est que ça a passé !

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