Talentueux, mais encore instables

Le Stade Nyonnais s’est présenté mardi à Donneloye avec Gentian Bunjaku et Mohammed Hashim, deux joueurs faisant partie du cadre de la première équipe. Etait aussi présent au coup d’envoi Dijamant Bega, ancien joueur de cette même première équipe. Ces trois joueurs-là faisaient figure d’anciens, puisqu’ils ont tous trois entre… 22 et 23 ans. Sinon? Un joueur de 20 ans, quatre de 18 et trois de 17! Moyenne d’âge au coup d’envoi de la II du Stade Nyonnais? 19 ans! Décidément, il y a ceux qui disent faire avec des jeunes et il y a ceux qui le font vraiment. Le Stade Nyonnais de Michel Tachet et Bruno Gorret entre véritablement dans la deuxième catégorie, sans aucune discussion possible.

« C’est la jeunesse. Il y a ses bons et ses mauvais côtés »

Oui, la II du Stade Nyonnais, néo-promue en 2e ligue, fait encore de la formation et cela a quelque chose de réjouissant. évidemment, de constater que ces « gamins » sont compétitifs dans l’élite du football vaudois, quelques semaines après être brillamment montés. Alors bien sûr, le meilleur joueur sur le terrain mardi a été Gentian Bunjaku, qui termine avec trois buts et deux assists, mais il n’a pas pu tout faire tout seul. Derrière lui, il avait une équipe, une vraie, qui aura son mot à dire dans ce championnat. Elle l’a prouvé ce mardi en allant s’imposer sur le score fou de 3-8 à Donneloye, même si elle a réussi à se faire peur par moments. « C’est la jeunesse. Il y a ses bons et ses mauvais côtés », a souri Bruno Gorret, co-entraîneur de cette formation talentueuse.

Trois buts avant de commencer à discuter

Les bons côtés, ce sont les quinze premières minutes, bien sûr. A la 12e, Nyon menait déjà 0-3 face à une défense de Donneloye dépassée. Gentian Bunjaku a frappé après 75 secondes et Ridvan Hysenaj s’est offert un joli doublé. Les jeunes Nyonnais, euphoriques, s’amusaient comme à l’entraînement. Ils ont continué pendant un quart d’heure, sans marquer, et puis ils ont voulu jouer trop facilement et ils se sont perdus. Entre la 30e et la 55e, à peu près, ils ont perdu le fil du match et laissé Donneloye revenir dans la partie. Le score à l’heure de jeu? 2-4. Et cela aurait pu être bien pire, car Robin Chabod et Labinot Morina ont eu la balle du 3-4 dans les pieds. « Et là, on ne sait jamais comment ce match aurait pu tourner », a glissé Michel Tachet, conscient des limites de son équipe au niveau du caractère.

Déjà face à Morges, le Stade Nyonnais II avait baissé de pied

Le co-entraîneur nyonnais parle d’expérience: il y a quelques jours, son équipe menait 3-0 face à Forward Morges avant de concéder le nul 3-3. Alors oui, il y a du talent dans cette formation, mais, c’est normal, elle doit encore progresser dans la tête pour éviter de se faire peur quand il n’y a pas de danger. Perdre des points deux fois de suite après avoir mené 3-0, voilà qui aurait fait tache. Cela n’a pas été le cas, parce que Gentian Bunjaku a frappé à la 56e et à la 58e, et que Nyon s’est imposé 3-8 au final, mais cela, c’est un vrai point à corriger.

Quand les jeunes Nyonnais prennent feu, cela va vite

Parce que, pour le reste, il n’y a pas grand chose à jeter. Nyon joue vite et bien, l’état d’esprit est bon et cette équipe, si elle n’est pas impressionnante physiquement, est très à l’aise techniquement. Quand les jeunes Nyonnais prennent feu, cela va vite. Par contre, quand on les empêche de jouer, ils sont un peu plus embêtés et cela s’est vu mardi, lors des vingt-cinq minutes où Donneloye a été bon. Bref, il y a encore du boulot pour Michel Tachet et Bruno Gorret, mais la II du Stade Nyonnais est sur la bonne voie dans ce championnat.

Retour réussi au centre pour Jérôme Borel

Parmi les bonnes nouvelles de ce mardi, il est important de signaler la très bonne prestation de l’arbitre central, Jérôme Borel. Arbitre-assistant au niveau supra-régional, il n’a pas été sélectionné pour aller plus haut cet été et a donc décidé de revenir au sein de l’ACVF, mais comme central. Alors, ce mardi à Donneloye, il a disputé son premier match depuis trois ans dans la peau de l’arbitre principal et s’en est très bien sorti, à notre avis. On n’avait pas trop de doute à son sujet, mais il est toujours plaisant d’écrire qu’un arbitre a été bon et cela a vraiment été le cas ce mardi, qui plus est pour une première depuis 2013.

Gentian Bunjaku sur le départ?

Un autre qui mérite des éloges s’appelle Gentian Bunjaku, auteur d’un grand match. Forcément, la 2e ligue est un niveau un peu trop facile pour lui, mais il a eu le mérite d’arriver avec la bonne attitude. Cet homme-là aime le football et ne demande qu’à jouer, quel que soit le niveau. Après avoir été humilié en cours de match par Vittorio Bevilacqua la semaine dernière (entrée en cours de match et sortie peu après…), il n’a rien dit et est allé s’asseoir sur le banc. Depuis, il joue avec la II, dans l’attente d’un départ qui va se réaliser ou pas. Le dossier est un peu complexe et la situation, pour tout dire, est un peu floue aujourd’hui. Nyon veut-il le lâcher? Sinon, va-t-il rejouer avec la première équipe de Colovray, lui qui a toujours été exemplaire en jaune et noir? Difficile à dire pour l’instant, mais une chose est sûre: les clubs intéressés à l’accueillir ne manquent pas, lui qui reçoit des téléphones de tous les côtés ces derniers jour.

Mais où est passé le FC Donneloye de la saison dernière?

Un mot sur Donneloye pour finir? On a hésité entre ne rien dire ou en dire trop, mais on va finalement opter pour l’entre-deux: en jouant comme cela, cette équipe a du souci à se faire. Les départs de quatre joueurs majeurs (Abraham Keita, Sacha Margairaz, Hervé Vallotton, Dominique Menana) sont une chose, d’accord. Mais cela n’explique pas tout et surtout pas l’état d’esprit aperçu ce mardi soir au Terrain Dany-Gavillet. Où est passée l’équipe solidaire et déterminée qui a obtenu la montée en 2e ligue et qui a, dans le même temps, remporté le prix fair-play au niveau suisse? Les joueurs du FC Donneloye, on l’écrit gentiment, vont devoir réagir, tant avec leurs pieds qu’avec leurs têtes, parce que s’ils continuent à montrer ce qu’on a vu en deuxième période face à Crans et pendant 70 minutes ce mardi face au Stade Nyonnais II, ils vont retourner assez vite en 3e ligue, en ayant passé une année-galère à ne prendre aucun plaisir à jouer au football. Et ce n’est pas exactement pour vivre cela qu’ils sont montés en juin dernier.

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