« Je rêve de jouer en Allemagne ou en Angleterre »

C’est une Sandrine tout juste de retour à Zurich pour rejoindre son club qui nous reçoit pour une interview. Depuis son arrivée au FC Zurich Frauen, Sandrine Mauron a remporté deux championnats et deux coupes de suisse. Elle a notamment disputé les trois finales (Zurich a perdu la dernère) et est la seule joueuse à avoir marqué un but dans chacune de ces finales. Titulaire indiscutable au milieu du terrain, la jeune vaudoise est invitée à disputer la Coupe d’Europe avec l’équipe de Suisse. Une expérience qu’elle nous raconte avec simplicité et lucidité.

A quand remonte ton premier appel en équipe de Suisse ?

J’étais en M19 et on m’a appelé pour participer à un camp à Fribourg, j’ai eu une petite blessure qui m’a empêché de participer et puis c’était l’année de la coupe du monde. J’étais de piquet. Et là j’ai enfin pu rejoindre le groupe pour cet euro.

Titulaire indiscutable en club, comment vit-on une participation dans un groupe de 23 sans jouer une minute ?

Les rassemblements avant l’euro nous aident à trouver les automatismes, et il y a 23 joueuses dans la liste, on sait qu’on ne va pas jouer tout le temps, voir pas du tout mais il faut se tenir prête pour chaque occasion. Je n’ai pas eu de temps de jeu mais j’ai vraiment pu profiter de cette expérience. On est avec l’équipe à 100% même si on est sur le banc. Il y aura certainement d’autres occasions comme la coupe du monde 2019.

Face à l’équipe de France on a le sentiment que la Suisse est passé de très peu à côté de l’exploit, que s’est-il passé ?

Pendant le match on a eu toutes les émotions possibles. Déjà le carton rouge, (Ndlr : faute de dernier recours de la Française Eve Perisset à la 17e) puis on marque sur le coup franc. Malgré cela, les Françaises nous ont dominées tout au long de la rencontre. On subissait, mais on y croyait et puis en fin de match on concède un coup franc sur une faute qu’il ne fallait clairement pas commettre. Et peut-être aussi une erreur de notre gardienne sur la trajectoire (malgré deux parades décisives en première mi-temps). Ce but tombe mal, il reste moins de vingt minutes. C’est très décevant on était très proche de se qualifier mais je crois que c’est vraiment le premier match face à l’Autriche qu’on a raté. On devait prendre les trois points ou au minimum un.

Vous dominez le football suisse et faite partie des meilleurs joueuses du pays, pourtant en Champions League, la débâcle face à Lyon en novembre 2016 (défaite 8-0) semble démontrer une sacrée différence de niveau entre les deux pays, comment expliquer cela ?

Après le match, c’est la grosse claque, ce sont toutes des joueuses professionnelles ou très expérimentées, c’est l’une des meilleures équipes d’Europe, ce n’est pas pour rien qu’elles survolent le championnat français et la Champions League. En suisse le professionnalisme n’existe pas encore dans le football féminin. Alors qu’en France ce sont des clubs formateurs avec des contrats pros pour les joueuses qui se démarquent. C’est encore plus flagrant entre le football suisse alémanique et romand. Les joueuses sont obligées de venir ici (Ndlr : Zurich) pour progresser, puis ce sont dans les autres pays que les meilleures joueuses se forment. Il y a qu’à regarder dans l’équipe de suisse, elles évoluent presque toutes dans les championnats étrangers. Et en Suisse il n’y a pas de salaire, il n’y a pas d’argent qui circule dans le football des femmes.

Vous voudriez jouer à l’étranger ?

Pour l’instant il n’y a pas de réelle opportunité et j’ai encore une année d’apprentissage avant d’avoir mon CFC mais je rêve de rejoindre un championnat professionnel comme la Bundesliga ou le championnat anglais. Et ce n’est pas une question d’argent c’est vraiment la possibilité de progresser et peut-être vivre du football.

Un club en particulier ?

Il y a toujours des clubs qui font rêver mais on ne sait jamais où est-ce qu’on va pouvoir jouer. En Angleterre, je peux citer Arsenal ou Chelsea. En Bundesliga il y a le Bayern et Wolsfburg avec les Suissesses qui y jouent mais d’avoir pu parler avec Ramona (Ndlr : Ramona Bachmann, joueuse de l’équipe suisse évoluant à Chelsea) on se rend compte que les infrastructures et les conditions sont formidables, elle nous a expliqué des détails au sein du groupe et ça donne vraiment envie.

Quel objectif avec le FC Zurich cette saison ?

On a les qualifications pour la Champions League dans deux semaines en Slovénie. Notre objectif c’est de passer ces tours (Ndlr : système de phase de poules pour se qualifier pour le tour final), et avec l’effectif que l’on a, cela semble réalisable. Je pense que l’on devrait au moins atteindre les huitièmes de finale comme l’année passée.

Quel est votre désir pour cette saison ?

J’ai vraiment envie qu’on se qualifie pour la Champions League et qu’on réalise un nouveau doublé coupe et championnat.

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