«On se prend quand même assez vite au jeu!»

Julien Maendly a 26 ans et il est le co-fondateur du Red-Yellow Fanatic Kop, le très officiel fan-club du FC Lonay, qui accompagne l’équipe à chaque match de la I, leader de son groupe de 4e ligue. Interview exclusive.

Julien, quel âge a le RYFK?

Trois ans. A la base, on est un groupe de potes qui se réunissait le dimanche au match du FC Lonay. C’est l’idéal pour décuver du samedi soir. Il y a le grand air, les copains.

Et puis?

Et puis des amis d’amis sont venus se greffer autour de Philippe Agassiz et de moi, les deux co-fondateurs du fan-club. C’est venu gentiment, on a décidé de se choisir un nom. Bon, on a pas été chercher bien loin. Le LS a le Blue White. Nous, on est le Red-Yellow, les couleurs de Lonay. Au début, on a même fait des assemblées générales, mais c’était plus pour déconner. Et on a pris les choses de plus en plus sérieusement.

C’est-à-dire?

On a des banderoles, on chante. On supporte l’équipe, quoi!

Vous êtes des membres du BWFK?

Non! Seulement Lonay!

Etes-vous des joueurs du club? Genre des gars de la II ou de la III qui venez encourager la I?

Non, pas du tout. C’est la particularité, justement. Philippe et moi n’avons vraiment aucun lien avec le club, mis à part que ce sont des amis à nous qui sont sur le terrain. Parmi nos membres, certains ont joué en juniors, mais ils ne sont plus actifs.

Combien de membres avez-vous?

Nous sommes 20. Mais on n’est jamais ce nombre-là au match. Lors de la première partie de l’année, face à UPM, nous étions 16 ou 17, la meilleure affluence de l’histoire du kop. On a mis le feu. En plus, on a eu droit à une victoire 7-2. Le bonheur. Nous n’étions pas très assidus au premier tour, mais cet hiver, on a remobilisé tout le monde.

La moyenne d’âge du groupe?

26 ou 27 ans, je dirais.

Avez-vous des chants spécifiques?

Bien sûr. On a été séduits par un chant en particulier, celui du club bosniaque de Banja Luka. Ils avaient joué à l’époque face au LS et on a adopté une de leurs mélodies, que l’on adapte. C’est vite devenu un hymne. Mais on a un répertoire quand même varié. Lors du dernier match, on a chanté pour l’entraîneur Serge Limat. Il y a des bruits qui courent comme quoi il arrêterait à la fin de la saison (lire ici). Mais nous, on veut qu’il rempile. Alors, on chante pour lui, pour qu’il sache que les fans ne veulent pas qu’il stoppe sa carrière.

Le matériel, vous le confectionnez comment?

Nous-mêmes. On est structurés, on a un responsable merchandising. Il a déjà fini une écharpe, il y en a une autre qui arrive. On a des t-shirts et une banderole avec notre slogan: « En Faclay, c’est foot champagne ».

Visez-vous le Grand Chelem, c’est-à-dire assister à tous les matches de la saison?

On essaie, mais on ne veut pas mettre trop de pression sur nos membres. Moi, ça va, j’habite à 100 mètres du terrain et en 4e ligue, les déplacements ne sont pas trop compliqués. Nous, ce qu’on aime, c’est ça, le foot-talus, sans pression. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai accepté de répondre à votre interview, au nom des membres. On ne cherche pas la médiatisation, mais venant de vous, qui défendez ce football-là, ça nous fait plaisir.

Vous auriez refusé les sollicitation du « Matin » ou de « 20 minutes »?

Je pense, oui.

Etes-vous le président du RYFK?

Non, c’est une condition chez nous! Il n’y a pas de président, pas de leader. Par contre, on a un responsable médias qui tient notre site internet, un responsable merchandising, un responsable sécurité.

Pour prévenir les risques de fight avec les ultras adverses?

C’est plus pour nous cadrer nous-même! Mais bon, nous, on insiste plutôt sur le fair-play, je dois dire. On applaudit tout le monde, y compris l’adversaire. Contre UPM, on a même vu certains de leurs joueurs sourire après le match, alors qu’ils venaient de prendre 7-2. Je crois qu’ils ont apprécié notre prestation!

Lonay joue la promotion cette saison, on imagine que ça vous plaît?

Pas au début. On a dû s’y faire.

Pardon?

RYFK_01On adore la 4e ligue, en fait. Nous, on a toujours mis la pression sur les joueurs pour qu’ils finissent vice-champion d’automne. C’est notre objectif. Cette année, ils ont fait champions d’automne et on sent venir la promotion. Je dois dire qu’on était un peu déçus, mais on a eu une rencontre avec le comité et ils nous ont convaincus. Les joueurs, le staff et le comité veulent monter. C’est notre rôle de supporters de les suivre. S’ils veulent y aller, on les accompagnera.

La 3e ligue, ça ne vous plaît pas? C’est trop foot-business?

Il y a un peu de ça… Bon, je pense que ça va encore. Après, il ne faudrait pas aller plus haut. On tient à notre talus. D’ailleurs, Lonay a joué le dernier match en noir, ça a un peu fait grincer des dents chez nous.

Pourtant, le président Vincent Antonioli nous a toujours dit qu’il se battrait pour que le rouge et le jaune soient les couleurs du club (lire notre interview ici)! 

Oui et c’est important pour nous! Un match en noir, ok, mais on est rouge et jaune! Red Yellow!

Les joueurs apprécient vos efforts?

Je crois qu’ils se rendent compte qu’ils ont de la chance, oui! Ils nous le rendent bien. Après chaque match, ils nous paient une caisse de bière en récompense de nos efforts.

C’est la moindre des choses?

Je crois, oui.

Bon, on est d’accord que tout ça, c’est du 2e degré?

J’aurais tendance à vous répondre oui, mais l’honnêteté me pousse à vous répondre qu’on se prend quand même assez vite au jeu! Disons que c’est 2e degré au premier degré. Enfin, un truc du genre.

Retrouvez toute l’actualité du Red Yellow Fanatic Kop sur son site internet.

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