«On est capables de tout, y compris de mettre la folie nécessaire»

Bavois est en play-off! Marco Malgioglio et ses copains vont recevoir Münsingen ce mercredi à 20h pour le match aller du premier tour. Inattendue, la qualification des Bavoisans? Pas du tout pour Bekim Uka, qui a accepté avec sa courtoisie habituelle de répondre à toutes nos questions à quelques heures d’accueillir les Bernois, leaders du groupe 2.

 

Coach, le FC Bavois a réalisé une fin de tour magnifique, vous arrivez en pleine forme pour les finales!

Ça va mieux, c’est vrai! On a eu cet affreux passage à vide, puis la bonne réaction au bon moment. Tout le monde pensait que les défaites face à Signal Bernex (0-1) et Naters (5-3) avaient laissé des traces, mais tout a complètement tourné lors du match à Team Vaud (0-3). Si on n’avait pas gagné ce match, tout aurait été très différent, je pense.

Et là vous enchaînez avec trois belles performances, face à Fribourg (3-2), Azzurri (2-2) et Echallens (4-3), qui vous offrent les finales! Comment ce FC Bavois peut-il passer de ce que l’on a vu face à Bernex, qui était misérable, à ce que vous avez montré dans ces trois matches?

On a eu une discussion après le match de Bernex, qui était vraiment une mauvaise prestation de notre part. Je ne veux pas minimiser les mérites de notre adversaire, qui a fait un bon match, très solide, mais ce que l’on a montré ce jour-là était insuffisant. Et même à l’entraînement, les jours d’avant! Ce n’était pas juste un match raté, c’était plus profond que ça.

En clair?

On n’arrivait même pas à poser le jeu à l’entraînement! Vous savez comme on joue, avec un jeu posé, mais qui va vite devant. En match, il y a un adversaire, ça ne peut pas toujours passer et on a le droit d’être moins bons de temps en temps. Mais quand les passes n’arrivent même pas à l’entraînement, c’est qu’il y a un souci. ll fallait trouver des solutions pour sortir de ce qui était véritablement une crise.

Et alors, quelles solutions avez-vous trouvé?

En fait, on a décidé de surprendre tout le monde. Le lundi après Bernex, les joueurs sont arrivés la tête baissée, sûrs que le président et moi allions leur faire la gueule. Mais là, j’ai décidé de positiver, justement, et je sais que cette réaction les a beaucoup surpris. Je leur ai rappelé qu’ils devaient prendre du plaisir à jouer, qu’ils devaient retrouver la confiance, et qu’ils avaient de la qualité. Beaucoup de qualité!

Juste ça?

Ça, ce sont des mots. Ensuite, on a bossé. Je leur ai dit qu’il n’y a qu’en travaillant qu’on y arriverait. Et puis, le week-end, on est allés gagner à Team Vaud, un match qui pour moi est le tournant de la saison. On a bien joué, mais on a eu de la réussite, j’en suis conscient. Tout s’est bien imbriqué, on a eu un peu de chance, on a gagné sans prendre de but, et tout d’un coup, les nuages ont disparu.

Après Bernex et Naters, tout le monde vous avait enterré… Et vous, vous y croyiez encore, à ce moment-là?

Evidemment. Il suffisait de regarder le classement.

Oui, d’accord, mais en regardant le terrain…

Ecoutez, on était toujours bien placés, même en ayant très mal joué. Mais les autres aussi perdaient des points! Stade-Lausanne est parti loin devant, d’accord, mais on voyait que La Chaux-de-Fonds ne gagnait pas toujours, qu’Azzurri et Yverdon non plus… On a toujours été en bonne position, donc bien sûr que j’y croyais. Il fallait simplement trouver les solutions et on l’a fait, également grâce à un petit peu de réussite aussi. On a retrouvé la sérénité, mais cela tient à peu de choses, finalement.

Comme contre Echallens, où vous menez 2-0, puis êtes menés 2-3 avant de gagner 4-3!

Bon, on peut dire qu’on a eu du caractère aussi! Contre Azzurri, on domine toute la première période avant de perdre 2-0 et on revient à 2-2. Contre Echallens, de nouveau, superbe première mi-temps, avant un passage à vide et une victoire. Donc cela veut dire qu’on a de la qualité et du caractère. Mais aussi qu’on a des points faibles…

 

Coach, vous savez ce que les gens disent à propos d’une éventuelle montée…

Oui, et je savais que cette question allait arriver.

Donc, on vous la pose: le FC Bavois veut-il monter en Promotion League?

J’entends ça de tous les côtés, comme vous apparemment. Tout le monde me dit: Azzurri et Yverdon veulent monter, Stade et Bavois pas forcément.

Votre réaction?

Je rigole. Moi, vous savez, je ne vais pas faire le tour des buvettes ou des journaux pour dire que Bavois veut absolument monter. Vous m’appelez, je vous réponds bien volontiers. Mais ce n’est pas moi qui vais me promener avec un t-shirt: « Bavois en Promotion League ».

Alors, on vous repose la question: voulez-vous aller dans cette ligue?

J’ai faim de victoires, je ne me contente jamais de ce que j’ai. De nouveau, on me dit qu’Yverdon est ambitieux, qu’Azzurri est ambitieux et j’ai l’impression que Bavois est juste là pour participer. C’est le gentil club qui doit faire quatrième et être content. Ce n’est pas mon avis. Déjà, il fallait arriver là, en finales. Ce championnat de 1re ligue, il est dur, il est compliqué. On a mérité notre place, on est devant les autres. L’année passée, déjà, on est passé tout près. Cette fois, on a réussi.

Donc la saison est finie?

Absolument pas. Il nous reste quatre matches à gagner. Mais je sais ce que cela demande de gagner ces matches-là, je l’ai fait avec Baulmes.

Qu’est-ce qu’il faut, alors?

Il faut être déterminé, très déterminé. Physiquement, il faut être à 100%, Il faut être là, très fort, avoir de la chance et de la réussite aussi. A Baulmes, cette année-là, tous les paramètres étaient de notre côté et on avait quand même souffert!

Comme face à Kreuzlingen, c’est juste?

On avait fait un super match là-bas et on était rentrés avec la tête gonflée. On avait failli se la ramasser chez nous, on avait fini par passer, mais c’était très chaud. Ce que je sais, c’est que ces deux semaines s’annoncent très compliquées et qu’il va falloir être super-costaud pour passer.

Vous vous voyez donc coacher en Promotion League dans deux mois?

C’est un saut, tout le monde en est conscient. Le président en est conscient, les joueurs savent ce que cela représente aussi. Mais c’est le même problème pour tout le monde et je vous dis sincèrement que cela m’énerve un tout petit peu que l’on pense que ce sera plus dur pour Bavois que pour les autres. Je vous le dis avec le sourire, mais fermement.

Donc vous en avez parlé avec le président Jean-Michel Viquerat?

Mais on en a déjà parlé il y a 18 mois, quand on était en bonne position à l’hiver 2014-2015, on n’a pas attendu que vous me posiez la question. On sait que la trêve estivale est courte et que mettre toute une structure de Promotion League en place est compliqué. On peut prendre un peu d’avance, mais on ne peut pas tout prévoir à 100%, même si on a déjà discuté avec les joueurs, c’est sûr.

Actuellement, vous vous entraînez trois fois. Vous allez passer à quatre si vous montez?

C’est possible. Ce qui est sûr, c’est que tout le monde continuera de travailler à 100%, il n’y aura pas d’entraînements le matin ou ce genre de choses.

Que pouvez-vous nous dire sur Münsingen?

Ils ont de grands gabarits devant, dont leur avant-centre Patric Gasser, un sacré joueur. Je les ai un peu suivis ces dernières semaines, je sais qu’ils ont de la vivacité sur les côtés et que c’est une équipe très athlétique. J’ai eu mes renseignements par d’autres entraîneurs, je sais ce que je veux savoir. Et ils ont leur mythique entraîneur, Kurt Feuz, il est là depuis 32 ans!

C’est quelque chose qui nous a toujours bluffé chez vous: vous connaissez ultra-précisément le contingent de chaque équipe du groupe 1, et vous savez beaucoup de choses partout. Si on vous parle d’un remplaçant de Lancy, vous le connaissez parfaitement. Vous êtes monté en 1re ligue avec Bavois et depuis, vous avez fini 4e et 3e. Bekim, sincèrement, vous n’avez pas l’impression de ne pas être reconnu à votre juste valeur, des fois?

Pfff… Aucune importance. Je suis comme Bavois, je ne parle pas haut et fort, mais je fais. Question suivante.

Vous avez prolongé à Bavois, c’est juste? 

Oui, tout le monde est d’accord. Il faut croire que vous avez raison, ils doivent être un peu contents de moi (rires).

Bon, le programme de la semaine?

On s’entraîne lundi et on a congé mardi, pour gagner un peu de fraîcheur. On reçoit Münsingen mercredi. Ensuite, on verra. Peut-être entraînement vendredi et samedi matin, puisqu’on se déplace dimanche à 14h30 là-bas, mais c’est encore à définir.

Vous aurez tout le monde à disposition?

Par rapport aux dernières sorties, Marco Malgioglio est toujours un petit peu blessé. Disons qu’il est incertain. Sinon, Christopher Meylan est lui toujours blessé.

Alors, coach, en route pour la Promotion League?

J’ai un bon sentiment. Les plus anciens, ceux que l’on pourrait croire en bout de course, m’ont dit que c’était possible, qu’on pouvait le faire. J’ai envie d’y croire. Je sens que l’on est capables de tout, y compris de mettre la folie nécessaire, comme face à Echallens. Oui, on peut le faire.

 

Premier tour

Mercredi 1er juin

United Zurich – Stade-Lausanne-Ouchy

Bavois – Münsingen (20h)

Delémont – Baden

Grasshopper II – La Chaux-de-Fonds

Samedi 4 et dimanche 5 juin

Stade-Lausanne-Ouchy – United Zurich (samedi à 17h)

Münsingen – Bavois (dimanche à 14h30)

Baden – Delémont

La Chaux-de-Fonds – Grasshopper II

Deuxième tour

Mercredi 8 juin

Bavois ou Münsingen – Delémont ou Baden

Grasshopper II ou La Chaux-de-Fonds – United Zürich ou Stade-Lausanne-Ouchy

 

Samedi 11 juin

Delémont ou Baden – Bavois ou Münsingen

United Zürich ou Stade-Lausanne-Ouchy – Grasshopper II ou La-Chaux-de-Fonds

Match de barrage

Jeudi 16 juin

Match de barrage entre les deux perdants des finales. Le vainqueur sera promu en Promotion League.

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