«On a levé les incertitudes»

On a longuement hésité au moment de choisir vers quel Veveysan nous tourner pour lui poser nos questions, à l’issue du match ayant opposé le VS à YS (lire ici). Il faut bien dire que tous, à leur manière, avaient activement participé à la très belle performance, en ouverture de saison, du néo-promo en 1ère ligue. Ce sera finalement Ange Nsilu. Le nouvel attaquant de Vevey a réalisé un match plein, en plus d’être un véritable cauchemar pour l’arrière-garde yverdonnoise. Le Congolais a égalisé de jolie manière, de la tête, au meilleur moment, soit juste avant le retour au vestiaire et n’a cessé ses efforts qu’au moment de céder sa place, en toute fin de match, à Stephan Cando. Ange Nsilu est peut-être l’une des seules recrues du VS cet été, mais il n’a pas eu besoin de plus d’un match pour prouver que sa venue à Copet n’était pas anodine. Après une saison un peu plus compliquée entre Yverdon et Azzurri, l’homme a à cœur de satisfaire son âme de compétiteur sur la Riviera, car il sait pertinemment que son nouveau club peut faire beaucoup mieux que d’assurer le maintien. Le buteur est à Vevey pour se faire plaisir et il semble que la confiance l’y a accompagné. Interview.

 

Ange, ce soir il y a, d’un côté, l’excellente performance de Vevey pour son premier match en 1re ligue, et, de l’autre, le 2-2 encaissé à la 83e. Personnellement, vous penchez plutôt à gauche ou à droite?

En ce moment même, c’est la frustration de l’égalisation qui l’emporte. Après avoir effectué un tel match, avoir tant donné… Se faire rejoindre à la fin, c’est dur! D’autant plus que les deux buts qu’on encaisse viennent d’erreurs d’inexpérience.

C’est l’inexpérience qui vous coûte deux points, aujourd’hui?

Pour être honnête, il y avait encore pas mal d’incertitudes dans le vestiaire avant ce match, concernant ce qu’on serait capables de faire à ce niveau. Celles-ci venaient principalement des joueurs les plus jeunes, et c’est bien normal. Aujourd’hui, même si on perd deux points, on a tous vu ce qu’on est capables de faire en 1re ligue et on a levé les incertitudes qui régnaient encore dans le vestiaire. Il n’y a aucun doute, cette performance nous sera bénéfique.

Apporter cette expérience, cette sagesse, ce sera votre rôle?

Je vais faire mon possible de ce côté-là, oui. C’est vrai que le groupe est jeune et entre un peu dans l’inconnue aujourd’hui. Ça va être notre devoir, avec des joueurs comme N’diassé (N’diaye), Moustapha (Dabo) ou Mickael (Castejon) de les encadrer pour qu’ils suivent la meilleure direction possible, car ils sont vraiment talentueux.

Typiquement, dans un match comme aujourd’hui, quel a été votre message?

J’ai immédiatement senti qu’ils étaient friables, en face, après tout juste quelques minutes de jeu, et qu’on avait la place pour faire quelque chose. J’ai essayé de faire passer le message à tout le monde pour se rendre compte qu’on n’était clairement pas inférieurs à eux et qu’on avait les moyens d’aller chercher un résultat.

Depuis le bord du terrain, on vous a trouvé plutôt à l’aise. Vous en pensez quoi?

(Rires), vous savez, je suis un compétiteur, et je veux toujours plus. Peu importe ma performance, j’estime que, cet après-midi, on a perdu deux points.

Cela vous a fait du bien de changer d’air et de porter ces nouvelles couleurs?

Totalement, oui! L’atmosphère ici est très différente. Certains clubs de 1re ligue avec de grandes ambitions mettent un peu plus de pression sur leurs joueurs. Ici, ce n’est pas le cas. L’objectif du club étant le maintien, on joue libérés, sans énormes attentes concernant nos résultats.

Cela signifie que vos ambitions personnelles ont baissé?

Je ne sais pas si on peut le dire comme ça. Malgré tout, à 30 ans, avec ma petite fille qui vient de naître, je me rends compte que je ne jouerai pas toute ma vie au football et que c’est le moment où jamais de prendre du plaisir.

Vevey, c’est l’endroit parfait pour ça?

Dans mon cas, oui, il n’y a aucun doute. J’aurais pu aller ailleurs, toucher plus d’argent,… Mais si j’ai fait le choix de Vevey, c’est que c’était le meilleur endroit pour moi à l’heure actuelle. Les infrastructures et la technologie avec laquelle on travaille quotidiennement sont au top. On ne peut pas tricher et on est vraiment bien suivis.

Et faire la route, quasiment tous les jours, ce n’est pas un problème?

C’est vrai que je viens d’Yverdon, mais je fais la route avec Mickael et Anthony (Ciavardini) à chaque fois. On s’organise les trois et on fait du covoiturage. Les trajets passent plus vite, se sont vraiment deux potes avec lesquels je m’entends parfaitement. Ils ne sont pas étrangers à mon arrivée.

D’ailleurs, comment vous êtes arrivé ici?

Cela fait plusieurs saisons que le coach me suit et me propose de les rejoindre. J’ai longtemps hésité et repoussé la proposition, mais comme vous le voyez, pour les raisons que j’ai déjà citées, ça a fini par se faire.

On imagine que votre intégration s’est plutôt bien passée dans ce cas. On se trompe?

Tout à fait, aucun souci de ce côté-là. J’ai pu entamer la grosse préparation prévue par l’équipe dans les meilleures conditions.

Ah oui, l’intersaison a été difficile?

Oui, mais cela valait le coup. Regardez aujourd’hui, on joue 80 minutes à 10 contre 11 et on tient parfaitement le rythme sur tout le match. On était prêts pour ce début de championnat!

Finalement, vous tirez quand même beaucoup de positif de ce match, non?

Mis à part ces deux points perdus, oui, c’est vrai. Après, je suis du genre exigeant, alors que le reste de l’équipe semble, a priori, plutôt satisfaite du point pris. Mais il y a quand même quelque chose qui me dérange, un regret particulier…

On vous écoute.

Disons que si on avait battu Yverdon Sport, après avoir évolué en infériorité numérique pendant presque tout le match, dans la peau du néo-promu, en ouverture de saison, on aurait envoyé un signal fort au reste du groupe.

C’est pas faux… Mais il faut dire qu’Yverdon n’est pas encore à 100% de ses capacités, non plus.

C’est juste! D’ailleurs, j’estime que c’est une bonne chose d’avoir pu les affronter pour notre premier match, car d’ici quatre ou cinq rencontres, ils vont monter en puissance et ce ne sera sûrement plus la même histoire.

Une interview réalisée par Florian Vaney

Fc Vevey Sports 1899 vs Fc Yverdon Sport 2-2

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