Entre clubs de villes et clubs de villages, le combat est souvent inégal

Un article paru dans l’édition du 2 Mai 2017 du 24 heures.

«On n’a pas les mêmes perspectives dans un club de village et de ville», affirme le président du FC Jorat-Mézières, Vincent Rimaz. Le nerf de la guerre est financier. Si les clubs citadins disposent pour la plupart de très bonnes installations, ceux de la campagne, eux, se battent souvent pour obtenir des conditions correctes.

«Les infrastructures des clubs de ville sont faites pour plaire au plus grand nombre», explique William von Stockalper, le président du Vevey Sports. Du côté du Jorat, la donne n’est pas la même. «Nous sommes à 700 mètres d’altitude, rappelle Pierre Alain Brülhart, entraîneur de la 1re équipe du FC Jorat-Mézières (2e ligue). Les conditions météo sont donc assez extrêmes et le terrain principal est souvent en mauvais état. On y effectue grosso modo 20% de nos entraînements. Le reste du temps, on doit s’entraîner sur le terrain B. Il est petit, très bosselé et éclairé que d’un seul côté. Cela fait longtemps qu’on réclame un terrain synthétique. Politiquement parlant, il y a eu plusieurs essais, mais on attend toujours.»

Volonté politique

La différence au niveau des infrastructures dépend aussi de la volonté politique de chaque Commune. Dans le Nord vaudois, l’exemple est flagrant. «La Commune de Champvent fait, à mon avis, ce qu’elle peut à son niveau, souligne Claude Meylan, dirigeant du FC local. Nous aimerions un terrain synthétique certes, mais à Yverdon on l’attend aussi depuis vingt-cinq ans. Paradoxalement, certains clubs de village disposent d’infrastructures de malades.» A noter que là où le FC Jorat-Mézières ne paie aucuns frais d’entretien pour ses terrains, le FC Champvent, lui, a tout à sa charge.

Selon Vincent Rimaz, le président du club du Jorat, «ce n’est pas forcément le fait d’être un club de ville ou de village qui fait qu’on paie ses joueurs ou non. C’est aussi un choix». Dans le Jorat et à Champvent, il y a unité de vues à ce niveau. «Les joueurs ne sont pas payés, ils n’ont pas de primes de matches et paient leur cotisation, explique l’entraîneur des Joratois. Même l’équipement n’est pas offert. Pas évident, dans ces conditions, d’attirer des joueurs pour des postes-clés.»

Surtout que la situation géographique n’avantage pas le FC Jorat-Mézières. «On est considéré comme la montagne lausannoise», sourit le coach. «Un joueur de ville demandera plus au niveau matériel déjà, ajoute Matias Staub, président du FC Prilly. Chez nous, la 1re équipe (2e ligue) ne paie pas de cotisation. Par contre, on ne rémunère pas les joueurs, mais ils ont des primes aux points. Il est clair que pour un jeune, l’argent peut influencer le choix d’un club.»

Esprit d’équipe

Les clubs champêtres compensent le manque de moyens par des valeurs de cœur. Entraîneurs ou présidents, tous s’accordent sur un point: dans les villages, l’esprit d’équipe est plus naturel. «Il y a bien sûr une certaine richesse en ville en termes de sponsoring, de bassin de joueurs et d’installations sportives, mais les clubs villageois ont souvent pour eux une forte identité, des gens qui se battent pour leurs couleurs et qui sont fidèles», constate Pierre Alain Brülhart. Pour avoir entraîné dans de grands clubs citadins, à Neuchâtel Xamax notamment, le coach du FC Jorat-Mézières sait de quoi il parle.

Le FC Vevey Sports, club de ville par excellence, a à cœur de défendre ces mêmes valeurs. «Vevey est un grand village, note son président. Notre passé en LNA a contribué à créer un fort lien d’appartenance. Je tiens à ce que les joueurs s’identifient au club.»

 

Un article rédigé par Joëlle Golay

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