Ali Gökok: «Ces trois victoires, ce n’est qu’un début»

«Signal Bernex-Confignon, Chênois, Monthey, Meyrin, UGS…». On a bien été forcé de stopper Ali Gökok dans son élan, lui qui s’était lancé dans le récit d’une liste longue comme son bras d’équipes avec lesquelles l’US Terre Sainte avait bataillé en 1re ligue ces dernières années et qui se retrouvent aujourd’hui dans le même groupe de 2e ligue inter. Des excuses pour expliquer le début de saison en demi-teinte de son équipe fanion? Ce n’est certainement pas le genre du sympathique président, simplement la preuve que ce groupe 1 est particulièrement relevé, surtout si l’on ajoute la présence du brillant FC Aigle, actuellement leader, et des M21 de Servette (3e). A

lors oui, les Coppétans n’ont pas su rebondir aussi rapidement qu’ils l’espéraient après leur relégation, mais c’est peu dire qu’ils ne sont pas les seuls à viser la première place, la seule et l’unique qui donne accès à la 1re ligue. Et, surtout, le creux de la vague semble loin derrière puisque l’USTS vient d’enchaîner trois succès et de lancer sa saison.

«On s’est vu un peu trop beau»

Dominique Coelho avait lancé le mot durant l’entre-saison (lire ici): Terre Sainte ne compte pas s’éterniser à ce niveau. Et si le discours n’a pas changé depuis et que l’entraîneur de la première équipe est très logiquement suivi par tout le club et ses joueurs, certaines questions ont, forcément, traversé les esprits après un quart du championnat. Terre Sainte n’avait engrangé que sept points en autant de rencontres et s’était déjà incliné à quatre reprises: «Fatalement, lorsque vous êtes relégués pour trois points en ayant régaté avec quasiment toutes les équipes de 1re ligue, ce n’est pas évident d’être relégué et de devoir aller concourir à l’échelon inférieur. On ne peut pas le cacher, en débarquant en 2e ligue inter, on s’est vu un peu trop beaux et c’était une grossière erreur», avoue Ali Gökok.

La tradition de la préparation tronquée a été respectée

Et puis, le président et son coach ont aussi dû faire avec les traditionnelles absences lors de la préparation estivale. Pas l’idéal avant une saison de cette importance. «C’est devenu notre marque de fabrique, notre signe distinctif, presque, grogne, toujours avec le sourire, le boss de l’USTS. Nos joueurs sont libres et on n’est pas le genre de club à leur mettre des barrières. S’ils veulent partir en vacances ou s’ils ont des obligations professionnelles, on ne se voit pas les en empêcher, ce sont eux qui choisissent. Pour une fois, on n’a même pas trop à se plaindre, puisqu’ils ont tous pu prendre part à la préparation, mais… à des moments différents».

Terre Sainte n’avait plus enchaîné trois victoires depuis trois ans et demi

Des raisons pour expliquer ce début de championnat délicat, il en existe des dizaines, et le président ne prétend de loin pas toutes les connaître. «C’est le sport», préfère-t-il résumer très simplement. Une chose qu’il ne va, toutefois, certainement pas remettre en question, c’est la position de Dominique Coelho à la tête de la I.

À Terre Sainte, on laisse le temps aux personnes qui œuvrent pour le club de s’intégrer et de montrer leur valeur. Avec trois succès d’affilée comme derniers résultats, ce qui n’était plus arrivé à la première équipe depuis… le 21 avril 2013, le technicien est, en tout cas, en train de donner raison à son président et prouver qu’il est l’homme de la situation. Terre Sainte, qui profite à merveille du fait que personne n’ait réussi à se détacher dans le groupe, ne compte plus que trois longueurs de retard sur la première place et son objectif.

«Une génération bien formée et extrêmement talentueuse»

«Ce serait mentir que de dire que les joueurs n’ont pas eu à s’adapter à Dominique, poursuit Ali Gökok, mais c’est bien normal. Chaque entraîneur apporte avec lui ses méthodes et a besoin d’un certain temps pour les faire adopter. Maintenant, le groupe a su s’y faire et l’apprécie beaucoup, c’est une certitude. C’est quelqu’un avec beaucoup de valeurs, tout comme le sont les joueurs. Par contre, il ne faut pas oublier qu’il a hérité d’une génération bien formée et extrêmement talentueuse, là où Patrick Duval, avant lui, avait du partir de zéro et monter les marches petit à petit. Si cela veut dire qu’on sera moins patient aujourd’hui en cas de mauvais résultats? Pas du tout, ce n’est pas comme cela qu’on conçoit les choses. Il s’agit juste de rappeler que cet effectif possède énormément de qualités. Si on devait rater la promotion? On ne se projette jamais aussi loin, mais on n’est pas du genre à tout jeter et repartir avec du neuf».

Pas besoin de buteurs…

On a bien tenté de chercher la petite bête, en évoquant, par exemple, l’absence d’un buteur en ce début d’exercice. Lucas Ryan, avec ses cinq réalisations, étant le Coppétan le plus prolifique pour l’instant. Mais, là encore, l’homme fort du club est plutôt sûr des forces de sa première équipe: «Des buteurs? Mais on en possède, ne pensez pas le contraire! Le groupe travaille tout autant cet aspect-là du jeu à l’entraînement que n’importe quel autre. D’accord, personne n’a encore fait trembler les filets trente fois, mais si on s’en sort de cette façon, tant mieux, non? Cela évite que nos adversaires préparent une tactique particulière à l’égard d’un seul joueur ou de lui mettre trop de pression sur les épaules lorsque les moments chauds se présenteront».

…lorsqu’on a le collectif

Et si Terre Sainte possède la deuxième meilleure offensive du championnat (21 buts/10 matches), c’est bien que les qualités sont là et qu’il n’a pas besoin d’un homme à tout faire pour la mettre dedans. «On compense par le collectif, enchaîne le grand manitou de l’USTS. Je vous l’ai dit, ce groupe est très intelligent, expérimenté et l’ambiance est super. Dans cette optique, c’est presque logique que nos réussites passent par le jeu et que tout le monde y participe».

«Ce n’est qu’un début!»

Le FC Aigle est prévenu, son déplacement (ce samedi, 17h30) sur la Côte s’annonce périlleux. Terre Sainte s’est sorti du piège tendu au relégué et est en train de s’installer dans une dynamique époustouflante: une victoire à l’arrachée obtenue face au CS Interstar (2-1), suivie de deux succès impressionnants face à Monthey (4-1) et Signal Bernex-Confignon (2-0). Cela ne fait aucun doute pour son président, la machine des Rojalets est bel et bien lancée et l’USTS ne laissera pas passer le seul derby vaudois de sa saison à domicile sans se battre: «On n’a pas toujours eu beaucoup de réussite en début d’exercice. On ne peut clairement pas dire que nos mauvais résultats découlaient uniquement de ça, mais disons que la chance aide aussi à faire tourner la roue. Aujourd’hui, elle va dans notre sens et ce n’est qu’un début!»

Un article rédigé par Florian Vaney

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